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Moyen Orient et Monde

« Si Dieu le veut, ce sera le cimetière de l’État islamique »

« Nous sommes un petit point sur la carte mais, si Dieu le veut, ce sera le cimetière de l'État islamique » : kalachnikov en main, les habitants de Jobour, au nord de Bagdad, forment l'avant-garde de la résistance aux jihadistes. Professeur d'arabe, Mohammad Mahmud Hamed n'a aucune formation militaire. Mais avec d'autres habitants pas plus aguerris que lui, il défend son quartier depuis « plus de 90 jours » face aux combattants ultraradicaux. Si cette alliance hétéroclite d'habitants sunnites aidés de miliciens chiites et de soldats de l'armée fédérale parvenait à chasser l'EI de Dhoulouiyah, ville située au nord de Bagdad, le symbole serait fort pour le reste du pays. « Si Dieu le veut, Jobour sera le point de départ de la libération totale de l'Irak », espère Hamed. Ce quartier excentré qui porte le nom de la tribu sunnite y vivant, semble offrir un visage idyllique avec ses maisons colorées, ses palmiers et les roseaux qui bordent le Tigre. Mais le bruit périodique des tirs de mitrailleuses et des explosions rappelle qu'il est devenu une zone de guerre. Dans la rue commerçante al-Isnad, les devantures sont percées d'impacts de projectiles, des pans de murs sont effondrés et une tranchée a été creusée pour bloquer l'accès aux kamikazes. Les jihadistes ont déjà percé la ligne de front à plusieurs reprises, notamment lors de missions-suicide menées à l'aide de véhicules blindés volés à l'armée irakienne. Mais sans jamais réussir à planter le drapeau de l'EI à Jobour. Ici, l'organisation jihadiste est l'ennemi commun, quelle que soit la confession. « Il n'y a aucune différence entre nous », affirme Ahmad al-Saidi, un chiite armé posté à Dhoulouiyah, en dressant les louanges de « l'héroïque tribu Jobour ». L'EI « veut diviser le pays et le détruire, confie Abed Mutlak Mohammad, un responsable tribal, sur le front est de la ville. Jobour est devenu le plus bel exemple à suivre pour toutes les régions sunnites d'Irak ». Dans ce quartier en résistance, même les morts sont assiégés. Car le cimetière principal de la ville est situé dans un secteur sous contrôle jihadiste. « Certaines familles ont été obligées d'enterrer les défunts dans leur jardin », indique Ali Mussa, en montrant du doigt un terrain bordé de palmiers où six membres de sa famille reposent sous terre.

« Nous sommes un petit point sur la carte mais, si Dieu le veut, ce sera le cimetière de l'État islamique » : kalachnikov en main, les habitants de Jobour, au nord de Bagdad, forment l'avant-garde de la résistance aux jihadistes. Professeur d'arabe, Mohammad Mahmud Hamed n'a aucune formation militaire. Mais avec d'autres habitants pas plus aguerris que lui, il défend son quartier depuis...

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