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A Hong Kong, les manifestants prodémocratie connectés sans réseau ni internet grâce à FireChat

L'application a été téléchargée 100 000 fois pour la seule journée de dimanche.

A Hong Kong, les manifestant brandissent leurs téléphones le 29 septembre 2014. REUTERS/Carlos Barria

A l'origine, FireChat avait été pensée pour les avions, le métro, les concerts, les boites de nuit, les matchs de foot... "Pour communiquer dans les situations où l'on ne peut habituellement pas", comme l'avait confié au Monde le Français Micha Benoliel, l'un des créateurs d'Open Garden, la start-up californienne à l'origine de l'application. Aujourd'hui, FireChat est un élément essentiel de l'arsenal du manifestant face à une forme d'autorité ou de censure, de Téhéran à Taïwan (lors des manifestations de mars dernier), en passant par Notre-Dame des Landes, en France, et aujourd'hui Hong Kong.


L'intérêt de FireChat tient au fait qu'elle permet de communiquer même en l'absence de réseau cellulaire ou internet. Par surprenant, dès lors, que ces derniers jours, à Hong Kong, cette application de messagerie gratuite sur smartphone fasse fureur parmi les manifestants prodémocratie qui craignent la censure ou la saturation des communications. Elle y a été téléchargée 100 000 fois pour la seule journée de dimanche. Rue89 rapporte que les téléchargements ont décollé suite à un appel à utiliser cette appli lancé sur la page Facebook d'un leader du mouvement étudiant, Joshua Wong.

Jusqu'à présent le réseau mobile de la ville n'a pas été délibérément coupé par les autorités mais il est surchargé et les manifestants ont parfois rencontré des difficultés à téléphoner ou envoyer des messages. Ils se sont aperçus qu'ils pouvaient en revanche rester en contact avec leurs amis, dans un rayon de quelques dizaines de mètres, grâce à cette application qui repose sur les connexions locales de type Bluetooth.


Et OpenGarden, l'entreprise californienne qui a lancé l'appli en mars dernier, entretient l'élan, en postant régulièrement des messages à l'adresse des manifestants.
"Nous espérons que FireChat vous sera utile", indiquait la start-up dans l'un de ses messages, tout en mettant en garde : "Souvenez-vous que pour le moment les messages ne sont pas encryptés. Soyez prudents".

 

 

Mardi, les manifestants prodémocratie sont restés fortement mobilisés, demeurant sourds aux appels répétés du chef de l'exécutif local à rentrer chez eux. Ils étaient encore des milliers à converger à la nuit tombée à Central et Admiralty, poumon financier de la ville situé non loin du siège du gouvernement, juste avant deux jours fériés marquant la victoire des communistes sur les nationalistes et la proclamation de la République populaire de Chine en 1949.

Des pluies d'orage s'abattaient sur la ville en début de soirée, contraignant les manifestants à ressortir les parapluies multicolores déployés dimanche contre les gaz lacrymogènes et le gaz au poivre, et qui ont valu au mouvement le nom de "révolution des parapluies" sur les réseaux sociaux.

Les protestataires ont juré d'occuper le coeur de la ville tant qu'ils n'auront pas obtenu les réformes politiques promises après la rétrocession à la Chine de l'ancienne colonie britannique en 1997. Ils s'insurgent notamment contre la décision de la Chine, annoncée en août, d'accorder le suffrage universel pour l'élection du chef de l'exécutif en 2017 tout en gardant le contrôle des candidatures.

 

Pour mémoire

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A l'origine, FireChat avait été pensée pour les avions, le métro, les concerts, les boites de nuit, les matchs de foot... "Pour communiquer dans les situations où l'on ne peut habituellement pas", comme l'avait confié au Monde le Français Micha Benoliel, l'un des créateurs d'Open Garden, la start-up californienne à l'origine de l'application. Aujourd'hui, FireChat est un élément...