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À La Une - Liban

Al-Nosra annonce l'assassinat du soldat libanais Mohammad Hamiyé

La tension monte d'un cran dans la localité sunnite de la Békaa.

Le Front al-Nosra a annoncé vendredi avoir assassiné le soldat libanais Mohammad Hamiyé détenu depuis début août.

Un commandant du Front al-Nosra (branche d'el-Qaëda en Syrie) au Qalamoun (localité syrienne frontalière du Liban) a annoncé vendredi soir à l'agence turque Anatolie que le groupe jihadiste a bel et bien tué par balles le soldat libanais Mohammad Hamiyé aux mains de ce groupe jihadiste depuis les combats de Ersal (Békaa), début août.

Ce alors que la chaîne de télévision FutureTV rapportait que le père de Mohammad Hamiyé avait entrepris des contacts avec des médiateurs à Ersal qui lui ont assuré que son fils était en bonne santé. 

Al-Nosra avait déjà menacé en début de soirée, dans un message extrêmement ambigu posté sur Twitter, de tuer le soldat Hamiyé. Le groupe jihadiste avait lancé des menaces similaires mardi dernier. Avec une photo du soldat, son nom, le "numéro un" sur une tache rouge sang et le mot-dièse "L'armée libanaise tue ses soldats", le groupe jihadiste a posté : "Bonne nouvelle au gouvernement du Liban et au parti d'Iran (le Hezbollah, ndlr), voici votre première victime, vous l'avez tuée, payez donc le prix". Et le Front de menacer à la fin : "La suite sera encore plus amère". 

 

 

Dans un tweet posté quelques minutes plus tôt, le Front avait annoncé que Mohammad Hamiyé est "la première victime de l'entêtement de l'armée libanaise qui est devenue un jouet entre les mains du parti iranien" (le Hezbollah, ndlr).

Le groupe a accusé l'armée et le Hezbollah d'avoir "fabriqué l'attaque de Ersal", dans la Békaa, dans le but de "torpiller les négociations entre les jihadistes et l'Etat libanais en vue de libérer les militaires otages". "Après la fabrication de l'opération par l'armée libanaise, avec le Hezbollah , ses bombardements du jurd du Qalamoun et ses arrestations de civils à Ersal... le temps est venu".

Début août, des combats ont opposé, à Ersal, l'armée à des groupes jihadistes, faisant des dizaines de morts, dont une vingtaine de soldats. Depuis la fin des combats, plusieurs accrochages ont eu lieu entre l'armée et des assaillants islamistes. Une trentaine de soldats et policiers sont en outre toujours otages des islamistes du Front al-Nosra et du groupe État islamique. L'EI a décapité deux soldats, Ali Sayyed et Abbas Medlej, et menacé, mercredi, d'en exécuter un troisième.

 

(Lire aussi : Pourquoi l'EI est-il si pressé de tuer ses otages ?)

 

Pas de demandes rédhibitoires
Vendredi matin, le Front al-Nosra avait démenti à l'agence d'information turque Anatolie avoir réclamé la libération de détenus incarcérés dans les geôles du régime syrien, contre la libération de ses otages. "Nos conditions pour la libération des otages militaires libanais ne sont pas rédhibitoires et n'incluent pas une demande de libération de détenus dans les prisons du régime syrien", ont déclaré les jihadistes.

Il y a quelques jours, le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, avait fait état de "demandes rédhibitoires" de la part des jihadistes de l'EI et d'al-Nosra pour libérer les militaires. Des sources non identifiées avaient rapporté que les jihadistes avaient ajouté à leurs demandes la libération de détenus islamistes et opposants des prisons syriennes.

Les jihadistes exigent aussi le retrait du Hezbollah de Syrie, où les combattants du parti chiite prêtent main forte aux troupes de Bachar el-Assad, et la libération d'islamistes détenus au Liban. Les jihadistes accusent l'armée libanaise de soutenir le Hezbollah.

 

Attaque contre la troupe
L'assassinat du soldat Hamiyé s'ajoute en outre à un autre attentat perpétré vendredi matin contre l'armée. Un camion militaire a été visé par une charge explosive de 10 Kg alors qu'il se dirigeait vers la ville de Ersal, a indiqué l'armée dans un communiqué. Deux soldats ont été tués et trois autres blessés, précise l'armée. Auparavant, un porte-parole militaire avait indiqué à l'AFP que le véhicule avait été "la cible probablement d'une roquette antichar".

Des résidents ont affirmé que l'explosion s'était produite à la périphérie de Ersal, à Wadi Hmayed, et qu'un avion de surveillance libanais avait survolé le secteur après la déflagration.

Quelques heures après l'attaque, la troupe a envoyé des renforts à Ersal et effectué des perquisitions dans la région. Plusieurs Syriens ont été arrêtés. La troupe a en outre bombardé à l'artillerie lourde le jurd de la localité, visant des jihadistes en mouvement au niveau de la chaîne de l'anti-Liban. Parallèlement, l'aviation syrienne a mené des raids sur le jurd de la localité sunnite frontalière de Syrie, visant des positions des jihadistes.

 

L'attaque contre la troupe à Ersal a tué deux soldats et blessé trois autres. REUTERS/Ahmad Shalha

 

Les bombardements par l'armée des poches des jihadistes de l'EI et d'al-Nosra se sont poursuivis en soirée dans le jurd de Ersal. Des combats entre la troupe et les terroristes ont également éclaté, tuant un Syrien et blessant un autre recherché par la justice.

Parallèlement, deux roquettes tirées à partir de la chaîne de l'anti-Liban se sont abattues sur la périphérie du village (chiite) de Laboué, dans la Békaa, sans faire de victimes.

 

Des arrestations et des aveux
Dans ce contexte tendu, l'armée multiplie les perquisitions et arrestations à travers le territoire libanais en général, et dans la Békaa en particulier. Vendredi, on apprenait ainsi que trois ressortissants syriens impliqués dans l'assassinat du soldat Medlej ont été arrêtés par l'armée il y a trois jours à Baalbeck. Ces Syriens auraient été présents lors de la décapitation du soldat Medlej par l’EI le 6 septembre. Les suspects ont été livrés aux services de renseignements libanais dans la nuit de jeudi, et transférés aux autorités compétentes à Beyrouth pour les besoins de l'enquête.

 

(Lire aussi : Les jihadistes de l'EI, sans doute les extrémistes les plus fortunés au monde)

 

Entrés clandestinement sur le territoire libanais, ces trois ressortissants syriens auraient avoué lors de leur interrogatoire appartenir au groupe de Imad Jomaa, un jihadiste arrêté au début août par l'armée libanaise. Son arrestation avait marqué le début des combats entre la troupe et les islamistes à Ersal. Ils ont également admis connaître l'endroit où le soldat Medlej a été enterré, ainsi que le lieu où se trouvent le reste des otages.

L'armée a en outre indiqué, dans un communiqué diffusé vendredi, avoir "arrêté dans la région de Masyada, le Libanais Bassam Youssef Hojeiry, ainsi que deux ressortissants syriens, Ahmad Samir Hine et Fadi Ammar al-Halabi. Ces deux derniers circulaient sans papiers d'identité et ont avoué appartenir à deux groupes terroristes". Les détenus ont été déférés devant les autorités compétentes.

En soirée, l'armée a perquisitionné trois camps de réfugiés syriens à Ersal et a arrêté près de 250 personnes dont certaines sont impliquées dans les combats contre la troupe.

L'EI a par ailleurs enlevé le Libanais Ali Sukkariyé, originaire du village de Fekha (Baalbeck), alors qu'il rendait visite à des amis à Ersal, et l'a conduit vers le jurd de la localité.

 

Se rallier autour de l'armée
Sur le plan politique, le Premier ministre Tammam Salam a dénoncé l'attaque de Ersal et souligné "la nécessité d'être vigilant et prêt à combattre les groupes takfiristes qui poursuivent leurs agressions dans le jurd de Ersal".

Le Hezbollah a égalementcondamné l'attaque et salué "le courage des soldats qui stoppent les infiltration terroristes" en territoire libanais. Le parti chiite a ajouté que "l'important est de se rallier autour de l'institution militaire unie face aux dangers qui la menacent".

L'ancien Premier ministre Saad Hariri a pour sa part estimé que l'attaque contre la troupe, qui porte les empreintes des terroristes, ne pourra pas affaiblir la confiance dans l'institution militaire. Selon lui, l'attaque vise à mettre la localité et ses habitants dans un pétrin. Dans un appel au commandant de l'armée, Jean Kahwagi, le chef du Courant du futur a en outre appelé à soutenir les efforts fournis actuellement pour libérer les otages militaires des mains des jihadistes.

 

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Un commandant du Front al-Nosra (branche d'el-Qaëda en Syrie) au Qalamoun (localité syrienne frontalière du Liban) a annoncé vendredi soir à l'agence turque Anatolie que le groupe jihadiste a bel et bien tué par balles le soldat libanais Mohammad Hamiyé aux mains de ce groupe jihadiste depuis les combats de Ersal (Békaa), début août.
Ce alors que la chaîne de télévision FutureTV...

commentaires (3)

PS: Quant je parle de chrétiens dont on peut etre fier, je ne vise pas les geagea, loin de moi cette idée.

Ali Farhat

17 h 33, le 19 septembre 2014

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Commentaires (3)

  • PS: Quant je parle de chrétiens dont on peut etre fier, je ne vise pas les geagea, loin de moi cette idée.

    Ali Farhat

    17 h 33, le 19 septembre 2014

  • RIP. On paie pour l'instant, bien que chèrement, un prix minimum syndical. Imaginons un peu ce qu'aurait pu etre le Liban s'il n'y avait pas le puissant hezb!? Une partie du Liban serait partie intégrante de daechtan, disons... par idéologies et financements wahhabites et ce n'est pas dit qu'il ne le deviennent pas un jour si la digue Assadienne devait, lassama7alla, céder. Une guerre contre le terrorisme sur nos terres pendant des longues années, nos collines et nos vallées aux allures faussement confessionnelles et tant désirées par les criminels sionistes et l'occident (ce qui nous ferait passer d'un cran donc à la somalisation), une divisions absolue et verticale des sunnites entre pro et contre et les chrétiens, une composante dont notre pays peut etre très fier.. eh bien.. bye bye my darling... nananananaaa

    Ali Farhat

    17 h 20, le 19 septembre 2014

  • Paix pour les ames de nos soldats libanais , et courage toujours pour notre armée qui remplit toujours bien son devoir contre les terroristes.

    Sabbagha Antoine

    15 h 59, le 19 septembre 2014

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