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Liban - Pnud

Helen Clark : Les pays donateurs veulent éviter le pire au Liban

Au terme de sa visite de quatre jours au Liban, l'administratrice du Pnud, Helen Clark, a donné une interview à « L'Orient-Le Jour ». Elle a mis l'accent sur le soutien aux pays qui accueillent les réfugiés syriens comme moyen de préserver la stabilité du Liban.

L’administratrice du Pnud souligne l’importance de ne plus travailler uniquement dans l’urgence concernant la crise des réfugiés syriens; il faut miser sur le long terme et aider les communautés hôtes.

L'administratrice du Pnud, Helen Clark, a clôturé hier sa première visite officielle au Liban. C'est l'aide qui devrait être accordée aux Libanais accueillant des réfugiés syriens qui était au cœur de ses discussions.
Vendredi prochain, une réunion sur ce même thème se tiendra au siège des Nations unies à New York. Elle regroupera de nombreux pays donateurs. « Je rentre à New York avec des perspectives très nouvelles sur la situation au Liban », a-t-elle dit, qualifiant sa visite de « positive ».


Se penchant sur l'importance de l'aide aux communautés hôtes, elle a souligné : « Depuis le début de 2013, quand nous avions senti que les négociations entre le régime syrien et l'opposition modérée étaient vouées à l'échec, la communauté internationale s'est rendu compte que ce n'est pas une crise à court terme qu'il fallait gérer en Syrie, et que les répercussions sur le Liban et la Jordanie, petits pays de la région, en matière de réfugiés sera importante. C'est à cette époque-là que la Banque mondiale et le Pnud ont travaillé, conjointement avec le gouvernement libanais, sur l'impact socio-économique de la crise syrienne. De plus, le haut-commissaire aux Réfugiés des Nations unies, Antonio Guterres, avait sollicité le Pnud pour voir comment répondre à la crise des réfugiés syriens dans une optique de développement (et pas une optique d'urgence). Il fallait travailler auprès des communautés hôtes et les soutenir pour assumer la crise à long terme. »
« Nous nous sommes donc attelés à mettre en place des programmes. En un an, nos projets ont doublé au Liban. Le mandat du HCR est de prendre soin des réfugiés, le nôtre est de travailler avec les Libanais, notamment les communautés hôtes, qui constituent la population la plus pauvre du pays et qui portent le fardeau le plus lourd de la crise des réfugiés syriens. Nous avons travaillé avec des donateurs, comme les Britanniques et les Allemands, qui financent désormais des projets de développement bénéficiant aux communautés hôtes. Nous privilégions surtout les projets d'infrastructure », a-t-elle poursuivi.
« Le Pnud a été au Liban avant la crise syrienne, durant d'autres crises que le pays a traversées, et il y restera après la guerre en Syrie. Nous avons un engagement à long terme vis-à-vis du pays et nous allons le soutenir », a-t-elle ajouté.
Pour 2014, le budget du Pnud s'élève à 50 millions de dollars, seulement 1,7 million viendront du HCR. Notons qu'après la reconstruction qui avait suivi la guerre de juillet 2006, les aides octroyées au Liban avaient été réduites.

 

(Réfugiés syriens au Liban : un état des lieux en infographies)

 

Une multitude de crises
Les choses commencent à changer. Jamais depuis 1980 un pays n'a accueilli autant de réfugiés que le Liban. Mais pourra-t-il encore tenir le coup et attendre des aides internationales alors qu'une autre crise pointe ailleurs, celle de 700 000 réfugiés ayant quitté l'Irak en juin dernier pour vivre sous des tentes dans le Kurdistan irakien ? Le monde à la longue ne pourrait-il pas oublier les réfugiés syriens et leur crise, ainsi que les besoins de la communauté hôte libanaise ?
« Je ne pense pas qu'il y a eu un temps où simultanément nous avons eu autant de crises mondiales urgentes et complexes, ce n'est pas uniquement le fardeau des réfugiés que le Liban ou la Jordanie assument, ou la crise en Syrie ou en Irak. Il y a aussi de graves problèmes en Libye, au Yémen, au Sud-Soudan, en Somalie, au Mali... » indique Mme Clark. « Il faut soutenir le Liban, investir dans sa stabilité ; personne ne veut voir le Liban atteint par la crise des pays voisins. En intervenant auprès des communautés hôtes, on aide le Liban à tenir le coup de la crise dans la région et à rester stable. Il faut aider les communautés les plus pauvres qui accueillent des réfugiés syriens pour que le pays reste debout. Il ne faut pas que les problèmes dans les pays qui entourent le Liban débordent et le déstabilisent », martèle-t-elle.


À la question de savoir pourquoi la communauté internationale, qui n'est pas intervenue pour préserver la stabilité en Syrie et en Irak, voudrait œuvrer pour la stabilité au Liban, l'administratrice du Pnud répond : « Les pays donateurs ont vu que le pire peut arriver... et personne ne veut voir le Liban revenir à ses sombres années de guerre. Il mérite mieux que ça. »
Invitée à imaginer une fin à la crise en Syrie et en Irak, elle a indiqué : « Il n'y a vraiment rien de particulièrement encourageant à dire à ce sujet. Je pense que les choses doivent empirer pour aller mieux. »

 

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