Le tourisme adapté au handicap, un potentiel à exploiter au Liban

Un atelier de travail a été organisé hier, à l'initiative de l'Union des handicapés du Liban et sous le patronage du syndicat des propriétaires d'hôtels, pour promouvoir l'idée du tourisme adapté au handicap. Ce tourisme attire des voyageurs qui, jusque-là, avaient été négligés au Liban, et dont le confort présuppose une meilleure adaptation des institutions touristiques à leurs besoins.
Au cours de l'atelier de travail, des chiffres ont été avancés par une représentante de l'Union, Doha Yahfoufi. Selon elle, le tourisme adapté au handicap représente 10 % du tourisme mondial, soit 94 millions des 936 millions de touristes par an, suivant les études de l'Organisation mondiale du tourisme. Ces études prouvent que ces touristes privilégient les voyages vers les destinations où les institutions touristiques sont adaptées. Sachant que 3 % de ces voyageurs à besoins spéciaux (donc près d'un million de personnes) dépensent une moyenne de 3 000 dollars par séjour, soit un potentiel de trois milliards de dollars de par le monde. Le concept de tourisme adapté au handicap suppose de créer un environnement sans obstacle (pour les déplacements et les différents services), ainsi que de former le personnel du secteur touristique.
Le président du syndicat des propriétaires d'hôtel, Pierre Achkar, a salué l'idée de l'adaptation du secteur du tourisme, ainsi que tous les secteurs économiques, aux besoins spéciaux. Mais il a insisté sur la nécessité d'assurer des financements sous la forme de prêts au secteur hôtelier libanais qui se trouve actuellement en difficulté, afin de l'aider à adapter ses locaux et ses services.
Pour sa part, Sylvana Lakkis, présidente de l'Union des handicapés et de la branche arabe de l'Organisation mondiale des personnes handicapées, a estimé que « cette réunion sert à lancer un processus qui mènera vers un tourisme accessible à tous, celui-ci représentant un vaste marché fondé sur des services adaptés ».