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Moyen Orient et Monde - Épidémie

Ebola : « Nous sommes à un moment crucial, il faut agir maintenant »

Les ministres des AE de l'Union européenne dès aujourd'hui à la tâche.

À Winnipeg, au Canada, on prépare les vaccins expérimentaux qui seront envoyés à Genève demain. Pendant ce temps, dans le monde en général et aux États-Unis notamment, comme ici à l’arrivée du paquebot Carnival Magic au Texas, on frôle la psychose. Public Health Agency of Canada/Daniel Kramer/Reuters

Les ministres européens des Affaires étrangères doivent se réunir aujourd'hui au Luxembourg pour « galvaniser » la réponse européenne à l'épidémie d'Ebola. Le dossier s'est hissé en haut de l'agenda européen, alors que le bilan de cette fièvre hémorragique dépasse les 4 500 morts, selon les derniers chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Selon des sources européennes, les 28 plancheront aujourd'hui sur un « état des lieux global » recensant les moyens de mieux répondre à l'appel à l'aide africain. « L'enjeu est de galvaniser l'action européenne », a souligné un diplomate européen. « Il y a un réel sentiment que nous sommes à un moment crucial et qu'il faut agir maintenant », a-t-il ajouté.

(Lire aussi : « Ebola est extrêmement agressif, explosif, et te détruit en quelques jours, comme un tsunami »)

L'UE est surtout sous pression pour envoyer plus de personnel formé sur place. Selon une source européenne, l'idée est d'articuler l'aide internationale autour de trois « pays leaders », les États-Unis pour le Liberia, la Grande-Bretagne pour le Sierra Leone et la France pour la Guinée.

« Pour éviter l'ultime catastrophe humanitaire de notre génération », l'ONG Oxfam avait mis en avant samedi l'exemple de la Grande-Bretagne dont un navire médicalisé est parti vendredi pour le Sierra Leone. Londres prévoit d'envoyer 750 militaires dans cette ancienne colonie pour aider notamment à la construction de centres de traitement. La France et l'Allemagne insistent de leur côté sur la nécessité d'un dispositif coordonné d'évacuations sanitaires, pour assurer le flux de renforts européens.

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Les chefs d'État et de gouvernement de l'UE se saisiront du dossier jeudi et vendredi à Bruxelles. Dans une lettre à ses partenaires, le Premier ministre britannique David Cameron les a pressés de porter l'aide européenne à un milliard d'euros. Le montant actuel s'établit « autour de 500 millions d'euros » dont 180 millions d'euros pour la seule Commission européenne, selon un diplomate. Le dirigeant britannique veut aussi « accentuer la coordination pour le contrôle des points d'entrée » en Europe, après la contamination d'une aide-soignante espagnole, qui a levé un vent de panique en Europe. Les États-Unis aussi ont connu un début de psychose.

« Céder à l'hystérie »

En attendant, et après la France, samedi, la Belgique va mettre en place « dès demain un screening » des voyageurs en provenance des pays touchés, a annoncé le Premier ministre belge Charles Michel sur la chaîne télé RTL. Les deux pays sont les seuls en Europe à assurer des vols directs avec l'épicentre de l'épidémie : Air France assure un vol quotidien Conakry-Roissy et Brussels Airlines dessert en outre Monrovia et Freetown. Suivant l'exemple américain, la Grande-Bretagne a été la première à instaurer cette surveillance à l'entrée. Pour l'OMS, la priorité doit rester aux contrôles au départ des pays affectés, mais les autorités veulent rassurer, alors que les alertes se multiplient. Un cas suspect a été ainsi placé à l'isolement samedi soir dans un hôpital militaire de la région parisienne.

(Pour mémoire : Les autorités sanitaires américaines sur la sellette pour leur réponse à Ebola)


De son côté, le président Barack Obama avait demandé samedi aux Américains de ne pas « céder à l'hystérie ou à la peur », et à la tentation de restreindre les liaisons avec l'Afrique de l'Ouest. Deux membres du personnel soignant ont été infectés aux États-Unis, où un patient libérien, Thomas Éric Duncan, de retour de son pays, est mort du virus dans un hôpital du Texas. L'hôpital de Dallas, au Texas, où est décédé ce Libérien le 8 octobre a publié une lettre hier dans laquelle il présente ses excuses pour ne pas avoir correctement diagnostiqué les symptômes du patient.

Dans ce contexte, l'unique information positive est l'annonce par l'OMS que le Sénégal, qui avait déclaré un cas, désormais guéri, ne doit plus être considéré comme un pays touché. Il devrait en être de même lundi pour le Nigeria où l'épidémie a été stoppée trois mois après l'arrivée du premier malade dans le pays le plus peuplé d'Afrique. Grâce à une réaction rapide, le bilan y est de 20 cas, dont huit mortels.


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