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Liban

Machnouk dénonce une tentative claire de transformer les sunnites modérés en sahwat, selon le modèle irakien

Le ministre Machnouk prononçant son allocution samedi au cours de la commémoration de l’assassinat de Wissam el-Hassan. (Photo Ani)

De nombreux hommages ont été rendus samedi au directeur des renseignements des FSI, Wissam el-Hassan, pour la deuxième commémoration de son assassinat.
Le chef du courant du Futur, Saad Hariri, a ainsi affirmé que ce dernier avait péri en raison de sa fidélité à la voie tracée par Rafic Hariri et de ses efforts en vue de préserver la sécurité nationale. « Dans ce sens, l'assassin est le même, indépendamment de ses multiples noms », a-t-il indiqué, ajoutant, avec fermeté : « L'heure du jugement sonnera pour les assassins de Wissam el-Hassan, quel que soit le temps que cela prendra. »
La commémoration de l'assassinat de l'ancien patron des renseignements des FSI a par ailleurs été célébrée à l'Unesco, à l'initiative du ministère de l'Intérieur. Après hommage du directeur général des FSI, le général Ibrahim Basbous, à son collègue assassiné, le ministre Nouhad Machnouk a pris la parole, pour un discours particulièrement musclé. Évoquant le plan de sécurité, il a ainsi affirmé : « J'ai défendu ce plan, d'abord au nom de Saad Hariri et du bloc du Futur, face à toutes les surenchères, aussi bien celles des amis que celles des rivaux. J'ai pris soin d'assurer la structure politique et psychologique qui en optimise la mise en œuvre, étant convaincu que la sécurité est une unité indivisible qui ne supporte pas les approches partisanes étroites. »
« Malheureusement, d'aucuns ont voulu croire que j'avais renoncé à mon appartenance politique, à la faveur d'une autre. D'autres ont estimé que je me dérobais à mes responsabilités partisanes et politiques à des fins personnelles. Ces détracteurs ont décidé malgré tout de cueillir les fruits du plan sécuritaire, de manière à servir leurs intérêts politiques, au détriment d'une mise en œuvre juste et globale de ce plan. Ils ont ainsi contribué à attiser les sentiments de frustration, de tension et de lésion, qui sont les ingrédients parfaits du fanatisme et de l'extrémisme. Ces contraintes ont provoqué des résultats contraires à ceux que j'avais espérés », a dénoncé Nouhad Machnouk.

Une mise en œuvre « sélective »
« Ce plan s'est toutefois transformé en outil de poursuite sélective des agresseurs. Les suspects d'une seule appartenance ont été poursuivis, tandis que d'autres ont été ignorés, d'une part parce qu'ils sont protégés par un parti politique, et de l'autre parce qu'il manque à l'appareil officiel une approche transparente du dossier », a-t-il poursuivi.
Le ministre de l'Intérieur a ensuite dénoncé « l'objectif clair de nous transformer en sahwat libanais, par référence aux sahwat irakiens, en l'occurrence les tribus sunnites ayant choisi de recourir à la force et de s'allier d'une manière décisive au gouvernement irakien dans la guerre contre el-Qaëda. Mais ce choix n'a pas mis un terme à leur marginalisation politique, administrative et sociale, ayant conduit finalement à leur élimination, suivie de l'effondrement sécuritaire qu'on a pu observer en Irak ».
Le ministre Machnouk a ensuite mis en doute la réponse du Hezbollah à sa prétendue impuissance dans les régions relevant pourtant de lui sur le plan de la sécurité, notamment la Békaa-Est. « Nous n'avons aucune autorité sur ces régions. Telle est la réponse partisane que je reçois lorsque je signale des enlèvements à Brital. On se prive même de me fournir des informations utiles et les criminels finissent par disparaître dans l'immensité des jurds. Sauf que ces mêmes jurds deviennent subitement le terrain de combats semé de barricades, peuplé de combattants partisans, que les autorités officielles ne manquent pas de soutenir, même à distance », a-t-il déclaré.
S'agissant d'une manière générale de la résistance du Hezbollah, il est revenu sur le discours d'investiture de l'ancien président de la République Michel Sleiman, qui avait estimé en substance que la résistance était une nécessité à l'époque de l'émiettement de l'État, la priorité étant désormais à l'élaboration d'une stratégie défensive. « Nous voilà pourtant sans stratégie défensive, avec une résistance souffrant de son isolement et suffoquant des tensions communautaires dans la région », a constaté le ministre Machnouk, avant de se demander ce qui serait advenu « si le Hezbollah avait mis ses capacités à la disposition de l'État depuis le début de la crise syrienne »? Il a rappelé enfin que la lutte contre le terrorisme a « deux assises exclusives : l'État et la modération ».

Fneich
Répondant implicitement au discours de M. Machnouk, le ministre d'État Mohammad Fneich a estimé que « d'aucuns se sont trouvés dans l'embarras face à des groupes qu'ils étaient habitués à couvrir. Ils ont voulu, par leurs propos, justifier leur revirement de position ». Rejetant tout propos concernant une couverture que le Hezbollah accorderait à certains fugitifs, il a dénoncé une volonté tacite chez le ministre « de sécuriser des passages à certains groupes terroristes ». Et le ministre hezbollahi de s'interroger : « Ceux qui préconisent un équilibre sécuritaire ont-ils l'intention de traiter d'une manière égale les partisans des terroristes et ceux qui attaquent l'armée d'une part, et ceux qui ne le font pas, de l'autre ? »

De nombreux hommages ont été rendus samedi au directeur des renseignements des FSI, Wissam el-Hassan, pour la deuxième commémoration de son assassinat.Le chef du courant du Futur, Saad Hariri, a ainsi affirmé que ce dernier avait péri en raison de sa fidélité à la voie tracée par Rafic Hariri et de ses efforts en vue de préserver la sécurité nationale. « Dans ce sens, l'assassin...

commentaires (3)

PERSONNE NE TRANSFORME PERSONNE NI PAR FORCE ET NI PAR CONVICTION ! LES ACTIONS DE CERTAINS, CERTES, PROVOQUENT, CHEZ AUTRUI, DES FRUSTRATIONS AMÈRES... QUAND À S'ABANDONNER À DES SENTIMENTS EXTRÊMES ET À COMMETTRE DES RÉACTIONS EXTRÊMES... C'EST SE LAISSER ALLER AU JEU, SOI-MÊME, ET USER DE SES INSTINCTS ET NON DE SA LOGIQUE ! MALHEUREUSEMENT LA CONSTATION EST QUE : LES ACTIONS ENTRAÎNENT LES RÉACTIONS...

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 40, le 20 octobre 2014

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Commentaires (3)

  • PERSONNE NE TRANSFORME PERSONNE NI PAR FORCE ET NI PAR CONVICTION ! LES ACTIONS DE CERTAINS, CERTES, PROVOQUENT, CHEZ AUTRUI, DES FRUSTRATIONS AMÈRES... QUAND À S'ABANDONNER À DES SENTIMENTS EXTRÊMES ET À COMMETTRE DES RÉACTIONS EXTRÊMES... C'EST SE LAISSER ALLER AU JEU, SOI-MÊME, ET USER DE SES INSTINCTS ET NON DE SA LOGIQUE ! MALHEUREUSEMENT LA CONSTATION EST QUE : LES ACTIONS ENTRAÎNENT LES RÉACTIONS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 40, le 20 octobre 2014

  • Au fond, qu'en pense le "subtil".... Râëéhhh ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 30, le 20 octobre 2014

  • Même avec l'éloignement du Premier ministre chiite fanatique et aveugle, Nouri el-Maliki, le gouvernement irakien n'arrive à se compléter par un ministre de l'Intérieur et un de la Défense qu'après plus de quarante jours. Pendant ce temps, l'Etat islamique continue de bouffer l'Irak et y faire régner sa barbarie. Au Liban, un Hezbollah arrogant, aventurier et incorrigible, doublé d'un général aveugle de par son ambition, et un Futur bavard et impuissant avec ses alliés s'enlisent en divisions et polémiques interminables. Pendant ce temps, le pays est sans président et à la dérive, Daech et al-Nosra s'y infiltrent en agressions, menaces et barbarie contre l'armée, et un peuple paralysé qui ne sait pas quoi faire au milieu d'une vertigineuse désintégration. Un cauchemar colossal !

    Halim Abou Chacra

    06 h 33, le 20 octobre 2014

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