Le mufti Derian dépêche une délégation d’ulémas chez les parents des soldats enlevés

Le nouveau mufti de la République, cheikh Abdellatif Derian, a pris hier officiellement ses fonctions à Dar el-Fatwa, donnant ses directives à son équipe pour dynamiser le travail de cette institution.
L'une des premières actions du nouveau mufti a été d'envoyer une délégation d'ulémas, présidée par le juge chérié Abdel Rahman Charquié, auprès des parents des soldats enlevés par les groupes takfiristes lors de la bataille de Ersal en août dernier, qui effectuent un sit-in ouvert à la place des Martyrs. Le mufti du Akkar, cheikh Zeid Zakaria, qui était présent, a estimé que « cette importante mesure prise par le nouveau mufti vise à augmenter la pression sur le gouvernement pour trouver une solution à ce dossier ».
Le nouveau mufti a également continué à recevoir les personnalités venues le féliciter à l'occasion de son élection, notamment son prédécesseur, le mufti Mohammad Rachid Kabbani, qui a salué « sa longue expérience qui facilitera son travail auprès de la communauté ». Il s'est par ailleurs entretenu de la situation régionale avec une délégation de la commission d'amitié franco-libanaise au Sénat français, présidée par le sénateur Jean Germain. Le mufti a reçu plusieurs coups de fil de personnalités, parmi elles l'ancien Premier ministre Saad Hariri et le président des Forces libanaises (FL), Samir Geagea. Un message de félicitations a été envoyé par Mohammad Saoudi, président du conseil municipal de Saïda, qui a espéré que « la communauté sunnite, sous ce nouveau mandat, sera à l'abri des tensions et des conflits ».

Les entretiens du mufti d'Égypte
Entre-temps, le mufti d'Égypte, cheikh Chaouki Allam, a poursuivi sa tournée au Liban en compagnie du représentant d'al-Azhar al-Charif, cheikh Abbas Choumane. Il a été reçu par le nouveau mufti de la République, qu'il a félicité pour son élection. À l'issue de la réunion, il a été interrogé sur le rôle des institutions islamiques face à la montée des extrémismes. Cheikh Allam a répondu que « par une vraie compréhension et une pratique saine de la religion, l'islam viendra à bout de cet esprit extrémiste et de toutes les crises ».
En l'honneur du mufti d'Égypte et à l'invitation de Saad Hariri, un déjeuner a été donné hier dans la Maison du Centre, en présence du Premier ministre Tammam Salam, de l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, de plusieurs ministres et députés, ainsi que d'autres personnalités politiques et religieuses. Le mufti Allam a également été reçu par plusieurs dignitaires religieux chrétiens et musulmans, notamment le vice-président du Conseil supérieur chiite (CSC), cheikh Abdel Amir Kabalan, l'archevêque de Beyrouth Mgr Boulos Matar et le métropolite de Beyrouth Mgr Élias Audi. Cheikh Allam et cheikh Choumane ont reçu, en leur lieu de résidence à Beyrouth, l'uléma sayyed Ali Fadlallah. Dans toutes ces réunions, les bouleversements dans la région, la lutte contre les extrémismes et le rapprochement entre les religions ont occupé une place centrale dans les discussions.