Syrie: les Kurdes entravent l'offensive jihadiste à Aïn al-Arab

Les combattants kurdes ont réussi à entraver l'offensive des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) qui veulent s'emparer d'Aïn al-Arab (Kobané en Kurde), troisième ville kurde de Syrie, où se déroulent de violents combats, rapportent une ONG et des militants.

"La progression sur le front à l'est et au sud (d'Aïn al-Arab) a été ralentie car les combattants kurdes ont intensifié leurs attaques contre les véhicules de l'EI depuis l'exode des civils et de violents combats se déroulent", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Ils ont empêché les jihadistes d'avancer et ont contenu leur offensive", a-t-il ajouté, précisant que les Kurdes étaient en train de mener "un combat farouche" contre le groupe extrémiste.

"Les jihadistes avaient progressé puis ils ont dû reculer du côté est", a indiqué de son côté Mustefa Ebdi, journaliste et militant kurde originaire d'Aïn al-Arab joint par téléphone par l'AFP.

L'EI se trouve à une dizaine de km de la ville d'Aïn al-Arab du côté est et ouest, et à une vingtaine de km du côté sud, selon l'OSDH.

D'après l'ONG, des Syriens non kurdes se sont joints à la lutte contre l'EI dans les environs d'Aïn al-Arab.

"Il s'agit de rebelles qui avaient été chassés par les jihadistes de la région de Raqqa (nord de la Syrie)", explique M. Abdel Rahmane.

Au moins 21 jihadistes ont péri dans les combats lundi, soit au total au moins 60 morts depuis mardi, tandis que 30 Kurdes ont trouvé la mort, selon l'OSDH.

Apparu en Syrie en 2013, le groupe extrémiste qui sème la terreur dans ce pays ainsi qu'en Irak, combat les rebelles anti-régime, l'armée syrienne elle-même et les Kurdes.

Des centaines de jeunes kurdes qui avaient fui la région d'Aïn al-Arab tentent de franchir à nouveau la frontière pour aller combattre, selon Mustefa Ebdi.

L'opposition syrienne et les militants kurdes ont appelé la communauté internationale à sauver Aïn al-Arab en lançant des frappes aériennes contre ce groupe comme le fait Washington en Irak.

"Le terrorisme est à Kobané et le monde reste les bras croisés", s'indigne Mustefa Ebdi. "Que fait la coalition anti-EI ?", s'exclame-t-il.

Le président Barack Obama, qui forme une coalition internationale contre ce groupe qu'il a qualifié de "cancer", avait affirmé être prêt à ordonner des frappes aériennes contre l'EI en Syrie. Aucune action en ce sens n'a été jusqu'à présent signalée.