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Culture - Cimaises

Khaled Takreti « simply » LOL

Il expose sa récente série d'acryliques grand format baptisée « LOL » à la galerie Ayyam jusqu'au 24 octobre. Un travail caustique qui épingle les grands stéréotypes de la vie moderne. Lui, c'est Khaled Takreti, plus fourmi que cigale.

« J’ai faim », une société de consommation épinglée.

Avec à son actif une formation d'architecte, à l'université de Damas, l'artiste se consacre vite à la peinture. Une peinture qu'il ne cessera d'explorer au fil des années et de ses voyages. Du Liban où il est né à la France où il est établi à présent en passant par les États-Unis, Khaled Takreti n'aura de cesse d'aller plus loin. Pour offrir à voir des œuvres à la fois introspectives et universelles. Après vingt ans d'expositions internationales et de reconnaissance, l'artiste envisage d'entamer la seconde partie de sa vie, encore plus novatrice et plus neuve.

À mi-chemin...
Il avait présenté il y a quatre ans une exposition intitulée « Generation » à Ayyam Gallery (Liban). Des œuvres grand format colorées et vives qui lui ont valu le surnom d'artiste pop oriental. Depuis, les événements de la Syrie l'ont rendu malade et « j'ai perdu ma couleur, » dit-il . Mais cela n'a pas pour autant altéré son désir de peindre. C'est sa manière d'exprimer et de participer à la marche de l'humanité.
Surgit alors le deuil de « Silence », un accrochage qui dévoile des corps tristes et une mélancolie évidente. Sur sa toile, pas de couteaux, de bombes ou de corps mutilés, mais une tristesse insidieuse qui se lit dans la trame. Plus tard, « Complete Freedom » témoignera du même spleen, quoique l'artiste tente de se débarrasser de ce chagrin ambiant. « Un artiste en complète liberté », dira de lui Pascal Amel, critique d'art et rédacteur en chef de la revue Art Absolument.

C'est avec « LOL », exposée aujourd'hui dans l'espace de la galerie Ayyam, que Khaled Takreti se débarrasse de ce qui cloisonne sa liberté de peindre et de penser. Des incursions de couleurs dans son noir et blanc, des thèmes qui touchent non plus le personnel mais l'universel, et une technique aux horizons élargis, sont sa signature actuelle.

À première vue, le visiteur a l'impression de voir des photos, du collage et autres mixed media. Il n'en est rien. Des recherches élaborées et une technique recherchée ont permis à Khaled Takreti de développer son acrylique. Le résultat ? Une peinture classique au vrai sens du terme. « J'arrive ainsi à manipuler la matière à ma guise, dit l'artiste qui s'amuse à indiquer les impressions de pixellisation, de graffiti ou de gravure sur la toile. Certes, les thèmes sont contemporains, même quand il s'agissait auparavant de parler de la famille, mais c'est avec beaucoup de minimalisme et une simplicité maîtrisée que Takreti parvient à « préserver » le fond blanc de la toile.
Moquer les stéréotypes modernes : suprématie de la beauté, de la jeunesse et de la minceur, la consommation indécente, l'accumulation, autant de thèmes abordés avec ironie mais sans aucune insouciance. Désigné l'an dernier en France parmi les cent meilleurs artistes contemporains, l'artiste croise les techniques comme les dessins animés, collages ou pochoirs pour leur donner un statut de peinture classique. À la question s'il a une règle de travail, il répond : « Ma règle c'est que je n'en ai pas une. C'est la toile et le sujet qui dictent mon geste. » Sur ce, on quitte cet artiste qui a osé se mettre dans la même posture qu'une icône comme Marylin Monroe, en attendant à l'avenir d'autres surprises... surprenantes.

 

Pour mémoire
Khaled Takreti, une folle liberté

Avec à son actif une formation d'architecte, à l'université de Damas, l'artiste se consacre vite à la peinture. Une peinture qu'il ne cessera d'explorer au fil des années et de ses voyages. Du Liban où il est né à la France où il est établi à présent en passant par les États-Unis, Khaled Takreti n'aura de cesse d'aller plus loin. Pour offrir à voir des œuvres à la fois...

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