Poutine et Kirchner saluent le lancement d'une chaîne pro-Kremlin en Argentine

Le président russe Vladimir Poutine a salué vendredi l'arrivée en Argentine de la chaîne pro-Kremlin Russia Today lors d'une téléconférence avec la présidente argentine Cristina Kirchner, rappelant la volonté de rapprochement des deux pays alors que la crise ukrainienne a isolé la Russie.

Souvent accusée d'être le porte-voix du Kremlin, Russia Today (RT) est la première chaîne étrangère à diffuser en espagnol des informations en continu en Argentine. "Le droit à l'information est l'un des plus importants droits de l'Homme", a affirmé le président russe lors d'une visioconférence par Skype avec son homologue argentine. "Et c'est pour cela qu'existe la chaîne RT, qui n'emploie pas des méthodes pour imposer son point de vue de façon agressive".

Le Kremlin, qui estime être la cible d'une campagne de diffamation menée par les Occidentaux, a fortement augmenté ses subventions aux médias russes à portée internationale, notamment à RT. Cette chaîne lancée en 2005 émet en anglais, arabe et désormais en espagnol. Une version française est en préparation.
Pour la présidente argentine, qui s'exprimait sous les applaudissements d'une centaine de ses partisans, l'arrivée de la chaîne russe en Argentine permet "à tous les Argentins de connaître la vérité russe", fustigeant celle "établie par les médias internationaux".

Les deux dirigeants s'étaient rencontrés en juillet lors d'une tournée du président russe en Amérique latine, destinée à augmenter l'influence de la Russie dans la région et à s'assurer des soutiens dans sa confrontation avec l'Occident au sujet de l'Ukraine. "Ce n'est pas seulement 130 années de relations diplomatiques qui nous réunissent, mais aussi la concordance de beaucoup de nos intérêts", a lancé M. Poutine.

Depuis la mise en place d'un embargo alimentaire sur de nombreux aliments en provenance des pays participant aux sanctions occidentales contre la Russie, Moscou espère renforcer ses liens commerciaux avec Buenos Aires et table sur une hausse de ses importations de 20 à 30% d'ici un an.