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Moyen Orient et Monde - Conflit

La France rejoint les États-Unis pour frapper l’EI en Irak

Le soutien aérien de Paris ne concerne pas le territoire syrien; pour la première fois, Washington vise un camp d'entraînement du groupe jihadiste au sud-est de Mossoul.

Dans les rangs des peshmergas, l’entraînement a commencé : les combattantes kurdes apprennent à prendre en charge les éventuels prisonniers de guerre. Ahmad Jadalla/Reuters

Dans le sillage des États-Unis, la France a décidé de procéder à des frappes aériennes en Irak contre le groupe jihadiste de l'État islamique (EI). Ainsi, lors d'une conférence de presse à Paris, le président François Hollande a déclaré avoir « décidé de répondre à la demande des autorités irakiennes pour accorder le soutien aérien » à la lutte contre l'EI, alors que les vols de reconnaissance des Rafale français se sont poursuivis. Il a néanmoins prévenu que la France n'enverrait pas de troupes au sol et n'interviendrait qu'en Irak, se démarquant sur ce dernier point des États-Unis, dont la stratégie impliquerait également des raids aériens contre les fiefs de l'EI en Syrie voisine. « Nous ne pouvons pas, malgré la présence de ce groupe terroriste en Syrie, mener de quelque manière que ce soit notre action pour le régime du dictateur » Bachar el-Assad, a-t-il déclaré, ajoutant : « Nous sommes très attentifs à des aspects de légalité internationale, nous sommes appelés par les autorités irakiennes, nous ne sommes pas appelés en Syrie. » Les frappes françaises pourraient intervenir dans un « délai court », a prévenu M. Hollande, ajoutant que « le mouvement terroriste (...) a prospéré dans le chaos syrien – et disons-le aussi, parce que la communauté internationale est restée inerte ».
L'annonce française a été saluée par la Maison-Blanche comme « une contribution importante aux efforts déployés par la coalition internationale grandissante pour combattre l'EI ».

 

(Repère : Qui se bat en Syrie et en Irak ?)

 

« Être plus précis »
Pendant ce temps, à Washington, le plan de Barack Obama pour armer les rebelles syriens a reçu un premier feu vert au Congrès américain mercredi. La Chambre des représentants dominée par les républicains a approuvé en un temps record un plan d'équipement et d'entraînement de rebelles syriens modérés, destinés à conduire l'offensive terrestre contre l'EI en Syrie. Ce plan, premier volet de la stratégie présentée par M. Obama la semaine dernière, devait être adopté définitivement hier soir par le Sénat.
Ce vote précédera une réunion aujourd'hui du Conseil de sécurité de l'Onu, présidée par le secrétaire d'État John Kerry, dont l'objectif est, selon ce dernier, de « renforcer la coalition » anti-EI et « d'être plus précis » dans les attributions de chacun. Le général John Allen, qui dirigera la coalition, y participera.

Cette réunion est d'autant plus importante qu'elle intervient au moment où l'EI a diffusé hier une vidéo du Britannique John Cantlie, qui annonce avoir été enlevé après son arrivée en novembre 2012 en Syrie. Seul face à la caméra, cet ancien collaborateur du Sunday Times et de l'AFP affirme qu'il dévoilera dans « de prochains épisodes » « la vérité sur les motivations » de l'EI.
Les responsables américains ont par ailleurs affiché leur détermination à viser les « sanctuaires » de l'EI en Syrie, ainsi que « ses centres de commandement, ses capacités logistiques et ses infrastructures ».
Le président iranien Hassan Rohani, dans un entretien à la chaîne américaine NBC, a toutefois semblé douter de la possibilité que les États-Unis puissent vaincre l'organisation EI sans combattants au sol.

 

(Lire aussi : Les jihadistes de l'EI, sans doute les extrémistes les plus fortunés au monde)

 

Attentats et chute d'obus
En anticipation de possibles frappes américaines en Syrie, les jihadistes se sont retirés de plusieurs positions dans la province de Deir ez-Zor. Mais ils ont enregistré des progrès dans le Nord, près de la frontière turque, où ils se sont emparés de seize villages, prenant en tenaille Aïn al-Arab, troisième ville kurde du pays et défendue par des milliers de combattants kurdes, selon une ONG syrienne. « L'EI utilise des armes lourdes, son artillerie et ses chars », a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). La ville, défendue par des milliers de combattants kurdes, est « désormais prise en tenaille » par l'EI. Si les jihadistes parviennent à prendre Aïn al-Arab, ils menaceraient les régions kurdes du nord-est syrien. Les combattants kurdes ont immédiatement appelé d'autres mouvements kurdes, y compris le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) turc, à leur apporter une assistance militaire « sous quelque forme que ce soit » afin de contenir cette progression des jihadistes.
Pour sa part, la coalition de l'opposition syrienne a tiré la sonnette d'alarme dans un communiqué « sur le danger d'un massacre de civils » dans les régions kurdes en cas d'avancée des jihadistes.

 

(Lire aussi : Le Pentagone élabore une stratégie méticuleuse contre l'EI en Syrie)


De l'autre côté de la frontière, en Irak, et pour la première fois depuis le 8 août et le début de la campagne aérienne américaine qui a aidé les forces irakiennes et kurdes à reprendre certains secteurs aux jihadistes, les frappes ont visé ces dernières 24 heures un camp d'entraînement de l'EI au sud-est de Mossoul, selon le commandement américain chargé du Moyen-Orient et de l'Asie centrale (Centcom). Un officier américain a confirmé ce premier raid contre un site d'entraînement de l'EI, affirmant qu'environ 40 jihadistes étaient présents sur le secteur visé. Le Centcom a fait également état d'une frappe aérienne au sud-est de Bagdad qui a « endommagé un stock de munitions » de l'EI.


Preuve cependant que le calme n'est pas prêt de revenir dans la région, au moins 19 personnes ont été tuées et 40 ont été blessées hier dans deux attentats et la chute d'obus dans des quartiers chiites du nord de Bagdad, selon des sources de sécurité et médicales. Dans le quartier à majorité chiite de Kazimiya, un attentat-suicide et la chute d'obus ont fait 14 morts alors qu'un attentat à la voiture piégée dans le quartier de Tobchi a coûté la vie à cinq personnes, selon ces sources.

 

Dans le sillage des États-Unis, la France a décidé de procéder à des frappes aériennes en Irak contre le groupe jihadiste de l'État islamique (EI). Ainsi, lors d'une conférence de presse à Paris, le président François Hollande a déclaré avoir « décidé de répondre à la demande des autorités irakiennes pour accorder le soutien aérien » à la lutte contre l'EI, alors que les...

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