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Liban - Patrimoine

Les trésors du musée national exposés à Lille et New York

Des œuvres archéologiques prêtées par le Musée national de Beyrouth trôneront au Palais des beaux-arts de Lille à partir du 9 octobre. Un deuxième lot a pris ses quartiers à New York, au Metropolitan Museum of Art, depuis le 16 septembre.

Pectoral de Byblos.

Les musées du monde avaient jusque-là privilégié Akhenaton, Toutankhamon et Ramsès II. Pour la première fois, une exposition fera revivre les grandes heures de Sésostris III (1872-1854), dont le règne est considéré comme l'âge d'or de l'Égypte ancienne. Du 9 octobre prochain au 25 janvier 2015, le Palais des beaux-arts de Lille braquera ses projecteurs sur ce « pharaon de légende », initiateur de réformes politiques et administratives, grand militaire et principal bâtisseur d'un réseau de forteresses en Nubie (l'actuel Soudan). L'exposition évoquera son parcours diplomatique et l'effervescence artistique de son époque. Elle révélera, à travers les complexes funéraires royaux et le culte d'Osiris, le rapport de la société égyptienne avec le monde des dieux et celui des morts. L'événement mettra aussi en lumière les dernières fouilles archéologiques en Égypte (sites de Dahchour, Abydos et Deir el-Bersha) qui ont profondément renouvelé la compréhension de la dynastie de Sésostris III.
Organisée en collaboration avec le Louvre, l'exposition réunit 300 œuvres dont 200 issues des collections des musées du Louvre, de Berlin, de Khartoum, du British Museum, du Metropolitan Museum de New York, du Museum of Fine Arts de Boston, du Museo Egizio de Turin, du Musée national de Beyrouth, et une autre centaine provenant des fouilles de l'université de Lille.

 

Peigne en ivoire.

 

Le pectoral de Yapi-Shemou-Abi
La collection prêtée par le Liban illustre les relations qu'avaient les pharaons avec les cités phéniciennes, particulièrement avec Byblos. Elle consiste en 24 objets dont la tête de Sésostris III en granit ; un miroir en or et argent ; un nombre de figurines en faïence et un pectoral en or découvert en 1922 dans la tombe du roi Yapi-Shemou-Abi, dans la nécropole royale de Byblos. « Ce bijou est incrusté de pierres semi-précieuses, notamment de cornalines, lapis-lazuli, turquoises et feldspath duquel se détache le motif d'un faucon aux ailes déployées. À la partie supérieure du pendentif apparaît un scarabée flanqué de deux uræus (cobras), dont l'un est coiffé de la couronne de Haute-Égypte et l'autre de celle de Basse-Égypte », indique Anne-Marie Afeiche, ajoutant que « ce pectoral atteste d'un degré de raffinement et d'une haute maîtrise technique du cloisonné. Si sa fabrication dans un atelier local est plausible, il n'en reste pas moins qu'il témoigne par sa forme et son iconographie de l'art égyptien contemporain ».
Empaquetées dans des caisses scellées par une société allemande spécialisée dans le transport et la manipulation d'objets précieux, les pièces du musée de Beyrouth ont été convoyées jusqu'à Lille par avion sous haute surveillance comme l'or de Fort Knox, accompagnées tout le long de leur voyage par Anne-Marie Afeiche. Qui signale que l'ensemble des frais sont réglés par l'emprunteur : emballage, transport et assurance clou à clou garantissent la protection des objets depuis leur départ du musée jusqu'à leur retour...

 

Miroir de Byblos.

 

Ahiram interdit de voyage
Les mêmes règles de sécurité ont été suivies pour les œuvres de passage au Metropolitan Museum of Art de New York, où le Liban participe depuis mardi dernier à l'exposition « From Assyria to Iberia : Crossing Continents at the Dawn of the Classical Age » (De la Mésopotamie à l'Espagne, à l'aube de l'âge classique). La collection qui séjournera jusqu'au 4 janvier 2015 dans la Grosse Pomme comprend trois œuvres datant des VIe et Ve siècles avant J.-C. : une statue masculine de 1,50 m portant un pagne et le bras gauche orné d'un bracelet en pierre calcaire, elle provient de la collection Ford offerte au Musée de Beyrouth ; un bracelet en argent décoré d'une intaille ; et un peigne en ivoire découvert dans un sarcophage anthropoïde de Saïda.
Le Liban fait partie des 40 institutions muséales participant à cette exposition qui rassemble « les plus beaux chefs-d'œuvre de l'art du premier millénaire avant J.-C. », fait observer Anne-Marie Afeiche.
Signalons que le Metropolitan Museum of Art de New York avait cherché en vain à obtenir la pièce phare de l'exposition, à savoir le sarcophage d'Ahiram roi de Byblos, mais « elle se trouve être aussi la pièce maîtresse du Musée national ». C'est ce qui explique que le ministre de la Culture n'ait pas donné suite à cette demande. Les responsables du temple new-yorkais ont alors envoyé au Liban une mission spéciale pour entreprendre une recomposition photographique de tous les détails du sarcophage, que l'on retrouve aujourd'hui en illustration sur d'énormes panneaux tapissant un coin des cimaises du Metropolitan Museum.

 

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