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À La Une - Syrie

A Kobané où les combats font rage, "résistance acharnée" des Kurdes

L'envoyé spécial des Nations unies en Syrie, Staffan de Mistura, a appelé à "agir immédiatement" pour sauver la ville des jihadistes.

Vue de Kobané, la troisième ville kurde de Syrie, le 7 octobre 2014 . AFP PHOTO / ARIS MESSINIS

Kobané (Aïn al-Arab) était toujours le théâtre de combats acharnés entre forces kurdes et jihadistes mardi soir, 24 heures après l'entrée dans cette ville du groupe Etat islamique (EI) que les raids aériens de la coalition internationale n'ont pas pu empêcher.


La situation dans la 3e ville kurde de Syrie, distante de quelques kilomètres à peine de la Turquie, a embrasé les rues turques, où au moins trois personnes sont mortes dans des affrontements entre la police et des manifestants pro-kurdes.


Depuis Genève, l'envoyé spécial des Nations unies en Syrie, Staffan de Mistura, a appelé à "agir immédiatement" pour sauver la ville des jihadistes, alors que les frappes orchestrées depuis plusieurs jours par la coalition américano-arabe en Syrie ne parviennent pas à les arrêter. "La communauté internationale a le devoir de la défendre. La communauté internationale ne peut pas tolérer qu'une nouvelle ville tombe aux mains de l'EI" a-t-il souligné.

 

(Lire aussi : À l'hôpital de Suruc, une vision de l'horreur à Aïn al-Arab)


De son coté Washington a qualifié de "terrifiante" la bataille de Kobané. "Notre premier objectif est d'empêcher l'EI de se constituer des sanctuaires", a déclaré la porte-parole du département d'Etat.
Trois nouvelles frappes de la coalition américano-arabe ont ainsi été menées dans l'après-midi, toutes en dehors de Kobané sur des positions de l'EI, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
A l'intérieur de la ville, les combattants kurdes ont réussi à faire reculer les jihadistes vers les quartiers de l'est, par lesquels ils sont entrés lundi soir, selon l'OSDH.

 

"Résistance acharnée"
Kobané est devenue le théâtre d'"une guérilla urbaine", a résumé le directeur de l'organisation, Rami Abdel Rahmane, dont l'ONG a fait état de plus de 400 morts, en grande majorité des combattants des deux camps, depuis le début de l'offensive jihadiste le 16 septembre.


"Les YPG (Unités de protection du peuple kurde) mènent une résistance acharnée", a affirmé Ozgur Amed, un journaliste kurde proche de la ligne de front. "Notre moral tient bon. Nous avons juste peur de la détérioration de la situation humanitaire".

 

(Lire aussi : La Turquie en crise face à Daech)


Les informations sur le nombre de civils encore présents dans la ville sont très difficile à recouper, certaines sources faisant état d'une fuite totale de la population, tandis que d'autres, comme M. Amed, affirment que "des milliers de civils" sont toujours dans Kobané.


L'offensive de l'EI, qui a réussi à s'emparer de près de 70 villages sur le chemin de Kobané, a déjà poussé à la fuite quelque 300.000 habitants, dont plus de 180.000 ont trouvé refuge en Turquie. Selon l'OSDH, les forces kurdes retiennent dans une école plusieurs de ces réfugiés pour les interroger, et ceux-ci on décidé de commencer une grève de la faim. Même si elle n'est pas encore intervenue, l'armée turque a reçu la semaine dernière le feu vert du Parlement pour s'engager en Syrie comme en Irak, alors que les Etats-Unis et les autres alliés de la coalition ont exclu de déployer des troupes au sol. "Kobané est sur le point de tomber", a mis en garde le président turc Recep Tayyip Erdogan, plaidant pour une opération militaire terrestre contre les jihadistes.

 

"Trop tard"
Le scepticisme quant à la possibilité de défendre la ville est partagé par plusieurs experts. "A ce stade, il est trop tard pour sauver Kobané. Cette avancée de l'EI prouve que la campagne de frappes de la coalition n'atteint pas son objectif, à savoir détruire les capacités militaires de l'organisation", pointe Mario Abou Zeid, analyste au Centre de recherches américain Carnegie à Beyrouth.


S'ils réussissaient à conquérir entièrement Kobané, les jihadistes s'assureraient le contrôle sans discontinuité d'une longue bande de territoire à la frontière syro-turque. L'Iran a dénoncé mardi "la passivité de la communauté internationale", et appelé à soutenir le gouvernement syrien contre "les terroristes". Grand allié de Damas, Téhéran estime que les frappes de la coalition ont pour objectif réel de déloger le régime de Bachar el-Assad.


Ailleurs en Syrie, un père franciscain et plusieurs chrétiens ont été capturés lundi dans le village de Qounya (nord-ouest) par le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda engagée dans la guerre contre le régime, a indiqué l'ordre franciscain.


En Irak, des avions F-16 néerlandais ont lancé leurs premières frappes contre le groupe EI pour venir en aide à des combattants kurdes dans le Nord. Plusieurs pays occidentaux participent à ces raids en Irak où l'armée américaine a utilisé pour la première fois des hélicoptères, ce qui marque une escalade dans la gestion du conflit et expose davantage au danger les soldats américains.

 

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Kobané (Aïn al-Arab) était toujours le théâtre de combats acharnés entre forces kurdes et jihadistes mardi soir, 24 heures après l'entrée dans cette ville du groupe Etat islamique (EI) que les raids aériens de la coalition internationale n'ont pas pu empêcher.
La situation dans la 3e ville kurde de Syrie, distante de quelques kilomètres à peine de la Turquie, a embrasé les rues...

commentaires (1)

Folie totale pour une guerre sans merci , et ou les occidentaux restent toujours faibles face au groupe Etat islamique .

Sabbagha Antoine

12 h 56, le 07 octobre 2014

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Commentaires (1)

  • Folie totale pour une guerre sans merci , et ou les occidentaux restent toujours faibles face au groupe Etat islamique .

    Sabbagha Antoine

    12 h 56, le 07 octobre 2014

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