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Moyen Orient et Monde - Pélerinage

Entendu à La Mecque : « Nous avons d’un côté l’EI, de l’autre des avions américains... »

Les pélerins autour de la Kaaba, à La Mecque, le 30 septembre 2014. REUTERS/Muhammad Hamed

Des musulmans, venus du monde entier pour le pèlerinage à La Mecque, dénoncent les atrocités commises en Irak et en Syrie par l'État islamique, tout en se montrant méfiants à l'égard de la campagne militaire dirigée par Washington. « L'islam n'a rien à voir avec les actions de l'État islamique », affirme Alan Abdallah, un pèlerin kurde irakien, en qualifiant ce groupe extrémiste de « virus qui menace le monde entier ». « L'EI commet des actes terroristes en égorgeant des gens et en créant le désordre », déclare un autre pèlerin kurde à La Mecque, Shawkat Ahmad Qader. « L'islam est loin de leurs actes et de leurs croyances », ajoute ce quinquagénaire en se lamentant de la situation au Kurdistan. « Nous avons d'un côté (les jihadistes) de l'EI, de l'autre des avions américains qui les bombardent. Nous aspirons à la sécurité. » De son côté, un pèlerin syrien de la région d'Alep, arrivé à La Mecque via la Turquie où il s'est réfugié il y a plusieurs mois, se montre critique à l'égard de la coalition et des États-Unis qui ont tardé à intervenir, plus de trois ans après le début de la guerre en Syrie. « Nous espérions qu'une telle coalition mette fin à l'oppression contre le peuple syrien et ne frappe pas seulement l'EI et d'autres groupes », explique Mohammad, visiblement nerveux, qui préfère ne donner que son prénom.


De son côté, une Française, également en pèlerinage, du nom de Petra, qui se fait appeler Nour depuis sa conversion à la religion musulmane, explique que l'islam auquel elle croit n'est « pas un islam de fanatisme ». Lorsqu'on lui demande ce qu'elle pense des bombardements de la coalition, cette femme, la quarantaine bien passée, vêtue d'une abaya noire et les cheveux blonds recouverts d'un voile blanc, n'est pas tendre à l'égard des alliés. « C'est inadmissible », explique-t-elle. « On essaie de nous faire croire des choses qui ne correspondent pas forcément à la réalité », ajoute-t-elle en rappelant l'exemple de l'Irak en 2003 lorsque les États-Unis avaient fait état de la présence d'armes de destruction massive pour justifier leur intervention. Selon elle, « il y a actuellement une volonté de faire en sorte que les gens aient peur de l'islam ».

 

Des musulmans, venus du monde entier pour le pèlerinage à La Mecque, dénoncent les atrocités commises en Irak et en Syrie par l'État islamique, tout en se montrant méfiants à l'égard de la campagne militaire dirigée par Washington. « L'islam n'a rien à voir avec les actions de l'État islamique », affirme Alan Abdallah, un pèlerin kurde irakien, en qualifiant ce groupe extrémiste...

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