Raï présente ses condoléances aux proches des soldats tués et invite à l’élection immédiate d’un président

Le patriarche maronite, Béchara Raï, a présenté hier ses condoléances aux familles des soldats assassinés de l'armée libanaise.
Dans son homélie lors de la messe dominicale célébrée au siège patriarcal de Bkerké, le cardinal a déploré « la perte des trois martyrs de l'armée », Mohammad Hamiyé, exécuté par le Front al-Nosra, Ali Ahmad Kharrat et Mohammad Daher, tués dans un attentat à Ersal.
« Nous présentons nos condoléances aux proches des militaires ainsi qu'à l'armée libanaise », a-t-il dit, faisant part de sa confiance dans la troupe et de son soutien au gouvernement, pour qu'ils mettent un terme aux agissements inhumains des groupes jihadistes, et qu'ils fassent régner la sécurité et la stabilité.
La tragédie qui touche le Liban et le Moyen-Orient, secoués par les guerres et les crises, est « le résultat de l'attitude de certains pays d'Orient et d'Occident », a estimé le patriarche maronite. Il a accusé ces pays de fournir « le financement, les armes et le soutien politique aux organisations terroristes et d'envoyer des mercenaires pour embraser ces conflits ».
« Notre tragédie est aussi le résultat de l'abus de pouvoir et de la tyrannie exercés par les responsables politiques, a-t-il affirmé. Les citoyens souffrent alors de frustration, de pauvreté et d'injustice. Ils sont privés de leurs droits et laissés à eux-mêmes dans ce chaos ambiant, caractérisé par les meurtres, les enlèvements et les atteintes à la propriété. »
Montrant du doigt le clivage politique et confessionnel, de même que l'attachement aux intérêts partisans et personnels, Béchara Raï a noté que ces réalités ont mené à « une grave violation de la Constitution, la non-élection d'un président de la République » et donc le vide présidentiel depuis six mois. « Ce qui a mené à la paralysie des institutions constitutionnelles », a déploré le prélat.
S'adressant aux députés, il leur a demandé s'ils réalisent que « le président de la République est le chef de l'État, du territoire, du peuple, des institutions politiques, administratives, militaires et judiciaires », et que, pour ce rôle global, il est considéré comme étant « le symbole de l'unité de la patrie ». « Ne veulent-ils pas de président pour maintenir le chaos et couvrir la corruption ? » a-t-il poursuivi. Avant d'assurer que « nul n'est plus important que la présidence de la République ». « Face à l'intérêt de la patrie, toutes les considérations personnelles et partisanes sont inexistantes », a-t-il ajouté.
Commentant le silence des citoyens, il a observé que ce silence n'est en aucun cas le signe qu'ils soutiennent la politique injuste et abusive. « Leur silence signifie qu'ils ont perdu toute confiance en leurs représentants, et ils en ont le droit », a-t-il martelé, appelant à « l'élection immédiate d'un président de la République ».