Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Conflit

Les séparatistes ukrainiens annoncent des élections présidentielles

Les violences ont fait 3 245 morts, selon un dernier bilan de l'Onu ; la rébellion commence à retirer son artillerie.

La rébellion comme l’armée loyaliste ont commencé le retrait de leur artillerie hier, alors que les combats continuent dans certaines zones. David Mdzinarishvili/Reuters

Les séparatistes prorusses ont annoncé hier l'organisation d'élections présidentielle et législatives en novembre dans l'est de l'Ukraine, véritable camouflet pour le chef de l'État ukrainien qui avait proposé aux séparatistes le principe d'un « statut spécial » pour trois ans.
Les offres politiques de Petro Porochenko visaient à accorder une plus grande autonomie aux régions séparatistes et prévoyaient la tenue d'élections locales le 7 décembre et une amnistie sous conditions pour les combattants. Depuis l'adoption le 16 septembre par le Parlement ukrainien des lois permettant leur mise en œuvre, Kiev attendait une réponse des séparatistes tout en conduisant parallèlement des négociations pour une trêve militaire durable. « Nous envisageons d'organiser les élections du Conseil suprême (Parlement) et du chef de la République le 2 novembre », a finalement répondu le « Premier ministre » de la « République populaire de Donetsk » (RPD), Alexandre Zakhartchenko, en précisant qu'il n'était pas question d'organiser les législatives ukrainiennes proposées par Kiev et fixées au 26 octobre. « Nous avons notre Conseil suprême et nous décidons nous-mêmes quelles élections organiser et à quelle date », a-t-il indiqué, cité par l'agence de presse russe Interfax. Dans la foulée, la région séparatiste voisine de Lougansk faisait de même. Les élections présidentielle et législatives « auront lieu simultanément avec la RPD le 2 novembre », a déclaré le président du Conseil suprême de la République de Lougansk, Alexeï Kariakine, à l'agence officielle russe Itar-Tass.
Ces annonces mettent en lumière la fragilité du processus de paix lancé ces dernières semaines. Si la trêve des combats, qui ont fait selon le dernier bilan de l'Onu 3 245 morts depuis avril, est globalement respectée, le volet politique concernant l'avenir des régions russophones de l'Est est beaucoup plus problématique.
Sur le terrain, la rébellion a annoncé hier avoir commencé le retrait de son artillerie dans les secteurs où l'armée ukrainienne avait déjà retiré ses canons. En retirant graduellement leurs canons, les belligérants permettent la mise en œuvre d'une zone tampon de 30 km le long de la ligne de front gelée le 19 septembre. Exemple près de Kommounar, à une quarantaine de km à l'est de Donetsk, où les rebelles ont fait reculer leurs chars hier. « Ce sont les derniers chars sur la ligne de front et nous nous replions en direction de Donetsk sur une distance de 15 à 20 km », a ainsi expliqué « Krest », commandant d'une quarantaine de rebelles, alors que trois chars quittaient leurs positions de tirs. « Nous avons reçu l'ordre de nous retirer et nous le ferons, même si nous n'avons pas de certitude que l'armée ukrainienne fasse de même », a-t-il ajouté. Pour sa part, l'armée ukrainienne avait annoncé la veille le début de la mise en œuvre des dispositions du plan de paix.
Mais cette zone démilitarisée vient au monde dans la douleur. Un habitant de Donetsk a ainsi été tué dans des combats durant les dernières 24 heures, première victime civile depuis la signature samedi dernier à Minsk d'un plan de paix par Kiev, Moscou et les rebelles. Et les journalistes de l'AFP ont pu constater de nombreux tirs d'artillerie, notamment des salves de roquettes Grad, hier après-midi à l'est de Donetsk. Le long des plus de 230 km de ligne de front entre Lougansk au nord et Novoazovsk au sud, plusieurs positions posent problème. Notamment le très stratégique aéroport de Donetsk, ville qui comptait un million d'habitants avant le début des combats au printemps. En mai, les rebelles avaient pris l'aéroport, provoquant une intervention musclée de l'armée qui en avait repris le contrôle partiel. Depuis, les combats sont quasi quotidiens. L'aéroport était d'ailleurs en feu hier à la suite d'échanges de tirs à l'arme lourde, selon des journalistes de l'AFP sur place.
(Source : AFP)

Les séparatistes prorusses ont annoncé hier l'organisation d'élections présidentielle et législatives en novembre dans l'est de l'Ukraine, véritable camouflet pour le chef de l'État ukrainien qui avait proposé aux séparatistes le principe d'un « statut spécial » pour trois ans.Les offres politiques de Petro Porochenko visaient à accorder une plus grande autonomie aux régions...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut