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Moyen Orient et Monde - Ici et mainenant

L’Ebola jaune

Il y a quelque chose d'encore plus émouvant, de plus prégnant, peut-être de plus impressionnant, dans ce printemps hongkongais j(a)ugé à l'aune des révoltes arabes qui rythment la circulation sanguine de la planète depuis janvier 2011. Pas parce que dans quelques petites dizaines d'années, la translation se sera achevée, que le sous-continent chinois et ses satellites seront le centre du monde. Pas parce que les Hongkongais, encore très Agatha Christie ou très lord Patten, sont connus pour leur courtoisie, pour leur componction, ou leur respect, très asiatique, de l'uniforme : les voir littéralement conspuer la police reste un spectacle étrange. Pas parce que le leader des manifestants, Josuah Wong, n'a que 17 ans, qu'on dirait un Bobby Fischer ou un Da Vinci de la politique. Mais parce que, ancré comme seule une image kubrickienne peut l'être, indélébile, il y a, dans les rétines du monde, ce souvenir de 1989, cette place Tiananmen au cœur de Pékin, cette répression barbare d'un des rares mouvements démocratiques chinois.
Ce qui se passe à Hong Kong ne concerne pas seulement l'avenir de Hong Kong, cela concerne aussi l'avenir de la Chine. Les mots d'Ai Weiwei, magnifique nobélisable, sont nécessaires : la Chine de Xi Jinping, sans doute le plus Mao, le plus intransigeant des dirigeants chinois depuis la mort du petit père, risque de ne pas comprendre que le point d'inflexion est tout proche. Que ce n'est pas un hasard si c'est Hong Kong qui mettra à mal le douloureux équilibre auquel croyaient être parvenues les autorités chinoises : dynamiter tout embryon de démocratie partout sur la vastitude chinoise tout en essayant de construire, herculéen work in progress, cette espèce de respectabilité, de responsabilité politique au niveau international. Ce n'est pas un hasard si aujourd'hui c'est sur Hong Kong que sont braqués les yeux, les oreilles et les prières muettes des habitants du Jiangxi, du Guangdong, du Hunan ou du Tibet.
Hong Kong n'est pas qu'une région administrative spéciale. Hong Kong est le talon infiniment vulnérable de l'Achille chinois : sur ces 1 104 km2, grouillent tous ces virus occidentaux qui affolent Pékin, même si certains lui sont précieux. Si la Chine de Xi a tout intérêt à préserver cet Eden übercapitaliste qu'est Hong Kong, il est une valeur, un virus donc, qu'elle ne pourra jamais autoriser : l'appétence génétique des Hongkongais à la démocratie. La contagion, somptueuse, serait le pire des scénarios pour Pékin, au bord de la crise de nerfs.
En même temps, à les voir aussi forts, aussi beaux sous leurs parapluies, aussi pugnaces, comment penser que ces Hongkongais s'arrêteraient en si bon chemin? En même temps, quel pays les aiderait, mettant ainsi en danger toutes ses transactions économiques avec le géant des géants ? En même temps, combien de révolutions ont réussi à ne pas s'enliser, puis faner, puis se (faire) suicider ?
Démocratiser un pays d'un peu moins de deux milliards d'habitants n'est naturellement pas chose facile. Il n'empêche : il est parfois des virus miraculeux, capables de résister à n'importe quel vaccin...

Il y a quelque chose d'encore plus émouvant, de plus prégnant, peut-être de plus impressionnant, dans ce printemps hongkongais j(a)ugé à l'aune des révoltes arabes qui rythment la circulation sanguine de la planète depuis janvier 2011. Pas parce que dans quelques petites dizaines d'années, la translation se sera achevée, que le sous-continent chinois et ses satellites seront le centre du...

commentaires (1)

Il y a que, ce genre de "soulevement" n'impressionne plus personne , c'est use a la corde , avant hier la Syrie , hier kiev et l'ukraine et en ce moment hong kong . La methode est toujours la meme , des couleurs , orange , des symbols un parapluie ou des chansons des slogans auquels personne n'y croit plus etc.. l'empire ne se fatigue jamais d'induire les peuples en erreur , c'est un stakhanoviste de la diversion , son but est de ne jamais perdre sa place , d'amerique latine en afrique ou au M.O et en ce moment en Asie . Mais ses recettes ne font plus recettes , il devient barbant et puis , et puis , on a plus envi de rentrer dans son jeu , il nous lasse ....

FRIK-A-FRAK

15 h 08, le 01 octobre 2014

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Commentaires (1)

  • Il y a que, ce genre de "soulevement" n'impressionne plus personne , c'est use a la corde , avant hier la Syrie , hier kiev et l'ukraine et en ce moment hong kong . La methode est toujours la meme , des couleurs , orange , des symbols un parapluie ou des chansons des slogans auquels personne n'y croit plus etc.. l'empire ne se fatigue jamais d'induire les peuples en erreur , c'est un stakhanoviste de la diversion , son but est de ne jamais perdre sa place , d'amerique latine en afrique ou au M.O et en ce moment en Asie . Mais ses recettes ne font plus recettes , il devient barbant et puis , et puis , on a plus envi de rentrer dans son jeu , il nous lasse ....

    FRIK-A-FRAK

    15 h 08, le 01 octobre 2014

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