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Liban - Liban

Accidents de la route : un bilan dramatique, jugé toutefois « habituel » pour cette période de l’année

« En moyenne, une cinquantaine de personnes meurent chaque mois des accidents de la route au Liban, et ces chiffres augmentent généralement en été et au début de l'hiver ».

Le mauvais temps combiné à l'état des routes a encore provoqué une série d'accidents hier, notamment à la Quarantaine. Photo Yasa

Cinquante-cinq morts au cours du mois d'août et 45 en septembre : tel est le bilan tragique des accidents de la route pour la fin de l'été, selon les Forces de sécurité intérieure (FSI). Et à l'approche de la saison d'hiver, rien ne présage une diminution de ces accidents. Au cours des dernières 24 heures, la Croix-Rouge libanaise a en effet dénombré 26 accidents de la route qui ont fait plus de 30 victimes entre morts et blessés. Quatre personnes ont ainsi été blessées dans deux accidents hier, l'un près de Miziara et l'autre à Damour. Une voiture a également basculé sur la route de Mansourieh en raison du mauvais temps, pendant que six véhicules étaient impliqués dans une collision sur l'autoroute Émile Lahoud au niveau de Souk-el Ahad. Une fillette de 15 ans a également trouvé la mort mardi soir sur l'autoroute de Dahr el-Baïdar quand la voiture dans laquelle elle se trouvait a percuté une camionnette dont le conducteur s'est aussitôt enfui.


Selon le chargé de communication au sein des FSI, le colonel Joseph Moussallem, le nombre de victimes au cours des mois d'août et de septembre « ne surprend pas ». « En moyenne, une cinquantaine de personnes meurent chaque mois du fait des accidents de la route au Liban, et ces chiffres augmentent généralement en été, explique-t-il. C'est une tragédie, comparée au fait que 12 personnes seulement meurent des suites de crimes. » « Les intempéries peuvent également expliquer les chiffres des dernières 24 heures, ajoute le colonel Moussallem. Il est vrai que certaines routes sont en piteux état et qu'il y a un manque de sensibilisation de la part de l'État, mais la responsabilité reste commune et le conducteur est le premier responsable d'un accident. Outre le respect de la vitesse maximale, nous rappelons aux citoyens que leurs véhicules doivent être soumis à l'examen annuel de la mécanique. L'entretien des pneus, le bon fonctionnement des phares et des essuie-glaces est primordial en cette période de l'année. »

 

(Pour mémoire : "Text Or Drive", une application mobile libanaise pour lutter contre les messages au volant)

 

L'excès de vitesse, première cause des accidents
En 2012, une nouvelle loi moderne sur le code de la route a été votée par le Parlement. Elle devrait réformer le secteur en créant de nouveaux organismes responsables de la sécurité routière, en réformant l'éducation et les procédures d'obtention du permis de conduire et en augmentant le montant des contraventions en cas de violations. Mais, jusque-là, cette loi n'a pas encore été appliquée. « Cela prend du temps, explique Joseph Moussallem, surtout pour créer de nouvelles institutions et de nouveaux organismes et comités. Mais cela viendra, même si nous continuons à utiliser les anciens montants dérisoires pour les contraventions. »
Fadi Gebran, président de l'association Kunhadi pour la sécurité routière, n'est pas tout aussi optimiste. « Cette nouvelle loi est exemplaire, mais elle est pratiquement inapplicable au Liban, regrette-t-il. J'aurais au moins aimé qu'en attendant son application, l'ancienne loi reste en vigueur. Il y a très peu de points de contrôle pour la sécurité routière, et le paiement des contraventions n'est pas renforcé ni les excès de vitesse sont punis. »


Pour M. Gebran également, les chiffres dramatiques des deux derniers mois ne sont pas surprenants. « Nous dénombrons en moyenne 8 000 blessés et 500 morts sur les routes chaque année, sans compter ceux qui meurent plus tard des suites de leurs blessures. Ce nombre n'a jamais changé. Le nombre d'accidents de la route augmentait pour sa part chaque année de 13 pour cent. Il a temporairement diminué de 40 pour cent en 2006 quand l'État et les ONG ont forcé les mesures sur les routes, avant de se stabiliser. Aujourd'hui, le nombre d'accidents augmente annuellement de 1 ou 2 pour cent seulement », dit-il.


Si Fadi Gebran assure que les chiffres augmentent généralement en été en raison de l'accroissement du nombre de conducteurs et de la nightlife, et la nuit où les routes sont généralement vides, il prévoit également davantage d'accidents pour le début de la saison froide. « Au début de l'hiver, les gens sont encore habitués à conduire rapidement et ne pas garder suffisamment de distance entre les voitures sur les routes, alors qu'il faut savoir qu'une voiture prend plus de temps à freiner sur des routes glissantes », explique-t-il, rappelant que la première cause des accidents reste l'excès de vitesse. « Viennent ensuite la consommation d'alcool puis la fatigue au volant. L'usage des téléphones portables peut être tout aussi dangereux. Chaque seconde d'inattention au volant à une vitesse de 50 km à l'heure équivaut à une distance de 14 mètres traversée à l'aveugle. Par ailleurs, l'utilisation de la ceinture de sécurité et le port du casque pour les motards sont des consignes à ne jamais oublier. Il est nécessaire de sensibiliser les gens et les jeunes, surtout que l'État ne s'occupe pas de ce genre d'éducation, ne gère pas comme il se doit l'examen du permis de conduire, ni ne punit strictement les violations », conclut-il, jugeant que plus d'une centaine de personnes mourront encore sur les routes du Liban d'ici à la fin de 2014, selon les estimations.

 

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commentaires (2)

BILAN... JUGÉ HABITUEL ? ET QUE FONT NOS ABRUTIS POUR AMÉLIORER LES ROUTES... ET SURTOUT POUR ÉDUQUER LES "FOUS" DE LA ROUTE ? DES NULLITÉS PARTOUT... ET EN TOUT !

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 00, le 17 octobre 2014

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Commentaires (2)

  • BILAN... JUGÉ HABITUEL ? ET QUE FONT NOS ABRUTIS POUR AMÉLIORER LES ROUTES... ET SURTOUT POUR ÉDUQUER LES "FOUS" DE LA ROUTE ? DES NULLITÉS PARTOUT... ET EN TOUT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 00, le 17 octobre 2014

  • L'excès de vitesse toujours impuni causera plus de drames dans un pays ou le code routier est toujours inexistant .

    Sabbagha Antoine

    12 h 55, le 16 octobre 2014

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