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André de Margerie : « Je suis un prospecteur... »

C'est « Saint Laurent », le beau film de Bertrand Bonello, qui a inauguré la Semaine Arte au Metropolis Empire Sofil en présence d'André de Margerie, directeur des relations internationales d'Arte France, qui a bien voulu répondre à nos questions.

André de Margerie s’adressant au public libanais. Photo Ghassan Aflak

Q. André de Margerie, parlez-nous de votre parcours.
R. J'ai commencé par être collaborateur de Jérôme Clément, président fondateur d'Arte (France), pendant cinq ans. Puis, pendant cinq autres années, je me suis intéressé au développement culturel (une série d'actions d'Arte à partir des programmes de la chaîne, c'est-à-dire leur seconde utilisation à partir du moment où ils sont déjà passés à l'antenne). Ce qui permettait une nouvelle visibilité de ces programmes-là dans des écoles ou festivals, ou à l'Éducation nationale. En 1998, je suis nommé directeur adjoint des relations internationales d'Arte France pour en devenir par la suite le directeur.

Comment est née la Semaine Arte ?
La grande caractéristique d'Arte est de produire ses programmes (80 %). Arte a commencé à émettre en 1992 et notre collaboration avec Metropolis date de 2008.
La Semaine Arte est donc une formule née avec l'association Metropolis qui présente dans ces salles un cinéma différent et plus ambitieux. J'ai croisé souvent les membres de Metropolis dans les festivals et c'est au bout de longues conversations et propositions qu'est né ce projet.

Comment se fait la sélection pour la Semaine Arte ?
On procède par décantation. Arte produit vingt-cinq films par an. Huit ont été choisis pour Metropolis. C'est en respectant les sensibilités des distributeurs ainsi que leurs interdits que l'on a abouti à ce résultat final. Le cinéma d'Arte se veut ambitieux, pas commercial. Il est le reflet du monde entier. On trouve dans cette « Semaine » un film japonais, argentin, grec ou français.

Avez-vous déjà produit des films libanais ?
Nous en avons coproduit certains comme Caramel, de Nadine Labaki, ou Le Cerf-volant, de Randa Chahall. Par ailleurs, nous en avons acheté d'autres comme ceux de Ghassan Salhab et Danielle Arbid. Curieusement, cela fait quelques années que nous n'en produisons pas.

Dans votre mission « internationale », vous considérez-vous comme un prospecteur ?

Oui, car mon travail ne se limite pas à des collaborations comme celle de la Semaine Arte. Je voyage beaucoup pour assurer un soutien aux jeunes réalisateurs à travers le monde en remettant des bourses « Prix Arte international ». Nous étudions des projets sous forme de papier pour voir qu'est-ce qui peut correspondre à Arte. Ce prix constitue une marque intéressante pour les metteurs en scène car cela les aide à lever d'autres fonds. Nous avons eu le plaisir de voir un de nos projets soutenus se développer comme Le Challat de Tunis qui a été récompensé dernièrement au festival de Beyrouth.

Le cinéma est sur la corde raide entre industrie et culture ; comment combinez-vous tout cela ?
On ne recherche pas les blockbusters, néanmoins on est en quête de certains films d'auteurs prestigieux qui peuvent plaire au public et dont les entrées seraient consacrées à aider d'autres projets. Le but ultime d'Arte est de les diffuser sur notre antenne. Le film est d'abord projeté en salle, pour atterrir deux ans plus tard sur la chaîne.

Quid du travail de Metropolis ?
Partout dans le monde, le cinéma n'est pas facile. C'est une tâche ardue que de sortir les personnes de leur petit chez-soi, même en temps de paix. Qu'en est-il alors lorsqu'un pays comme le vôtre vit des tensions énormes ? Je félicite donc les Libanais d'encourager continuellement la culture et nous espérons être à leurs côtés autant que possible.

Suite du programme de la Semaine Arte
Ce soir, jeudi 16 octobre
Xenia (Grèce, France, Belgique, 2014, 128 mn).
De Panos H. Koutras avec Kostas Nikouli.
À la mort de leur mère, Dany et son frère Odysseas, 16 et 18 ans, prennent la route d'Athènes à Thessalonique pour retrouver leur père, un Grec qu'ils n'ont jamais connu.

Vendredi 17 octobre
Jauja (Argentine, États-Unis, Pays-Bas, France,
Danemark, Mexique, Allemagne, 2014, 108 mn).
De Lisandro Alonso avec Vigo Mortensen.
Les anciens disaient que Jauja était, dans la mythologie, une terre d'abondance et de bonheur. Beaucoup d'expéditions ont cherché ce lieu pour en avoir la preuve. Avec le temps, la légende s'est amplifiée d'une manière disproportionnée. Tous ceux qui ont essayé de trouver ce paradis terrestre se sont perdus en chemin.

Samedi 18 octobre
L'Amour est un crime parfait (France, Suisse, 2013, 111 mn).
D'Arnaud Larrieu et Jean-Marie Larrieu avec Mathieu Amalric et Karin Viard.
Professeur de littérature à l'université de Lausanne, Marc a la réputation de collectionner les aventures amoureuses avec ses étudiantes. Quelques jours après la disparition de la plus brillante d'entre elles qui était sa dernière conquête, il rencontre Anna qui cherche à en savoir plus sur sa belle fille disparue...

Dimanche 19 octobre
Still the water (France, Japon, Espagne, 2014, 118 mn).
De Naomi Kawase avec Jun Yoshinaga.
Sur l'île d'Amami, les habitants vivent en harmonie avec la nature, ils pensent qu'un dieu habite chaque arbre, chaque pierre et chaque plante. Les cycles de la vie, de la mort et de l'amour sont déployés dans ce film.

Toutes les projections débutent à 20h30.
Tous les films sont en VO, sous-titrés en anglais. Billet : 6 000 LL.
Pour toute info : 01/204080
metropoliscinema.net

Q. André de Margerie, parlez-nous de votre parcours.R. J'ai commencé par être collaborateur de Jérôme Clément, président fondateur d'Arte (France), pendant cinq ans. Puis, pendant cinq autres années, je me suis intéressé au développement culturel (une série d'actions d'Arte à partir des programmes de la chaîne, c'est-à-dire leur seconde utilisation à partir du moment où ils sont...

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