Arabie: le futur prince héritier dénonce les "forces des ténèbres"

Le futur prince héritier d'Arabie saoudite a dénoncé lundi les "forces des ténèbres qui ternissent le visage de l'islam" au moment où la justice de son pays continue de prononcer de sévères peines contre des jihadistes liés à el-Qaëda.

"Nous sommes inquiets aujourd'hui, en tant que musulmans de ne pas avoir fait assez pour protéger notre nation de l'extrémisme et notre jeunesse du militantisme radical", a déclaré le prince Mogren Ben Abdel Aziz, dans un discours à l'occasion de la fête nationale saoudienne.

Il a appelé les responsables et les citoyens à "joindre leurs efforts pour révéler le véritable visage de l'islam qui a été terni par les forces des ténèbres".
Cet effort doit, a-t-il ajouté, avoir pour finalité de "faire en sorte que notre grande religion avec son éthique, son savoir et sa force, serve à faire face aux pensées et aux interprétations déviantes".

Les responsables politiques et les dignitaires religieux saoudiens ne cessent de dénoncer les jihadistes et le royaume s'est joint à la coalition initiée par les Etats-Unis contre le groupe Etat islamique.

Le 28 août, le grand mufti, Abdel Aziz Al-Cheikh, a qualifié les jihadistes de ce groupe d'"ennemi numéro un de l'islam", et exhorté les jeunes à ne pas répondre aux "appels au jihad" lancés par des "ignorants" et des "pervertis".
Il commentait l'annonce par la police de l'arrestation de huit personnes soupçonnées de recruter dans le nord-ouest de l'Arabie saoudite des jeunes pour rallier le groupe EI en Irak et en Syrie.

La justice saoudienne multiplie les verdicts dans les affaires de Saoudiens et d'étrangers liés à el-Qaëda ou partis se battre dans les rangs d'organisations jihadistes à l'étranger.

Lundi, quatre Saoudiens ont été condamnés à mort pour avoir appartenu à une "cellule terroriste" et planifié de nombreux attentats.
Vingt autres, jugés dans la même affaire, ont été condamnés à des peines allant de deux à 23 ans de prison.