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À La Une - Grande-Bretagne

Vote symbolique du Parlement britannique sur la reconnaissance d'un État palestinien

Le gouvernement de David Cameron ne sera pas contraint de se conformer au résultat du vote.

Les députés britanniques se prononcent lundi après-midi sur une motion appelant le gouvernement britannique à reconnaitre un État palestinien. AFP

Les députés britanniques se prononçaient lundi après-midi sur une motion appelant le gouvernement britannique à reconnaitre un État palestinien, au cours d'un vote non contraignant mais qui sera scruté de près par la communauté internationale.

Dix jours après l'annonce faite par la Suède, immédiatement critiquée par Israël, qu'elle allait reconnaitre l'État de Palestine, le Royaume-Uni se penche à son tour sur la question controversée lors d'un débat au Parlement, à partir de 13h30 GMT. Des nations européennes comme la Pologne ou la Bulgarie ont reconnu l’État palestinien en 1988, alors qu'elles faisaient encore partie du bloc soviétique. Au total, l'autorité palestinienne se prévaut de la reconnaissance de 134 pays, dont le Brésil et l'Argentine.

Le vote des députés britanniques ne va rien changer dans l'immédiat puisqu'il revêt un caractère purement symbolique et que le gouvernement de David Cameron ne sera pas contraint de s'y conformer.
Ministres et secrétaires d’État ne devraient d'ailleurs pas participer au vote, histoire d'éviter toute forme d'engagement. Signe aussi du caractère hautement sensible du dossier.

La motion, déposée par le député travailliste Grahame Morris, demande si le Royaume-Uni, qui s'était abstenu en 2012 lors du vote sur le statut d’État observateur à l'ONU pour la Palestine, "doit reconnaitre l’État de Palestine à côté de l’État d'Israël".
Elle a l'appui de nombreux débutés du Labour et des partis conservateur et libéral-démocrate au pouvoir. La coalition assure n'avoir donné aucune consigne, alors que plusieurs députés travaillistes pro-Israël s'opposent à la motion.

"La Grande-Bretagne a une responsabilité historique et morale" de reconnaitre l’État de Palestine, estime le député conservateur Alan Duncan, ancien secrétaire d’État au développement international, renvoyant au mandat britannique sur la Mésopotamie et sur la Palestine au XXe siècle.
"Ça fait trop longtemps que la Palestine est occupée, que ses habitants vivent une vie misérable. Que les Israéliens continuent, petit à petit, à construire sur des terres qui ne leur appartiennent pas. Il est grand temps que le monde reconnaisse l’État palestinien comme l'ont déjà fait 134 pays auprès des Nations Unies", a insisté l'ancien ministre sur Skynews.

 

(Lire aussi : La Suède va reconnaître "l'État de Palestine")


"Pression sur le gouvernement"
Une reconnaissance, même symbolique, d'un État palestinien par Westminster pourrait inspirer "d'autres États de l'UE" à s'engager dans la même voie, affirme l'auteur de la motion à l'AFP.
Lundi dernier, la diplomatie française a répété qu'"il faudrait bien, à un moment, reconnaitre l’État palestinien", des mots déjà utilisés par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, cet été.

Selon Grahame Morris, un vote positif au Parlement britannique permettrait également d'exercer "une pression énorme sur le gouvernement actuel et le suivant" au Royaume-Uni, qui doit élire son nouveau Premier ministre en mai 2015.

Pendant la guerre meurtrière cet été à Gaza, la politique du gouvernement Cameron a été vivement critiquée et des manifestations pro-palestiniennes hebdomadaires ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes à Londres.
Le 5 août, la secrétaire d'État aux Affaires étrangères Sayeeda Warsi avait même démissionné en réaction à une position britannique qu'elle a qualifiée de "moralement indéfendable".

D'autres membres du Parti conservateur avaient exprimé leur malaise et le leader du Parti travailliste Ed Miliband avait regretté le silence "injustifiable" de David Cameron sur la mort de centaines de "Palestiniens innocents".
Depuis, un cessez-le-feu est entré en vigueur mais le processus de paix est enrayé et les perspectives de résolution du conflit israélo-palestinien semblent très sombres.

"Les négociations sont au point mort. Nous devons trouver une manière de leur insuffler une nouvelle vie et l'une des manières de le faire est de reconnaitre l’État palestinien", a insisté Sayeeda Warsi dans une interview accordée à l'hebdomadaire The Observer ce dimanche.

 

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Les députés britanniques se prononçaient lundi après-midi sur une motion appelant le gouvernement britannique à reconnaitre un État palestinien, au cours d'un vote non contraignant mais qui sera scruté de près par la communauté internationale.
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