Le chef du Rassemblement démocratique, Walid Joumblatt, a appelé hier, dans le cadre d'une tournée dans le caza de Aley, à « un ralliement national autour de l'armée dans la rude bataille qu'elle mène actuellement » contre le terrorisme, estimant que ce dont la troupe a besoin en priorité, « avant les chars et les avions », c'est « d'une immunité politique ».
Accompagné de son fils Taymour, du ministre Akram Chehayeb et des députés Ghazi Aridi, Henri Hélou et Fouad el-Saad, M. Joumblatt a fait son premier arrêt à Khaldé, où il a été reçu par les tribus arabes de différentes régions du pays.
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Après avoir rendu hommage au rôle joué par ces tribus dans la résistance à l'invasion israélienne et la défense de Beyrouth en 1982, le chef du Parti socialiste progressiste a indiqué : « Que puis-je dire aujourd'hui afin que nous préservions autant que possible notre unité nationale, en prenant en considération les graves conflits politiques? Rallions-nous tous ensemble autour de l'armée, qui mène une bataille très rude. Cette armée a besoin d'une immunité politique avant de disposer d'avions et de chars. Chaque semaine, deux martyrs de l'armée tombent sans qu'il n'y ait l'attitude requise, c'est pourquoi un minimum de consensus sur le soutien et l'immunisation politique de la troupe est plus que jamais nécessaire. »
À Aramoun, deuxième étape de sa tournée, Walid Joumblatt a reçu plusieurs accueils populaires successifs au sein de la communauté druze, l'occasion pour lui de transmettre le message suivant, visant à consolider les rangs interdruzes et barrer la route à toute tentative de semer la discorde confessionnelle entre druzes et sunnites en Syrie : « Nous sommes tous une même famille et un même clan, à travers le Hauran et Deraa. Un dicton populaire veut que tout soit connecté, d'ici à Deraa. Je vous demande, mis à part le fait d'entretenir des relations de bon voisinage et de préserver les liens sociaux, l'ouverture et le dialogue avec les diverses composantes libanaises, de contribuer, avec les sages, à réaliser la trêve nécessaire et requise entre les proches et au sein du même clan, à travers Soueyda, le Hauran, Kuneïtra, Hader, Harfa et Ermé (villages situés entre Rachaya et la région de Kuneïtra). Cette mission est très importante, dans la mesure où notre avenir, c'est le vivre-ensemble. »
« C'est ce que j'ai voulu vous recommander. Nous constituons la même extension, d'ici à Kuneïtra, Deraa et Soueyda », a-t-il ajouté.
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Le chef du PSP a ensuite souligné que Aramoun « fait désormais partie intégrante de Beyrouth et de la banlieue sud ». « Je vous demande de former, avec la banlieue sud et Beyrouth, une seule famille. Les querelles politiques sont grandes, je le sais, de même que les débats politiques qui sont énervants. Je ne souhaite pas polémiquer avec mon ami, le ministre Nouhad Machnouk. Oui, nous ne voulons pas de sahwat », a-t-il indiqué, en allusion à l'allocution du ministre de l'Intérieur, samedi, à la commémoration de l'assassinat de Wissam el-Hassan.
Et M. Joumblatt de noter : « Il faut cependant qu'il y ait des sahwat (un sursaut, un renouveau) culturelles et intellectuelles qui puissent rassembler les Libanais et les sortir de cette polémique stérile qui nous déchire un peu plus tous les jours. Oui, nous voulons des sahwat sur le plan de la pensée, qui puissent nous conduire au dialogue, dans la mesure où seul le dialogue est capable d'éviter plus de tensions sectaires au pays, de le sanctuariser face aux dangers et d'immuniser l'armée. Avant les chars et les canons, l'immunisation de l'armée passe par une sahwa au niveau de la pensée et par le dialogue. »
Il s'est par ailleurs engagé à trouver au plus vite une solution pour fermer le dépotoir de Naamé, avec l'aide du ministre Akram Chehayeb.
Le chef du PSP a enfin mis en garde contre les abus commis par les agents de la municipalité, prenant fermement position « contre toute forme d'autosécurité », la sûreté du pays étant selon lui exclusivement du ressort de l'armée et des forces de l'ordre.
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commentaires (5)
CE CHARLATAN QUI NOUS A AMENÉ LE HEZBOLLAH ET TOUS CES PROBLÈMES AVEC, CONTINUE SANS ARRÊT À MANIPULER LE PAYS DE TRIBUS. IL BLOQUE LA PRÉSIDENTIELLE ET FAIT SEMBLANT D'ARRANGER LES CHOSES. LUI FAIRE CONFIANCE ENCORE CE N'EST QUE DE L'IGNORANCE PURE.
Gebran Eid
15 h 54, le 20 octobre 2014