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À La Une - Offensive

Otage décapité : la France "ne cède jamais" au chantage, martèle Hollande

Obama appelle à l'unité face à l'EI ; nouvelles frappes de la coalition en Syrie.

Le président français François Hollande, lors de son discours devant l'Assemblée générale de l'Onu à New York, le 24 septembre. AFP/ALAIN JOCARD

Un groupe lié à l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) a annoncé, dans une vidéo postée mercredi, avoir décapité un Français enlevé en Algérie en représailles à l'engagement de la France dans la campagne aérienne américaine contre l'EI en Irak.

A New York, le président français François Hollande a condamné le "lâche" et "odieux" assassinat d'Hervé Gourdel, tout en soulignant qu'il renforçait sa "détermination" à lutter contre le groupe ultradical EI et que les frappes françaises se poursuivraient en Irak "tout le temps nécessaire". La France "vit une épreuve" mais "ne cède jamais au chantage", a-t-il dit devant l'Assemblée générale de l'ONU.

Paris avait rejeté l'ultimatum du groupe Jund al-Khilafa qui avait menacé dans une vidéo lundi de tuer "sous 24 heures" Hervé Gourdel, un guide de haute montagne français enlevé dimanche en Algérie, si les frappes françaises contre l'EI ne cessaient pas en Irak. Deux jours plus tard, le groupe a diffusé une vidéo de la décapitation de l'otage français âgé de 55 ans, postée sur des sites jihadistes.

L'enregistrement, intitulé "Message de sang pour le gouvernement français", débute par des images de M. Hollande durant sa conférence de presse annonçant les frappes françaises en Irak. Il montre ensuite l'otage, agenouillé et mains derrière le dos, entouré de quatre hommes armés et le visage dissimulé par un chèche. En quelques mots, l'otage témoigne de son amour pour sa famille. La mise en scène de sa décapitation ressemble à celles des deux journalistes américains enlevés en Syrie James Foley et Steven Sotloff et du travailleur humanitaire britannique David Haines par des membres de l'EI, diffusées ces dernières semaines.

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) s'est dit "horrifié". Même effroi du côté des partis politiques français, qui ont soutenu très largement au Parlement les frappes françaises en Irak. Une réunion d'"un conseil de défense" est prévue jeudi à l'Elysée.

 

(Lire aussi : Scandale en France après un "incroyable cafouillage" lors du retour de présumés jihadistes)


L'Union européenne a elle aussi condamné "l'assassinat barbare" de l'otage français, en se disant "plus que jamais unie" pour soutenir la lutte contre les "groupes terroristes". Le président américain Barack Obama a exprimé la solidarité de son pays avec la France
L'Algérie, qui avait déployé quelque 1 500 soldats en Kabylie (nord-est) pour tenter de retrouver l'otage français, a de son côté dénoncé un acte "odieux" et "abject" et promis de poursuivre sa lutte contre le "terrorisme".

 




Obama appelle à l'unité face à l'EI
Peu avant l'annonce de la décapitation de l'otage français, le président Barack Obama a appelé le monde à s'unir pour "détruire" l'EI en Irak et en Syrie.
"Le seul langage que des tueurs comme ceux-là comprennent est celui de la force", a lancé le président américain devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York. "Aujourd'hui, j'appelle le monde à se joindre" à ce combat, a poursuivi M. Obama deux jours après les premières frappes contre les jihadistes ultra-radicaux sur le sol syrien conduites par Washington et ses alliés arabes.

(Repère : État des lieux des forces américaines au Moyen-Orient)



Le président américain a affiché sa détermination à travailler avec une vaste coalition pour "démanteler ce réseau de la mort" qui a proclamé fin juin un "califat" sur les régions qu'il contrôle en Irak et en Syrie.
"Nous ne céderons pas devant les menaces et nous démontrerons que l'avenir appartient à ceux qui construisent, pas à ceux qui détruisent", a poursuivi M. Obama.

Dans son discours à la tribune de l'ONU, M. Obama a aussi appelé à lutter contre l'espace occupé par les extrémistes "sur Internet et sur les réseaux sociaux".

L'ONU se met en chasse des jihadistes étrangers
En marge de l'Assemblée générale, M. Obama a salué la "vision" du nouveau Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi, qu'il a rencontré pour la première fois, jugeant que depuis son arrivée au pouvoir, il s'était adressé "à toutes les composantes de la société irakienne".

Un Conseil de sécurité extraordinaire présidé par Barack Obama a par ailleurs adopté quelques heures après le discours d'Obama une résolution contraignante pour endiguer le flot des jihadistes étrangers en Syrie et Irak et contrer la menace qu'ils représentent pour leur pays d'origine.
Ce texte contraignant, adopté à l'unanimité, impose aux Etats, sous peine de sanction, d'empêcher leurs citoyens de s'enrôler dans des organisations extrémistes comme l'Etat islamique. Cette rare réunion au sommet était présidée par le président américain et rassemblait plusieurs autres chefs d'Etat et de gouvernement dont le président français. Le texte est placé sous le chapitre 7 de la charte des Nations unies qui prévoit des sanctions en cas de non respect du texte.

 

(Lire aussi : Frappes anti-jihadistes : le régime Assad "était contraint d'accepter la réalité")


Quelque 12 000 combattants étrangers venus de 74 pays différents auraient rejoint les organisations extrémistes en Irak et en Syrie, ce qui représente la plus forte mobilisation étrangère depuis la guerre en Afghanistan dans les années 1980, selon le Centre international d'Etude de la radicalisation, basé à Londres. La majorité vient du Moyen-Orient (Arabie saoudite, Jordanie) et du Maghreb (Tunisie, Maroc), mais le nombre d'Européens est en hausse, à "environ 3.000", selon le coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme.

 

Nouvelles frappes en Syrie
Enfin, dans la nuit de mardi à mercredi, la coalition menée par les Etats-Unis a de nouveau frappé des positions de l'EI en Syrie et Irak. Selon des responsables américains, l'aviation jordanienne a participé aux frappes en Syrie. Des avions de la coalition ont visé "des positions et des routes d'approvisionnement de l'EI" dans les environs de la ville kurde d'Aïn al-Arab (Kobané en kurde), complètement encerclée par le groupe extrémiste, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

 

La première série de bombardements avait été menée mardi par les Etats-Unis et cinq "nations partenaires" arabes (Jordanie, Bahreïn, Qatar, Arabie saoudite, Emirats arabes unis), tandis que la France a déjà participé à des frappes en Irak.

 

(Lire aussi : La "meilleure gâchette d'el-Qaëda en Syrie" tué dans un raid US)


Le Premier ministre britannique David Cameron a dans ce contexte déclaré que son pays, qui a jusqu'à présent limité son implication dans le conflit à la livraison d'armes aux combattants kurdes, n'avait d'autre choix que de lutter contre l'EI. Il a annoncé un peu plus tard sur son compte Twitter avoir obtenu le rappel du Parlement vendredi, afin de débattre de la demande d'aide irakienne de frappes aériennes contre les djihadistes de l'Etat Islamique.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a pour sa part déclaré qu'Ankara pourrait fournir un soutien militaire ou logistique à l'opération. La Turquie avait refusé dans un premier temps de participer à la coalition.

 

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commentaires (1)

F.Hollande ment une fois de plus...!car la France paie des rançons ...!c'est inutilement ridicule de dire le contraire....! C'est même Obama ! qui a accusé la France il y a quelques jours de payer des rançons ...!

M.V.

08 h 54, le 25 septembre 2014

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Commentaires (1)

  • F.Hollande ment une fois de plus...!car la France paie des rançons ...!c'est inutilement ridicule de dire le contraire....! C'est même Obama ! qui a accusé la France il y a quelques jours de payer des rançons ...!

    M.V.

    08 h 54, le 25 septembre 2014

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