Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Kahwagi : Ersal et ses habitants ne sont pas sous blocus

Quatre combattants d'al-Nosra arrêtés dans des perquisitions dans la localité sunnite de la Békaa.

Des soldats de l'armée libanaise menant jeudi 25 septembre 2014 des perquisitions dans les camps de réfugiés syriens à Ersal dans la Békaa. Lors de l'opération, certaines tentes ont été incendiées par des éléments armés. Photo Ani.

Le commandant en chef de l'armée, Jean Kahwagi, a assuré jeudi que la troupe n'imposait pas de blocus à la ville de Ersal, dans la Békaa, où la troupe mène régulièrement des perquisitions et procède à des arrestations.

"L'armée libanaise tient à la sécurité de nos concitoyens à Ersal et il n'y a aucun blocus imposé à la ville et à ses habitants, a souligné M. Kahwagi depuis Dar el-Fatwa où il a félicité le nouveau mufti de la République Abdellatif Deriane pour son élection. Les mesures appliquées par l'armée visent à empêcher les miliciens dans le jurd de la région de pénétrer dans la ville et d'agresser ses habitants". Et de poursuivre : "La troupe déploie tous les efforts requis pour préserver la sécurité des Libanais dans toutes les régions du pays, sans différentiation."

 

Nouvelles perquisitions
Peu avant les déclarations du général Kahwagi, l'armée a mené des perquisitions dans un camp de réfugiés syriens à Ersal, suspecté d'abriter des éléments armés. L'Ani a dans ce contexte rapporté que la troupe a arrêté une dizaine de personnes lors de l'opération, dont quatre combattants du Front al-Nosra (branche d'el-Qaëda en Syrie). Plus tard dans la soirée, l'armée a précisé dans un communiqué que 22 personnes ont été arrêtées car suspectées d'appartenir à des groupes terroristes et 36 autres car elles se sont infiltrées au Liban de manière illégale.

Lors de l'opération de la troupe à Ersal, trois individus armés à bord d'une moto ont par ailleurs tenté d'incendier un autre camp de réfugiés dans le but d'échapper à l'armée, poussant la troupe à tirer en leur direction. L'institution militaire a précisé dans un communiqué que les trois blessés ont été arrêtés.

Quelques heures plus tard, des réfugiés syriens ont organisé une manifestation pour protester contre l'incident. Selon l'Ani, ils ont levé un drapeau du groupe Etat islamique (EI, ex-Daech) en face du siège de la municipalité à Ersal.

Le comité des ulémas musulmans sunnites a de son côté dénoncé les attaques contre l'armée à Ersal (Békaa) estimant toutefois qu'elles ne justifient pas les agressions commises contre les réfugiés syriens dans la région. Les ulémas ont dans ce contexte dénoncé "la punition collective qui a touché les réfugiés syriens à Ersal" et réclamé qu'une enquête "transparente et objective" soit menée. "Il y a quelqu'un qui veut faire exploser la situation et semer la discorde au Liban", ont-ils estimé lors d'une conférence de presse.

 

L'armée a par ailleurs mené des perquisitions, jeudi, à la recherche de suspects à Tripoli, au Liban-nord, où la troupe s'est massivement déployée. Une vingtaine de personnes ont été arrêtées et une grande quantité d'armes en leur possession saisies, selon un communiqué de l'institution militaire.


Les familles des otages ne lâchent rien
Depuis les combats à Ersal, début août, entre l'armée et les jihadistes de l'EI et du Front al-Nosra, la troupe effectue régulièrement des perquisitions, notamment dans les milieux syriens. Une trentaine de soldats et policiers libanais sont toujours retenus par les jihadistes sunnites ultra-radicaux. Leurs ravisseurs réclament la libération de détenus islamistes dans la prison de Roumieh, ainsi que le retrait des combattants du Hezbollah en Syrie, engagés aux côtés du régime de Bachar el-Assad. Trois soldats ont été déjà exécutés.


Alors que les négociations indirectes avec les jihadistes piétinent et craignant le même sort pour leurs proches, les familles des militaires otages ne relâchent pas la pression. Jeudi, elles ont bloqué, pour le deuxième jour consécutif, la route de Dahr el-Baïdar, un axe vital reliant Beyrouth à l'est du Liban, pour réclamer la libération de leurs proches. Elles ont également coupé la route Tarchich-Zahlé (Békaa) ainsi que l'autoroute Beyrouth-Tripoli (Liban-nord), dans les deux sens au niveau de Qalamoun, gardant la vieille route maritime ouverte.

Le père d'un des soldats enlevés a dans ce cadre assuré que la route de Dahr el-Baïdar restera bloquée jusqu'à ce que le gouvernement prenne une décision. "Nous ne resterons pas les seuls à couper les routes", a-t-il ajouté. 

Mercredi, le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a déclaré que l'échange entre les otages et les prisonniers islamistes est "envisageable sur la base des lois en vigueur."

 

Lire aussi
Un projet de règlement global dans la région bénéficierait au Liban, l'éclairage de Philippe Abi-Akl

Le Liban à l'Onu : la politique du grand écart

Washington doit livrer 18 hélicoptères Huey-2 à l'armée

Le commandant en chef de l'armée, Jean Kahwagi, a assuré jeudi que la troupe n'imposait pas de blocus à la ville de Ersal, dans la Békaa, où la troupe mène régulièrement des perquisitions et procède à des arrestations.
"L'armée libanaise tient à la sécurité de nos concitoyens à Ersal et il n'y a aucun blocus imposé à la ville et à ses habitants, a souligné M. Kahwagi depuis...

commentaires (2)

Il faut profiter de ce contrôle militaire pour désarmer un maximum de personnes car il faut bien avouer que le seul contrôle d'identité ne suffit pas! J'ajoute que les forces de sécurité intérieure devraient réagir face à ces barrières sur les routes. Totalement indigne comme acte de la part des familles des otages, révélateur d'un manque de retenue et de savoir-vivre

Olivier Georges

17 h 40, le 25 septembre 2014

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Il faut profiter de ce contrôle militaire pour désarmer un maximum de personnes car il faut bien avouer que le seul contrôle d'identité ne suffit pas! J'ajoute que les forces de sécurité intérieure devraient réagir face à ces barrières sur les routes. Totalement indigne comme acte de la part des familles des otages, révélateur d'un manque de retenue et de savoir-vivre

    Olivier Georges

    17 h 40, le 25 septembre 2014

  • Courage pour l'armée libanaise . Elle a toujours raison .

    Sabbagha Antoine

    14 h 51, le 25 septembre 2014

Retour en haut