Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Syrie-Irak

Qui veut quoi, qui frappe où ?

Les Rafale français ont effectué leurs premières frappes en Irak. Jean-Luc Brunet/Ecpad/AFP

Tous les membres de la coalition sont d'accord sur un point : l'État islamique est une menace pour la sécurité du Proche et du Moyen-Orient. Concernant le reste, il est peu de dire que les lignes d'ententes sont floues, voire parfois inexistantes. Les désaccords peuvent se diviser en au moins trois points : pas de définition commune sur la notion de terrorisme, pas d'entente sur la délimitation du théâtre des opérations, pas d'accord sur la stratégie à adopter et les moyens à mettre en œuvre. Cela donne un résultat assez illisible et non coordonné. Chaque État agit selon sa perception de la menace, par rapport à ses problématiques internes et à ses intérêts dans la région. Il est possible d'observer ce constat en analysant au cas par cas la situation, dans cette première partie, de trois États phares de la coalition.

 

 

Les États-Unis
Barack Obama a été élu pour arrêter les guerres. Pas pour en entamer de nouvelles. Depuis le début de la révolte en Syrie, il a systématiquement opposé ce slogan à ses détracteurs. « Ce n'est pas parce qu'on a le meilleur marteau qu'on doit voir chaque problème comme un clou » a-t-il même déclaré au mois de mai dernier. Avant cela, il avait perdu une partie de sa crédibilité en refusant d'intervenir en Syrie après l'attaque au armes chimiques alors qu'il l'avait lui-même définie comme limite à ne pas dépasser. Quatrième président américain d'affilée à entrer en guerre sur le territoire irakien, M. Obama a une politique beaucoup plus pragmatique que celle des Français. L'armée US intervient en Irak et en Syrie. Mais, comme auparavant, M. Obama ne semble pas vouloir de cette guerre. Contraint par l'opinion publique après les assassinats de James Foley et Steven Sotlof, il a cherché un engagement à moindre coût dont les contraintes devront être essentiellement portés par son successeur...

 

France
La France marque très symboliquement son retour sur la scène irakienne après avoir fièrement incarné l'opposition à la précedente intervention américaine. En Irak, les Rafale français frappent les positions de l'État islamique, tandis que Paris apporte son soutien au gouvernement de Bagdad et aux peshmergas. Cela dit, jusqu'à présent, Paris refuse d'intervenir en Syrie. Parce qu'elle considère que le régime et l'État islamique sont les deux faces d'un même problème. Parce qu'ils sont allés trop loin dans leur opposition à Bachar el-Assad pour prendre le risque de le renforcer. Pourtant, d'après le journal Le Monde, les services de renseignements français auraient tenté d'entrer en contact avec Damas à la fin du premier trimestre de 2014 « afin d'obtenir des informations permettant d'anticiper les éventuelles menaces ». Entre la realpolitik et la défense de ses valeurs, la France semble s'être prise dans son propre piège.

 

Turquie
Pour Ankara, les jihadistes de l'État islamique et les membres du PKK sont considérés comme une menace de même ordre. Au moins officiellement. Car si Ankara a favorisé la prolifération du premier, elle semble tout faire pour réduire jusqu'à l'existence du second . Même si l'État islamique se trouve désormais à quelques kilomètres de sa frontière, même si la Turquie est membre de l'Otan, même si la chute de Kobané a une importance stratégique majeure, la Turquie reste de marbre. Parce que de son point de vue, la situation est beaucoup plus complexe qu'elle n'y paraît. Parce qu'une intervention sur le sol syrien, alors qu'Ankara a tout fait pour faire tomber le régime Assad, apparaît insensée. Parce qu'une opération visant à venir en secours au YPG (branche syrienne du PKK) apparaît tout aussi insensée.
Cette nouvelle coalition apporte une nouvelle preuve que la notion même de communauté internationale n'a pas de réalité effective. Il s'agit bien encore des États, des seuls États et seulement des États.

(La seconde partie dans notre édition de demain samedi)

 

Lire aussi
Stratégie contre l'État islamique : les dix contradictions
L'impuissance de la guerre

« La Turquie ne s'engagera contre l'EI qu'à certaines conditions ; elle attend quelque chose en retour »

Tous les membres de la coalition sont d'accord sur un point : l'État islamique est une menace pour la sécurité du Proche et du Moyen-Orient. Concernant le reste, il est peu de dire que les lignes d'ententes sont floues, voire parfois inexistantes. Les désaccords peuvent se diviser en au moins trois points : pas de définition commune sur la notion de terrorisme, pas d'entente sur la...

commentaires (2)

Faut être réaliste ...! l'occident n'échappera à une nouvelle croisade.....! bombarder ok , tactiquement c'est pratique à très court terme ...mais au final ...?? il faudra bien aller sur le terrain ...! l'immense innovation au 21 siècle... " serait que les pays arabes soient des participants majoritaires à cette nouvelle croisades islamo/chrétienne " .....!

M.V.

10 h 13, le 10 octobre 2014

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Faut être réaliste ...! l'occident n'échappera à une nouvelle croisade.....! bombarder ok , tactiquement c'est pratique à très court terme ...mais au final ...?? il faudra bien aller sur le terrain ...! l'immense innovation au 21 siècle... " serait que les pays arabes soient des participants majoritaires à cette nouvelle croisades islamo/chrétienne " .....!

    M.V.

    10 h 13, le 10 octobre 2014

  • AVEC TOUS CES COSMONAUTES, "L'ENTERPRISE" SE PERD DANS L'INFINI SIDÉRAL ! SUR TERRE, L'HYDRE AVANCE !

    LA LIBRE EXPRESSION, CENSUREE PARTI PRIS/ INTERET

    08 h 00, le 10 octobre 2014

Retour en haut