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Lifestyle - Histoire

Le dernier combat de Richard III

Une étude scientifique explique la mort atroce du souverain anglais tué à 32 ans à la bataille de Bosworth, le 22 août 1485. Ses restes seront inhumés, le 26 mars 2015, dans la cathédrale de Leicester.

Une effigie de Richard III reconstituée à partir des ossements de son crâne et de portraits d’époque. Dan Kitwood/Getty Images/AFP

Richard III, dernier roi d'Angleterre tué au combat au XVe siècle, a péri sous les coups nombreux de ses assaillants, qui lui auraient percé le crâne alors qu'il était à terre et ne portait plus de casque, suggère une étude scientifique. Les blessures à la tête viennent étayer les récits de l'époque selon lesquels Richard III, coincé dans un bourbier, aurait abandonné son cheval avant de se faire tuer par ses ennemis, selon cette étude réalisée à partir de l'analyse de ses ossements et publiée hier dans The Lancet. Le souverain est mort à l'âge de 32 ans à la bataille de Bosworth, le 22 août 1485, après un court règne de deux ans. La dynastie des Tudor qui a suivi l'a présenté comme un tyran sanguinaire, une sombre réputation immortalisée par William Shakespeare. Dans la pièce Richard III (1592), le souverain acculé sur le champ de bataille s'écrie : « Un cheval ! Mon royaume pour un cheval ! », une réplique devenue célèbre. Les ossements du roi ont été découverts à Leicester (centre de l'Angleterre) en septembre 2012 lors de la construction d'un parking municipal. Les analyses ADN – qui n'ont pas encore été publiées – ont confirmé que ce squelette voûté présentant des blessures de guerre était bien celui du dernier roi Plantagenêt, tombé non loin de là, et enterré discrètement par des frères franciscains. L'équipe pluridisciplinaire de l'université de Leicester, dirigée par Jo Appleby, spécialisée dans l'étude des ossements, a utilisé des techniques d'imagerie médicale, notamment la tomographie assistée par ordinateur (qui permet de faire des coupes), pour étudier les restes vieux de 500 ans du souverain.

 

Le crâne de Richard III. AFP PHOTO/HO/UNIVERSITY OF LEICESTER

 

Épée ou hallebarde
Les chercheurs ont recensé pas moins de neuf blessures à la tête qui auraient été provoquées par diverses armes possibles (épées, hallebardes, couteaux, poignards...). Une importante blessure au bassin aurait pu lui être infligée après sa mort. La lecture de l'étude donne froid dans le dos. Elle détaille une à une les lésions recensées sur les ossements et émet des hypothèses sur les armes des ennemis. « Les blessures au crâne permettent de penser qu'il ne portait pas de casque », soit parce qu'il l'avait perdu, soit parce qu'il lui avait été retiré de force, explique Sarah Hainsworth, professeure d'ingénierie des matériaux et l'une des auteures de l'étude. En revanche, Richard III avait encore une armure pour protéger le reste du corps car il n'y a pas trace de blessures au bras et à la main, souligne-t-elle.


« Les deux blessures qui ont vraisemblablement provoqué la mort du roi sont celles dans le bas du crâne », considère Guy Rutty, pathologiste à l'université de Leicester. L'une pourrait avoir été infligée par une arme ayant une large lame comme une épée ou une hallebarde. L'autre, très profonde, aurait été provoquée par le bout d'une épée ou la pointe d'une hallebarde, ajoute-t-il. Elles corroborent l'idée que le roi devait se trouver à terre, peut-être en position agenouillée avec le chef incliné. La tête devait être penchée en avant pour exposer de cette façon la base du crâne, note l'étude. « Les blessures à la tête du roi collent avec les récits de la bataille, qui suggèrent que Richard III a abandonné son cheval après avoir été pris dans un bourbier et qu'il a été tué en combattant ses ennemis », relève M. Rutty. Un chercheur spécialiste des restes humains au musée d'histoire naturelle de Londres, Heather Bonney, rappelle pour sa part la difficulté d'interpréter les blessures des restes humains anciens. Il relève que les résultats des analyses ADN concernant Richard III n'ont pas encore été publiés et soumis à la communauté scientifique. Richard III sera inhumé le 26 mars 2015 dans la cathédrale de Leicester. La cérémonie sera le point d'orgue d'une semaine consacrée au roi, que des associations de passionnés s'efforcent de réhabiliter.

 

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