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Moyen Orient et Monde - Analyse

Sarkozy président en 2017 : un rêve (in)accessible ?

Alain Juppé, François Hollande, Marine Le Pen, et surtout son lourd passif seront autant d'obstacles sur la route du nouveau candidat à la présidence de l'UMP.

L’ex-président français, candidat à la présidence de l’UMP, Nicolas Sarkozy. Lionel Bonaventure/AFP

En 2012, il n'avait aucune chance.
Tous les sondages l'avaient annoncé des mois auparavant : le candidat de gauche, d'abord Dominique Strauss-Kahn puis François Hollande, allait l'emporter face au président sortant Nicolas Sarkozy. L'antisarkozysme était tel à l'époque qu'il semblait sublimer les autres enjeux de la présidentielle. La déferlante médiatique dont il était l'objet était justifiée non seulement par la médiocrité de son bilan mais aussi, et surtout, par la goujaterie de certaines de ses sorties les plus médiatisées. Avant même la bataille des idées, avant même la désignation du candidat socialiste, avant même le débat d'entre deux tours, il avait perdu la bataille de l'image. Et de cette défaite, quelle que soit la stratégie mise en place, il ne pouvait plus se relever.

Le 6 mai 2012 au soir, le président sortant se trouvait obligé de reconnaître son revers. Mais son discours, plein de tact et de malice, laissait clairement entrevoir ses velléités de retour. Un retour qui après seulement quelques semaines semblait déjà compromis, entravé, rendu même quasiment impossible par la sortie médiatique de nombreuses affaires, Karachi, Bygmalion, Khadafi, Bettencourt, qui (re)mettaient en cause son intégrité. Un lynchage public sur fond de règlement de comptes qui ne suffisait pourtant pas à enterrer définitivement ses ambitions politiques. C'est pourquoi personne ne fut vraiment surpris lorsque, vendredi 19 septembre, il annonçait par le biais de son compte Facebook sa candidature à la présidence de l'UMP. Passage obligé dans la perspective de reconquête de l'Élysée en 2017. Celui qui n'avait jamais réellement disparu de la vie politique réussissait tout de même à faire de son retour un évènement médiatique. Et suscitait de ce fait un enthousiasme certain chez les partisans UMP qui, selon un sondage exclusif Ifop pour Europe 1 et Le Figaro, seraient 75 % à souhaiter qu'il prenne la tête de l'opposition.

 

(Pour mémoire : Sarkozy revendique un retour par devoir et accable Hollande)


Voilà donc la situation au jour d'aujourd'hui. L'ex-président est plébiscité par les membres de son parti et ne devrait pas avoir de mal à en prendre la tête. Mais sur sa route vers la présidentielle, se dressent de nombreux obstacles parmi lesquels, en premier lieu, Alain Juppé. Ce dernier, probablement encore le meilleur d'entre eux pour citer Jacques Chirac, bénéficie d'une image très favorable auprès des électeurs français. Selon le même sondage, 33 % d'entre eux souhaiteraient le voir candidat à la présidentielle contre 26 % pour M. Sarkozy. Mais ce dernier reste encore largement majoritaire auprès des partisans de l'UMP qui sont 65 % à le soutenir contre 23 % pour Alain Juppé. À partir de là, imaginer l'ex-président comme candidat de l'UMP à la présidentielle en 2017 ne relève plus du tout de la science-fiction.

 

(Lire aussi : Présidentielle 2017 en France : à droite, trois hommes pour un fauteuil)


Face à lui, il devrait normalement retrouver François Hollande, en qualité de président sortant, pour une revanche de 2012. Mais au rythme où vont les choses, les scénarios les plus ordinaires sont susceptibles d'être remis en question. M. Hollande, ayant perdu le peu de popularité qui lui restait après la publication du livre de son ex-compagne, pourrait se voir obligé, ce qui constituerait un fait historique pour un président sortant, de passer par l'étape des primaires du Parti socialiste. Et dans ce cas-là, face à Manuel Valls, il semble avoir peu de chances de l'emporter. Si ce cas ne se présente pas, et en mettant de côté l'hypothèse que le président renonce à se représenter, il aura la lourde tâche de reconquérir son électorat et de recréer la dynamique favorable qu'il avait su mettre en place en 2012. Dans cette mission quasi impossible, il pourrait cependant trouver un allié de poids en la personne de Nicolas Sarkozy. Les deux présidents les plus impopulaires de l'histoire de la Ve République devront tous les deux porter le poids de leur bilan et subir la déception de leur électorat respectif. Ce scénario, qui relève aujourd'hui uniquement de la spéculation, risquerait de provoquer un taux d'abstention historique qui profiterait, sans contestation, à un parti de plus en plus populiste mais dont les thèses sont de plus en plus populaires : le Front national.

 

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