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Nos Lecteurs ont la Parole - Mohammad EZZEDINE

Au Liban, la grande misère des anciennes célébrités

Le Liban, ou l'histoire d'un pays amnésique. Le 11 octobre 2013, l'immense Wadi es-Safi nous quittait à l'âge de 92 ans dans l'anonymat le plus total, sans même une cérémonie officielle, ou même un jour de deuil national. Il y a quelques mois, le sportif Edward Maalouf, double médaillé d'or aux Jeux paralympiques de Pékin (2008) en handbike, révélait n'avoir reçu aucun soutien, financier ou moral, du gouvernement libanais, malgré ses nombreux trophées. Aujourd'hui on ne compte plus les anciennes célébrités du monde du sport ou du septième art qui (sur)vivent dans une misère noire, oubliés de tous et surtout de l'État.
Tel est aussi, malheureusement, le triste sort de l'acteur libanais Salah Tizani, célèbre pour son rôle d'Abou Salim dans la série à succès Abou Salim, qui a amusé plusieurs générations de Libanais des années 1960 jusqu'aux années 1990. Salah Tizani est également apparu dans les films Safar Barlek (1966) et Bint el-Haress (1967), en compagnie de Fayrouz et de Nasri Chamseddine.
Âgé aujourd'hui de 85 ans, Tizani a récemment avoué au quotidien an-Nahar qu'il était obligé d'accepter des petits rôles dans des séries de deuxième classe afin de survivre. « J'ai beau être célèbre, certains jours je n'ai pas les moyens d'acheter un peu de pain, alors oui je préfère mille fois faire une apparition furtive dans une série ou un film pour quelques billets, que mourir de faim. » Et de continuer : « Tout ce que je possède, c'est une voiture offerte par la chaîne LBCI et un taudis délabré. Je regrette simplement de vivre dans un pays qui ne respecte plus rien ni personne. »
Que fait l'État ? Où sont et que font les ministres de la Culture et des Affaires sociales ? Et d'abord y a-t-il seulement un semblant d'État au Liban ? Des questions auxquelles il est bien difficile, voire impossible, de répondre.
Quoi qu'il en soit, le drame d'Abou Salim en cache plusieurs autres. En effet, soixante et onze ans après l'indépendance (22 novembre 1943), il n'y a toujours pas d'allocation retraite au pays du Cèdre, ni d'aides sociales, alors que bien des célébrités du théâtre, du cinéma ou du petit écran se retrouvent au chômage, remplacés par des pseudo-artistes siliconés. Et que dire des anciennes gloires du sport libanais qui sont aujourd'hui obligées de mendier pour subvenir à leurs besoins ?
Celui qui a fait rire aux larmes des générations de Libanais regrette que ceux qui ont donné de leur personne pour la grandeur de la patrie ne soient pas mieux traités par leurs concitoyens et par l'État libanais.

Mohammad EZZEDINE

Le Liban, ou l'histoire d'un pays amnésique. Le 11 octobre 2013, l'immense Wadi es-Safi nous quittait à l'âge de 92 ans dans l'anonymat le plus total, sans même une cérémonie officielle, ou même un jour de deuil national. Il y a quelques mois, le sportif Edward Maalouf, double médaillé d'or aux Jeux paralympiques de Pékin (2008) en handbike, révélait n'avoir reçu aucun soutien,...

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