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Liban - Beyrouth

Le nouveau du Bois des pins : une fontaine, un théâtre en plein air et un jardin botanique

Le plus grand parc public de Beyrouth, fermé depuis la fin de la guerre, devrait être réaménagé et permettre aux habitants de la capitale d'y prendre un grand bol d'air.

Ce à quoi le nouveau Bois des pins ressemblerait. Photo transmise par Raëd Abillama Architects

« Il ne s'agit pas d'un projet d'architecture classique, mais bien de répondre à une demande de la part de tous les Beyrouthins, privés d'un grand espace vert depuis des années », explique Raëd Abillama, l'architecte qui a conçu le projet de rénovation du Bois des pins, le plus grand parc public de la capitale, jusqu'ici interdit au public.
Présenté au conseil municipal de Beyrouth, qui devrait en financer la première phase, le projet prévoit d'abord la mise en place de petites infrastructures nécessaires à la réouverture de ce site de plus de 40 000 mètres carrés au public. Une grande fontaine devrait être installée au cœur du parc pour servir de point de rencontre aux promeneurs qui longent les allées rénovées, et au bord desquelles le mobilier urbain, poubelles et bancs, sera augmenté. Un théâtre de plein air, un skatepark et un jardin botanique devraient, eux, permettre une meilleure exploitation du triangle de verdure, situé à Horch Beyrouth, au carrefour entre les quartiers de Qasqas, Badaro, Ghobeiri et Chiyah.
« Les deux plus gros risques lors de l'ouverture du parc sont la pollution, car les promeneurs manquent de sens civique, ainsi que celui d'incendie, explique l'architecte, qui rappelle l'histoire du Bois des pins. Utilisé comme une cachette par les milices, le poumon vert de la capitale avait été victime des combats menés à ses alentours, notamment lors de l'invasion israélienne de 1982. En conséquence des incendies dus aux combats, presque tous ses arbres avaient été calcinés. La région Île-de-France avait financé un premier projet de rénovation en 1992, qui avait permis de replanter près de 1 400 arbres et d'aménager des sentiers. Mais la tentative de 2004 d'ouvrir le parc au public avait échoué : les passants jetaient leurs détritus sur les chemins et ne respectaient rien. Une semaine plus tard, le Bois des pins redevenait interdit au public. »

 

Des allées pour les promeneurs seront aménagées dans le parc.

 

Un projet de rénovation écologique et social
La municipalité de Beyrouth, qui depuis des années songe à rouvrir le site, a été sensible au projet présenté par Raëd Abillama, qui souhaite rénover le site de manière durable. « Seules trois personnes s'occupent aujourd'hui de la surveillance du Bois des pins. Il faudra augmenter ce nombre si l'on veut ouvrir l'espace au public, en formant le personnel à expliquer aux passants la valeur de ce patrimoine naturel, car l'installation de poubelles n'est pas suffisante. Nous travaillons avec de nombreux partenaires, tels des paysagistes ou des conseillers, explique Raëd Abillama. Nous travaillons sur ce projet en centralisant les informations et en rassemblant les différents acteurs. Il ne s'agit pas d'un projet d'architecture pure, c'est aussi une initiative civique. »

 

Un espace pour les activités sportives.


Le caractère durable du projet de rénovation est reflété notamment par la transformation des vagues de béton coulées lors du premier projet de rénovation, qui devaient servir de bassin aquatique, en skatepark, ainsi que par la plantation d'espèces végétales nécessitant peu d'irrigation. « Le Liban manque d'eau; alors nous avons essayé d'être économes sur ce projet », qui est aussi social. « Après une première phase d'aménagement du site, des partenariats pourraient avoir lieu avec des universités et des associations, qui mèneraient des actions culturelles dans le parc. Le conseil municipal de Beyrouth a déjà accepté de financer les premières infrastructures que nous avons conçues, maintenant il faut lancer un appel d'offres pour trouver un partenaire privé prêt à prendre en charge la gestion du Bois des pins. » Le coût du personnel sera en effet bien plus grand que celui des aménagements et ne sera pas couvert par la municipalité de Beyrouth. Les offres ne devraient pourtant pas manquer : prometteur, le projet de rénovation vient d'être sélectionné parmi plus de 2 000 projets d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient par la fondation Holcim pour la construction durable. Il entre en compétition avec un petit nombre d'autres projets d'architecture pour obtenir le Holcim Award, qui récompense des initiatives répondant aux besoins environnementaux et sociaux. « Faire partie du nombre restreint de projets sélectionnés est un gage de fiabilité », confie Raëd Abillama, qui sourit à la perspective de voir ses enfants jouer sans danger dans le grand espace vert de la capitale. La municipalité de Beyrouth fournit, elle, tous les efforts pour que le projet soit mené à terme.

 

 

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