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Moyen Orient et Monde - Offensive

La coalition antijihadiste frappe fort en Syrie

La Jordanie, le Bahreïn, le Qatar, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis « ont participé ou appuyé » les raids ; Ankara pourrait fournir un soutien militaire ou logistique à l'opération.

Le général William C. Mayville Jr s’exprimant au sujet des frappes en Syrie durant un briefing au Pentagone.Brendan Smialowski/AFP

Les États-Unis aidés de leurs alliés arabes ont pour la première fois attaqué hier les jihadistes de l'État islamique (EI) en Syrie, ouvrant un nouveau front dans la guerre contre ce puissant groupe ultraradical, cible de frappes en Irak.

Le président américain Barack Obama a affirmé que son pays ferait « tout ce qui est nécessaire » pour vaincre l'EI, après cette première intervention étrangère en territoire syrien depuis le début de la guerre civile en 2011. « La force » de la coalition antijihadistes « démontre clairement au monde qu'il ne s'agit pas simplement du combat de l'Amérique », a souligné M. Obama lors d'une courte allocution.

Les frappes en Syrie, « très réussies » selon le Pentagone, ont été menées au moyen d'avions de chasse, de drones, de bombardiers et de 47 missiles Tomahawk tirés depuis des navires américains opérant dans les eaux internationales de la mer Rouge et du Golfe. Le chasseur bombardier furtif F-22 Raptor, le plus sophistiqué de l'arsenal aérien des États-Unis, y a été utilisé pour la première fois.

 

(Lire aussi : L'impuissance de la guerre)

 

Les bombardements ont notamment visé des sites d'entraînement et des centres de commandement dans les régions de Raqqa, le bastion de l'EI, de Deir ez-Zor et d'Hassaka, selon le Pentagone. Cinq « nations partenaires » arabes – Jordanie, Bahreïn, Qatar, Arabie saoudite, Émirats arabes unis – « ont participé ou appuyé » ces frappes contre les jihadistes qui ont proclamé un califat sur les vastes régions qu'ils contrôlent à cheval entre la Syrie et l'Irak, a-t-il ajouté. À l'exception du Qatar, ces pays arabes ont confirmé leur participation aux raids.

 

(Repère : Coalition internationale contre l'EI : Qui va faire quoi?)


De son côté, le président Bachar el-Assad, dont le régime est considéré comme illégitime par les États-Unis, a affirmé soutenir « tout effort international » pour combattre les jihadistes. Damas a indiqué en outre avoir été informé de ces frappes à l'avance par Washington mais les États-Unis ont réfuté cette information. De son côté, l'Iran a dénoncé une violation de la souveraineté syrienne. L'opposition syrienne modérée a favorablement accueilli les frappes tout en appelant à faire pression sur M. Assad dont elle réclame le départ. Pour sa part, le président russe Vladimir Poutine a insisté pour que les frappes ne soient pas menées sans l'accord préalable de Damas. Le ministère russe des Affaires étrangères a de son côté indiqué dans un communiqué que « les tentatives d'atteindre des buts géopolitiques en violant la souveraineté des gouvernements de la région ne font qu'alimenter les tensions et déstabiliser encore davantage la situation ».

 

 

Le groupe Khorassan
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), environ 120 jihadistes ont été tués dans les frappes. Pris de panique, les civils, « habitant près de positions de l'EI, ont pris la fuite », a ajouté l'ONG. Un militant basé à Raqqa, Abou Youssef, a indiqué que les jihadistes n'avaient « pas totalement abandonné leurs positions » mais s'étaient redéployés. Les États-Unis ont aussi frappé, mais seuls, le « groupe Khorassan » dans la région d'Alep, selon un porte-parole du Pentagone, John Kirby. Ce groupe s'apprêtait à lancer des « attaques majeures » contre des cibles occidentales et éventuellement aux États-Unis. « Khorassan » est affilié à al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, a affirmé l'OSDH en faisant état de 50 combattants d'al-Nosra tués dans les frappes.

 

(Lire aussi : Frappes anti-jihadistes : le régime Assad "était contraint d'accepter la réalité")


À l'occasion de l'ouverture aujourd'hui de l'Assemblée générale de l'Onu à New York, M. Obama devrait chercher à renforcer la coalition et presser les dirigeants de la planète de tout faire pour éviter que des militants étrangers ne rejoignent les rangs de l'EI qui recrute notamment dans les pays occidentaux. Le nombre de jihadistes européens partis combattre en Syrie et Irak est en hausse, à « environ 3 000 », selon le coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove. M. Obama rencontrera notamment des responsables des cinq pays arabes ayant aidé les États-Unis dans les frappes.

De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays avait refusé dans un premier temps de participer à la coalition, a déclaré pour sa part qu'Ankara pourrait fournir un soutien militaire ou logistique à l'opération. Enfin le président français François Hollande a souligné hier devant son homologue iranien Hassan Rohani qu'il rencontrait au siège des Nations unies à New York que « tous les concours » étaient nécessaires pour trouver des « solutions politiques » au Moyen-Orient, évoquant le Liban, la Syrie et l'Irak.

 

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commentaires (1)

Sans combats au sol , difficile de vaincre les jihadistes de l'État islamique en Syrie .

Sabbagha Antoine

11 h 46, le 24 septembre 2014

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Commentaires (1)

  • Sans combats au sol , difficile de vaincre les jihadistes de l'État islamique en Syrie .

    Sabbagha Antoine

    11 h 46, le 24 septembre 2014

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