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Moyen Orient et Monde - Irak

Les Rafale français aux côtés des chasseurs US pour frapper les jihadistes

Le Conseil de sécurité a exhorté la communauté internationale « à renforcer et étendre » le soutien au gouvernement irakien ; l'EI s'est doté d'une force de police dans la province de Ninive.

Deux Rafales français qui frappent les positions des jihadistes en Irak REUTERS/ECPAD

Les chasseurs français ont lancé hier leurs premiers raids contre des positions en Irak du groupe État islamique (EI).
À 07h40, des avions Rafale ont mené « une première frappe contre un dépôt logistique des terroristes de l'organisation Daech (un des acronymes arabes de l'EI) », a indiqué la présidence française. L'objectif a été « entièrement détruit », a-t-elle ajouté. La cible visée est située à Tal Mous, entre les villes de Mossoul et de Zoumar, dans le nord de l'Irak, a précisé un porte-parole des forces kurdes, Halgord Hekmat. Selon une source militaire française, le dépôt contenait « beaucoup de munitions », des véhicules et des réserves de carburant.


Pendant ce temps, à New York, le Conseil de sécurité de l'Onu a exhorté la communauté internationale « à renforcer et étendre » le soutien au gouvernement irakien dans sa lutte contre l'EI, dans une déclaration adoptée lors d'une réunion ministérielle présidée par le secrétaire d'État américain John Kerry. Le Conseil « condamne fermement les attaques menées par des organisations terroristes, dont celle opérant sous le nom de État islamique en Irak et au Levant (ISIL, autre nom de l'EI) en Irak, en Syrie et au Liban ». Il « souligne que cette offensive de grande ampleur représente une menace majeure pour la région ». De son côté, le président du Kurdistan autonome irakien, Massoud Barzani, a demandé hier à la communauté internationale d'« utiliser tous les moyens » pour protéger la ville syrienne de Kobani, assiégée par les jihadistes de l'État islamique (EI).

 

(Lire aussi : En Syrie aujourd’hui, comme au Liban hier, la guerre des autres...)


Par ailleurs, dans le cadre de la stratégie du président américain Barack Obama, qui prévoit une intensification des frappes en Irak, les chasseurs US ont visé pour la première fois un camp d'entraînement de l'EI au sud-est de Mossoul. Selon le commandement militaire américain chargé du Moyen-Orient et de l'Asie centrale, deux frappes ont été menées jeudi et hier en Irak, l'une ayant « détruit sur le fleuve Euphrate un bateau transportant du matériel pour l'EI » au sud-est de Bagdad, l'autre ayant visé « une petite unité » du groupe au sud-ouest de la capitale.

 

(Repère : Coalition internationale contre l'EI : Qui va faire quoi?)


Toutefois, selon les experts, les jihadistes du groupe État islamique (EI) vont se replier sur les zones urbaines et mener des actions de guérilla pour défendre leurs fiefs face à l'arsenal déployé par les États-Unis, estiment-ils. Autre raison de se déployer dans les villes : pousser les forces américaines ou irakiennes à la faute. « Elles infligeront des pertes parmi les civils en voulant frapper les jihadistes », explique le général britannique à la retraite Ben Barry, expert militaire à l'Institut international d'études stratégiques (IISS). « Et ces derniers utiliseront leurs outils de propagande pour monter les sunnites contre le gouvernement irakien (dirigé par les chiites, NDLR) et éroder la légitimité de la coalition internationale », prévoit-il. Pour Thomas Pierret, expert de l'islam en Syrie, « le seul cas où les bombardements lourds pourraient vraiment faire la différence, c'est sur les fronts où l'EI concentre des troupes comme à Marea, au nord d'Alep, tenu par les rebelles ». Sur le terrain, l'État islamique s'est doté d'une force de police dans la province irakienne de Ninive (Nord-Ouest) afin de faire appliquer les directives de la justice religieuse, rapporte un site Internet proche des islamistes. Des photos accompagnant l'annonce montrent des hommes armés circulant en uniforme noir portant un écusson « Police islamique de l'État de Ninive ». D'autres représentent des voitures de police fraîchement repeintes ainsi qu'une embarcation de police fluviale. De son côté, le Sénat américain a approuvé hier une proposition de loi qui offrirait jusqu'à dix millions de dollars de récompense en échange d'informations permettant de retrouver les personnes responsables de l'enlèvement et de l'exécution des journalistes américains James Foley et Steven Sotloff.

 

(Lire aussi : Le Pentagone élabore une stratégie méticuleuse contre l'EI en Syrie)

 

Australie en alerte
Sur le plan diplomatique, les États-Unis et l'Iran ont parlé cette semaine de la lutte contre l'EI en marge de leurs négociations sur le programme nucléaire iranien, selon la diplomatie américaine. L'Iran chiite, qui déteste les jihadistes, a récemment critiqué le refus par les États-Unis d'envoyer des troupes au sol en Irak. À vrai dire, la lutte contre l'EI semble se renforcer davantage à mesure que les États prennent conscience que celle-ci constitue une menace mondiale. En effet, l'Australie a déployé hier des policiers armés au Parlement en raison de menaces jihadistes contre les sommets de l'État, après qu'elle eut annoncé la veille avoir déjoué des projets d'assassinats du groupe État islamique (EI) sur son sol, y compris la décapitation de civils. Le Premier ministre Tony Abbott a appelé à une réunion d'urgence de son comité de sécurité nationale, demandant aux Australiens de ne pas se laisser impressionner par les menaces jihadistes. Les membres du gouvernement et du Parlement sont concernés par les menaces d'attentats, a-t-il expliqué. De plus, deux Allemandes de 22 et 25 ans et un compatriote de 22 ans ont été mis en accusation pour leur soutien présumé à l'organisation État islamique (EI) à laquelle ils auraient notamment fourni du matériel destiné à produire des vidéos de propagande, a annoncé hier le parquet fédéral allemand. Enfin, le pape François et le président arménien Serge Sarkissian ont prôné hier un « effort conjoint » des nations et des religions pour résoudre les conflits du Moyen-Orient et le « dialogue » face aux « questions complexes irrésolues » dans le Caucase.

 

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