Rechercher
Rechercher

Culture - Rencontre

Julie Gayet à Beyrouth : Mettre en lumière le travail des autres

À l'hôtel Le Gray, dans la douceur d'une journée beyrouthine mi-printanière mi-automnale, loin de ce qui défraie la chronique, Julie Gayet se dévoile. Actrice et aujourd'hui productrice, elle a accepté d'être présidente du jury au Biff et apporte ainsi un soutien au cinéma libanais.

Julie Gayet, féminine sans être féministe. Photo Michel Sayegh

Une chevelure relevée en un chignon bien sage, un sourire très doux, une taille élancée et un naturel élégant et discret donnent un charme désuet à Julie Gayet et font d'elle un personnage à part dans le monde du cinéma. La comédienne a su traverser en funambule ce milieu, parfois hostile. Surfant entre son métier d'actrice et de productrice, elle aime œuvrer « dans l'ombre, mais mettre en lumière le travail des autres ».

 

Actrice et productrice
Dès l'âge de huit ans, Gayet se consacre au chant lyrique et s'essaie même à l'école du cirque pour s'orienter à l'âge de quatorze ans vers la comédie. « Je suis venue à la comédie par le chant lyrique, dit-elle. Pour moi, l'acteur est son propre outil. Plus on diversifie les expériences artistiques, plus on s'enrichit. » Si elle débute en 1993 dans Trois Couleurs : Bleu aux côtés de Juliette Binoche, c'est Sélect Hôtel en 1997 qui lui vaut le prix Romy-Schneider qui la propulse réellement dans le firmament des stars. Mais l'actrice ne semble pas se plaire dans ce statut. Avec à son actif plus de soixante dix films en 20 ans, c'est une réelle envie d'aider les réalisateurs qui la titille. Comment trouver un distributeur, les fonds nécessaires ou même les acteurs qui conviendraient à certains rôles ?


Autant de questionnements qui la pousseront à se lancer dans la production. C'est ainsi qu'avec son amie Nadia Turincev, elle monte la boîte Rouge International. Un défi qu'elles relèveront toutes les deux par amour d'un certain cinéma oublié .
Mais Gayet ne s'arrête pas là. Curieuse de tout et ne craignant aucune difficulté, elle élargit son champ d'action et devient une conseillère en matière de production. « J'ai toujours été forte en maths, dit-elle en rigolant. J'ai remarqué qu'il était de plus en plus compliqué de séparer le volet artistique des finances, le cinéma étant un art et une industrie à la fois. Il était donc intéressant de mettre en liaison le monde de la finance avec le 7e art. Et de poursuivre : « Il est très dur de nos jours d'être réalisateur et de ne pas s'intéresser à la production. Idem pour l'acteur qui doit avoir le même engagement. »

 

(Pour mémoire: A Beyrouth, Julie Gayet s'indigne du "fondamentalisme" en Syrie)


C'est ainsi qu'elle rencontre Antoun Sehnaoui, président-directeur général de la banque SGBL, mais aussi très intéressé par le cinéma. » Le financement du 7e art est opaque, et comme je cherchais des financements alternatifs différents, j'ai trouvé en la personne d'Antoun Sehnaoui quelqu'un qui partageait ma vision du cinéma en devenir. » Des idées échangées va donc naître Ezekiel, la boîte de production de Sehnaoui (tout comme le nom du fils de Gayet mais avec un K). Comment intervient-elle dans Ezekiel et à quel niveau ? « Dans la stratégie globale et sur la typologie de financement », affirme-t-elle. « Je peux aussi suggérer un film comme celui d'Olivier Assayas, Sils Maria », poursuit-elle. Ezekiel aide le film à voir le jour. La société coproduit donc le film en amont au moment où celui-ci est le plus fragile. « J'agis comme une conseillère, une liaison. Je veux protéger les financiers et les investisseurs autant que les producteurs. » Voyageant beaucoup, soutenant tout genre de cinéma, Julie Gayet appuie les films "du milieu" comme les a définis la réalisatrice Pascale Ferran (un cinéma d'auteur qui peut toucher le grand public).


Actuellement présidente du jury au Biff, elle se dit impressionnée par la bataille de Colette Naufal qui œuvre à préserver le court-métrage, image d'un réalisateur en devenir. Gayet présentera aussi, dans le cadre du festival, le documentaire cosigné Cinéastes. « Pour moi, il n'y a pas un cinéma féminin, mais des individus et des caractères. Il faut essayer de trouver une unicité, un point de rencontre entre le cinéma des hommes et des femmes. »
Beaucoup de projets en tête pour cette comédienne discrète qui avoue qu'une actrice se doit d'être un modèle pour toutes les autres femmes et petites filles. Tout un programme !

 

Lire aussi

Juliette Binoche : L'acteur est le levain qui mène le texte vers l'incarnation

Le BIFF dans sa 14e édition

Une chevelure relevée en un chignon bien sage, un sourire très doux, une taille élancée et un naturel élégant et discret donnent un charme désuet à Julie Gayet et font d'elle un personnage à part dans le monde du cinéma. La comédienne a su traverser en funambule ce milieu, parfois hostile. Surfant entre son métier d'actrice et de productrice, elle aime œuvrer « dans l'ombre, mais...

commentaires (2)

Elle est jolie! Pourquoi on lui présenterait notre doctuer samir? C'est toujours mieux que hollande.. sauf qu'il a la moustache trop dure où un petit baiser sur ce doux visage serait comme un lancement de figue de barbarie (soubbeyr). Il serait pas un peu portuguais par sa mère, samir!?

Ali Farhat

23 h 48, le 03 octobre 2014

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Elle est jolie! Pourquoi on lui présenterait notre doctuer samir? C'est toujours mieux que hollande.. sauf qu'il a la moustache trop dure où un petit baiser sur ce doux visage serait comme un lancement de figue de barbarie (soubbeyr). Il serait pas un peu portuguais par sa mère, samir!?

    Ali Farhat

    23 h 48, le 03 octobre 2014

  • C'est une inconnue...même en France... qui connaissait Julie Gayet avant que l'homme au scooter se fasse flasher par un paparazzi de Gloser...?

    M.V.

    10 h 02, le 03 octobre 2014

Retour en haut