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Liban

Le Liban mobilise la CPI contre l’État islamique

Quand le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a quelque chose en tête, nul ne peut le faire changer d'avis. Ni les critiques, ni les conseils, ni les difficultés. Après l'invasion de Mossoul par Daech (acronyme arabe d'État islamique), il a décidé d'avoir recours à la Cour pénale internationale pour obtenir une condamnation de cette organisation. Beaucoup avaient alors pensé que c'est une entreprise difficile, d'autres avaient estimé que le ministre voulait surtout faire de la surenchère, mais bien peu ont cru qu'il irait jusqu'au bout.

Mais c'est bien mal le connaître. Sur le chemin du retour de New York où il a participé à la session annuelle de l'Assemblée générale de l'Onu, il a donc fait une escale à La Haye pour s'entretenir avec le ministre hollandais des Affaires étrangères et avec la procureure près la CPI, Fatou Bensouda.


Accompagné du chargé d'affaires de l'ambassade du Liban à Paris et de celle des Pays-Bas, Abir Ali, il a exposé son point de vue au ministre Frans Timmerman, qui est sur le point de prendre de nouvelles fonctions au sein de l'Union européenne. M. Timmerman a non seulement appuyé l'idée, mais il a déclaré qu'il l'attendait. Les deux parties ont décidé de former une commission d'experts pour étudier le dossier, et le Liban a désigné l'avocate Alia Aoun et la chargée d'affaires Abir Ali pour le représenter au sein de ce comité.
Les deux ministres des AE ont aussi évoqué la situation régionale et la lutte contre le terrorisme. À cet égard, M. Timmerman a promis d'envoyer une aide à l'armée libanaise d'une valeur de 3,8 millions de dollars. En même temps, il a été question de la situation en Syrie et en Irak. Les deux parties étaient d'accord sur le fait que la guerre contre le terrorisme de Daech et de ses semblables devrait durer longtemps tant que la coalition internationale ne s'est pas décidée à lancer des troupes au sol. Il faut donc trouver des moyens pour préserver les civils, soit en élargissant la coalition, soit en accentuant les frappes aériennes, tout en recherchant une solution politique.


Au cours de l'entretien avec la procureure près la CPI, les discussions ont été encore plus concrètes. Fatou Bensouda a reconnu que les crimes des jihadistes en Irak relèvent de la compétence de la Cour, car ils peuvent être classés sous le chapitre des crimes de guerre, crimes contre l'humanité ou encore génocide. Mais il manque, selon elle, des informations pour établir le lien entre les crimes commis et les organisions comme Daech et al-Nosra. Ces informations peuvent être fournies par les survivants, les combattants, les témoins, les ONG. Mais il faut les recueillir et les vérifier. Le Liban pourrait d'ailleurs aider à ce niveau et les deux parties se sont entendues pour faire un suivi de ce dossier qui tient à cœur au ministre Bassil mais aussi de tous ceux qui sont déterminés à punir les coupables de ces crimes horribles.


Gebran Bassil a encore rencontré la ministre du Commerce Liliane Ploumen et le directeur général de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques. Le Liban veut se positionner sur tous les dossiers importants pour la préservation du tissu social de la région. Il se veut pionnier et montre chaque jour que la guerre contre le terrorisme est la sienne.

 

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