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À La Une - Irak

A Mossoul, une militante des droits de l'Homme torturée et exécutée en public par l'EI

Samira Saleh al-Nouaïmi avait critiqué les jihadistes sur Facebook.

L'avocate Samira Saleh al-Nouaïmi a été exécutée le 22 septembre en Irak par les jihadistes. Photo prise de twitter.

Avocate et militante des droits de l'Homme, Samira Saleh al-Nouaïmi ne cadrait pas avec la ligne que le groupe Etat islamique (EI) veut imposer à Mossoul, ville du nord de l'Irak que les jihadistes contrôlent depuis juin dernier. Alors, ils l'ont liquidée.

Le groupe EI a exécuté l'activiste après qu'elle eut critiqué les jihadistes sur les réseaux sociaux, ont indiqué jeudi des militants et des proches. Selon des habitants et des organisations de défense de droits de l'Homme, Samira Saleh al-Nouaïmi a été exécutée lundi après avoir été torturée. Une source à la morgue de Mossoul a confirmé que son corps avait été apporté ce jour-là.

"J'ai été en contact avec la morgue et malheureusement je peux confirmer qu'elle est morte", a affirmé l'AFP Hana Edward, une célèbre militante irakienne des droits de l'Homme, qui connaissait la victime. Ses parents ont été informés mardi que le corps de leur fille se trouvait à la morgue, a rapporté un voisin du couple s'exprimant sous couvert d'anonymat.

"Elle a été kidnappée il y a une semaine et son corps a été rapporté" lundi, a précisé par téléphone ce voisin. "Lorsque sa famille a demandé ce qu'elle avait fait pour mériter ça, on lui a répondu que (leur fille) aurait dû exprimer des regrets pour avoir publié sur Facebook des commentaires dénonçant les destructions de sanctuaires" par l'EI, a-t-il poursuivi.

L'EI, qui a proclamé un califat sur les territoires conquis en Irak et en Syrie, prône un retour aux origines de l'islam et a déjà détruit plusieurs sanctuaires musulmans en Irak car il réprouve le fait de vénérer des lieux de sépultures. Selon le Gulf Centre for Human Rights, l'avocate avait notamment qualifié de "barbare" la destruction du patrimoine irakien.

 

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, le Jordanien Zeid Ra'ad al-Hussein, a dénoncé jeudi "le meurtre brutal". Selon cette instance, la jeune femme, reconnue coupable d'apostasie par un "soit disant tribunal" islamique, a été "torturée pendants plusieurs jours avant d'être assassinée de sang froid". "Un groupe d'hommes armés appartenant à l'EI l'a fusillée en public, sur une place, en plein centre-ville de Mossoul", a précisé le Haut-commissariat dans un communiqué. "Cette exécution publique horrible -d'une femme courageuse dont les seules armes étaient les mots qu'elle a utilisés pour la défense des droits de l'Homme- met à nu l'idéologie en faillite de l'EI", a estimé le Haut-Commissaire.

"En s'en prenant à des figures aussi symboliques, aussi pertinentes, aussi courageuses que cette jeune femme, c'est l'envoi d'un signal à tous ceux qui voudraient prendre la parole publiquement, localement pour dénoncer les exactions de l'Etat islamique", a déclaré à France info Jean-Marie Fardeau, directeur du bureau français de Human Rights Watch.

L'EI a interdit au mari et à la famille de Samira d'organiser des funérailles.

 

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