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Moyen Orient et Monde - Syrie-Irak

« Il y a juste une vallée qui sépare les jihadistes de Aïn al-Arab »

L'État islamique se trouve désormais à « deux ou trois kilomètres » de la ville kurde de Aïn al-Arab ; Ankara a annoncé hier soir avoir déposé au Parlement un projet de résolution autorisant son armée à intervenir en Irak et en Syrie ; les rebelles modérés syriens inquiets des dommages collatéraux des frappes aériennes.

Un soldat turc à côté de la frontière syrienne, dans la ville de Suruç. Bulent Kilic/AFP

Les jihadistes de l'État islamique (EI) étaient hier aux portes de la ville de Aïn al-Arab (Kobané en kurde) dans le nord de la Syrie, se rapprochant également d'une petite enclave turque toute proche.
En Syrie, les combattants de cette organisation extrémiste sunnite se trouvent désormais à « deux ou trois kilomètres » de Aïn al-Arab, dont ils cherchent à s'emparer pour contrôler sans discontinuité une longue bande de territoire le long de la frontière turque, selon une ONG syrienne. « Il y a juste une vallée qui sépare les jihadistes de la ville », a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Face à cette avancée, les États-Unis ont mené trois frappes à Mazraa al-Dawoud, à l'est de Aïn al-Arab, sur un total de onze frappes en Syrie lundi et hier.


De son côté, le gouvernement islamo-conservateur turc a annoncé hier soir avoir déposé au Parlement un projet de résolution, qui sera discuté demain, autorisant son armée à intervenir en Irak et en Syrie contre l'EI. Le texte « inclut toutes ces options », a précisé M. Arinç en rendant compte à la presse des travaux du Conseil des ministres. Le président Recep Tayyip Erdogan, qui doit ouvrir aujourd'hui la nouvelle session parlementaire, a répété ces derniers jours qu'il était prêt à faire « ce qui est nécessaire » pour combattre l'EI au sein de la coalition. Il s'est également prononcé pour la création d'une zone tampon aux contours encore flous dans le nord de la Syrie pour accueillir les réfugiés et protéger sa frontière. De plus, le gouvernement turc a affirmé hier que les jihadistes du groupe État islamique (EI) s'étaient rapprochés de la petite enclave qu'il détient autour d'un tombeau historique en Syrie mais démenti que les soldats chargés de sa protection avaient été faits prisonniers.

 

(Lire aussi : Le but des frappes de la coalition est d’isoler le théâtre syrien du théâtre irakien)

 

Les Tornado frappent en Irak
Dans le même temps, dans l'Irak voisin, la Grande-Bretagne a lancé ses premières frappes depuis qu'elle s'est ralliée vendredi à la coalition internationale menée par les États-Unis qui vise à détruire l'EI. Deux chasseurs-bombardiers Tornado sont venus appuyer des troupes kurdes prises pour cible par l'EI dans le nord-ouest. De plus, des officiers peshmergas avaient annoncé plus tôt que les forces kurdes avaient lancé avant l'aube hier une offensive sur trois fronts contre les jihadistes. « Les soldats sont en train de se battre dans le centre de Rabia », à une centaine de km au nord de Bagdad, après avoir pris deux villages, a indiqué un haut gradé. Soutenus par des frappes aériennes, les peshmergas ont également attaqué la ville de Zoumar, à environ 60 km de Mossoul, et repris des villages au sud de la ville pétrolière de Kirkouk. « Nous avons évincé l'EI de 30 positions que ses combattants occupaient, y compris dans les secteurs de Zoumar et Rabia », a déclaré un porte-parole des peshmergas, Halgord Hekmat.
Par ailleurs, vingt-cinq personnes au moins ont péri et 50 autres ont été blessées dans des attentats à la voiture piégée et dans des tirs de mortier dans des quartiers à prédominance chiite de Bagdad, ont déclaré la police irakienne et des sources médicales. De plus, trois policiers irakiens ont été tués hier dans le nord de l'Irak lorsqu'ils ont manipulé un drapeau de l'organisation État islamique piégé à l'explosif, a indiqué la police locale.

 

(Lire aussi : Stratégie contre l'État islamique : les dix contradictions)

 

Assad dénonce...
Quant au régime syrien, il n'a pas particulièrement réagi au lancement des frappes de la coalition contre l'EI, mais le président syrien Bachar el-Assad a dénoncé hier ceux qui ont « propagé le terrorisme », en apparente allusion aux États-Unis et à d'autres membres de la coalition qui soutiennent l'opposition syrienne, estimant qu'ils ne pouvaient pas vaincre les extrémistes. Les rebelles soutenus par l'Occident ne sont pas tenus au courant des frappes contre leurs ennemis de l'EI et se heurtent à l'incompréhension de nombreux Syriens, les bombardements faisant des victimes civiles. Le soutien qu'ils ont trouvé auprès de la population dans leur lutte contre Bachar el-Assad pourrait donc être remis en question. « Il y a une colère populaire contre nous », affirme le commandant rebelle Ahmad al-Séoud, qui a quitté l'armée syrienne en 2012 pour diriger un groupe rebelle appelé « la 13e Division ». « Il n'est pas dans notre intérêt de combattre (l'EI) à ce stade juste parce que quelques tomahawks leur tombent dessus (...) sans être sûrs que le régime a totalement perdu sa suprématie aérienne sur nous », argumente de son côté Abou Abdo Salabmane, membre du bureau politique de l'Armée des moudjahidine, un groupe affilié à l'ASL qui revendique 7 000 membres. Sur le terrain, au moins huit personnes, dont quatre enfants, ont été tuées hier à Alep, dans le nord de la Syrie, quand les hélicoptères du régime ont lâché des barils d'explosifs sur un secteur tenu par les rebelles, a indiqué une ONG syrienne.

 

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Les jihadistes de l'État islamique (EI) étaient hier aux portes de la ville de Aïn al-Arab (Kobané en kurde) dans le nord de la Syrie, se rapprochant également d'une petite enclave turque toute proche.En Syrie, les combattants de cette organisation extrémiste sunnite se trouvent désormais à « deux ou trois kilomètres » de Aïn al-Arab, dont ils cherchent à s'emparer pour contrôler...

commentaires (2)

LA VALLÉE DE : YA 3AYNI CHOU 3ARAB !

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 02, le 02 octobre 2014

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Commentaires (2)

  • LA VALLÉE DE : YA 3AYNI CHOU 3ARAB !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 02, le 02 octobre 2014

  • Comment se fait-il que Daech exécute invariablement les ressortissants de tous les pays du monde mais que les otages turcs ont été, eux libérés, sans la moindre égratignure et ce au bout de plusieurs mois de détention". pour cet activiste, l'enlèvement avant hier des soldats turcs, gardiens de la tombe du sultan Suleiman à Alep relève, là aussi, de la blague : " cela fait des mois que Daech tolère la présence des soldats turcs dans le nord d'Alep près de ce tombeau. et curieusement, il se met à enlever ces soldats juste au moment où la Turquie cherche à intervenir militairement dans le nord de la Syrie”! Un activiste a lancé ensuite un avertissement à Barzani, président du Kurdistan irakien à qui il dit être vigilent vis à vis d'un Ankara à qui on ne peut faire confiance. " Erdogan est inconscient du danger qui guette la Turquie . en se tournant vers Daech, il a prêté allégeance aux gens qui viennent de l'extérieur et il s'est detourné d'une grande partie de la population turque, deux tiers de la Turquie sont des alaouites et kurdes. plus de 45 millions kurdes et alaouites s'opposent aux politiques d'Erdogan et ils peuvent très bien descendre dans les rues et lui faire signifier leur désapprobation. il semble que Erdogan et Davoutoglu ne comprennent pas l'ampleur du risque . les kurdes que Daech décapite sont nos frères et si la Turquie envoie son armée en Syrie, c'est toute la Turquie qui s'embrasera".

    FRIK-A-FRAK

    16 h 35, le 01 octobre 2014

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