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Liban - Discours

Sleiman : Pour le compte de qui voulait-on biffer la déclaration de Baabda ?

L'ancien chef d'État dénonce le boycottage de l'élection présidentielle, l'aventurisme guerrier à l'extérieur des frontières et la création de périls face à l'armée.

L’ancien chef d’État à son arrivée, sous la pluie, sur le site du futur hôpital gouvernemental. Photo Dalati et Nohra

L'ancien président de la République Michel Sleiman a accusé hier de façon implicite les responsables de la diplomatie libanaise d'avoir tenté de biffer la mention de la déclaration de Baabda du texte des résolutions de la réunion du Groupe de soutien international au Liban, le 26 septembre dernier à New York.
« J'ai été informé de cette tentative. Je la déplore et je m'interroge : pourquoi a-t-on fait cela et pour le compte de qui ? » a lancé M. Sleiman dans un discours qu'il a prononcé lors de la pose de la première pierre de l'hôpital gouvernemental de Maïfouk (caza de Jbeil), qui portera son nom.

La cérémonie s'est déroulée en présence du ministre de la Santé, Waël Bou Faour, de représentants de plusieurs dirigeants politiques, religieux et militaires, et de nombreuses personnalités de la région, à l'exception notable des trois députés du caza, tous membres du bloc du Changement et de la Réforme.
« La Déclaration de Baabda est une traduction écrite du pacte national et une continuation du document d'entente nationale à la base de l'accord de Taëf, a ajouté l'ancien président. C'est le mur qui protège la patrie des tempêtes qui soufflent autour de nous. Il s'agit d'un texte fondateur qui ne saurait disparaître du fait qu'un gouvernement l'a ignoré ou qu'un homme politique aventureux la renié ou transgressé. »
Et l'ancien président de s'interroger encore : « Le fait de maintenir l'État sans président ne viserait-il pas à supprimer cette déclaration ? »

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Dénonçant le vide présidentiel, il a dit : « Le vide est inacceptable. La nature le rejette. Et d'aucuns s'efforcent de le banaliser sous le prétexte qu'il ne faut pas rééditer l'expérience de Michel Sleiman. » Pour lui, l'entité libanaise « a été fondée sur trois piliers garants de sa pérennité : la présidence de la République, le patriarcat et l'armée. Qu'est-ce qui nous prend aujourd'hui de vouloir jouer avec la présidence, d'ignorer les appels du patriarcat et de susciter des périls et de l'aventurisme face à l'armée ? ».

Saluant « les soldats héroïques injustement traités par le rapt et la détention », il s'est prononcé « pour toute négociation que le gouvernement mènerait, et sans limites ». Il a en outre affirmé ne pas craindre pour le Liban de la vague actuelle d'extrémisme religieux, et estimé qu'il s'agit dans ce pays d'un phénomène « limité, passager et non enraciné ».

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Appelant, en cas de prorogation de la législature, à maintenir la priorité à l'élection présidentielle, l'ancien chef d'État a saisi l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de l'accord de Taëf pour souligner que ce texte « nous garantit un passage pacifique en pleine tempête ». « Restons donc attachés aux dispositions de ce texte en attendant que l'on puisse envisager des amendements et en débattre en toute tranquillité », a-t-il lancé.
Et aussi : « Revenons dans le sein de la patrie et à l'intérieur des frontières, certains d'entre nous ayant transgressé ces frontières et, à cause de cela, fait entrer le feu (syrien) chez nous. »


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