Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Exposition

« C3RV34U », ou comment fonctionne l’organe de la pensée

À la Cité des sciences et de l'industrie à Paris, nos neurones se dévoilent sans prise de tête.

Un schéma de l’exposition montre l’évolution du cerveau depuis la conception du fœtus jusqu’à la naissance du bébé.

Mais qu'est-ce qui nous passe par la tête ? Le cerveau intimide souvent par sa complexité, pourtant il est facile de jouer avec lui, comme le prouve une exposition à Paris qui invite le visiteur à se tester lui-même.
La Cité des sciences et de l'industrie présente « C3RV34U », une nouvelle exposition permanente qui s'installe pour plusieurs années. Sur 800 m2, l'organe de la pensée se dévoile dans toute sa beauté et sa sophistication y compris pour les activités les plus quotidiennes. « Enchâssement fascinant de molécules, de cellules et de circuits dépositaires des mémoires », le cerveau humain est probablement « l'objet le plus complexe de l'univers », relève Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France, docteur en psychologie cognitive. Dès l'entrée, le visiteur est plongé dans une atmosphère onirique, la scénographie s'inspirant de l'univers surréaliste de Magritte, avec ses parapluies et ses chapeaux melon. « Le cerveau est surréaliste. Il permet de percevoir le réel mais aussi d'avoir des illusions », souligne M. Dehaene, qui assure le commissariat scientifique de l'exposition.
Dans le titre « C3RV34U » donné à l'exposition, des chiffres remplacent les voyelles. Arriver à le lire est déjà un exemple des capacités du cerveau. Un cerveau adulte pèse dans les 1,3 kg, soit environ 2 % du poids du corps. Mais il consomme près de 20 % de l'oxygène circulant et 25 % du glucose corporel. Il comprend environ 86 milliards de neurones (cellules nerveuses). L'influx nerveux est de nature électrique. On estime que des dizaines de milliards de décharges électriques se produisent chaque seconde dans notre cerveau. Celui-ci est toujours actif même lorsque la personne est au repos, « car alors on structure le monde, on génère ses intentions et on les projette sur le monde extérieur », explique M. Dehaene, directeur de l'unité mixte Inserm-CEA de neuro-imagerie cognitive.

Gare au gorille
Le cerveau est aussi un excellent statisticien : il internalise les régularités du monde extérieur pour prédire et anticiper ce qui va se passer. Mais il peut se tromper lorsqu'on lui tend un piège : si on nous présente deux cylindres empilés à soulever dont le poids a été truqué – le petit étant très lourd, le grand, juste en dessous, étant creux et donc léger –, notre bras ne va pas fournir l'effort adéquat, donnant trop de force quand il s'agira de soulever les deux objets... L'un des points forts de l'exposition réside dans les expériences proposées au visiteur pour lui permettre de tester son cerveau. Elles se nourrissent des derniers travaux en neurosciences. À ceux qui pensent qu'ils sont capables de faire plusieurs choses en même temps, un test démontrera que ce n'est pas possible. Pour bien faire deux tâches contrôlées, il faut du temps sinon il y a un risque d'erreur. Un test très drôle montre que lorsqu'on se concentre visuellement sur une tâche, certaines choses nous échappent. Le visiteur visionne un film montrant un match opposant des joueurs en blanc et d'autres en noir. Il a pour mission de compter attentivement le nombre de passes de ballon au sein de l'équipe des blancs. Du coup il ne voit pas la plupart du temps le gorille noir qui traverse l'image sans se presser...
Le public peut aussi découvrir la façon dont il lit un texte et le temps qu'il met grâce à un oculomètre, qui enregistre les mouvements de ses yeux.

Le « cerveau social »
Une place particulière est accordée, à travers un film divertissant, au « cerveau social ». « C'est la manière dont on représente dans son cerveau les pensées des autres », explique M. Dehaene. L'aptitude à comprendre et à interpréter correctement les intentions des autres est un rouage fondamental de la vie en société. Dans le cas de l'autisme, il est possible qu'il y ait un dysfonctionnement de ce cerveau social.
Comprendre les bases neuronales du comportement social pourrait permettre d'ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques. Les chercheurs s'intéressent beaucoup à l'ocytocine, une hormone qui module la perception sociale et agit sur le désir d'aller vers l'autre.
(Source : AFP)

Mais qu'est-ce qui nous passe par la tête ? Le cerveau intimide souvent par sa complexité, pourtant il est facile de jouer avec lui, comme le prouve une exposition à Paris qui invite le visiteur à se tester lui-même.La Cité des sciences et de l'industrie présente « C3RV34U », une nouvelle exposition permanente qui s'installe pour plusieurs années. Sur 800 m2, l'organe de la pensée se...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut