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Nos Lecteurs ont la Parole - Élie Michel NASARD

II.- Cette corruption d’où vient tout le mal

6.- L'inefficacité des FSI qui ne se fait sentir que lorsqu'il s'agit de défendre les droits des citoyens pauvres, sans piston. Par contre, lorsqu'il s'agit de défendre les intérêts de nos seigneurs féodaux et de certains riches, alors là on redouble d'efficacité, de zèle et même parfois de violence, surtout lorsque entrent en jeu de grands projets immobiliers ou touristiques, même s'ils empiètent sur les propriétés environnantes ou sur le domaine public (voir L'Orient-Le Jour du mercredi 17 septembre 2014).
7.- L'état piteux de nos prisons : Il semble que le détenu pauvre n'a aucun droit, contrairement à celui qui a les moyens et l'habitude de graisser la patte de ses geôliers, ou au voyou arrogant. Qui a désigné ces geôliers ? Naturellement, la même classe politique pourrie afin d'accumuler des voix électorales ou de s'assurer d'autres services illégaux.
Il faut donc que toutes les bonnes volontés nationales se conjuguent et travaillent d'arrache-pied, afin de trouver la formule magique qui permettra de libérer le Liban du carcan de la corruption, qui est en train de miner et notre vie et notre pays. On pourrait commencer éventuellement en accrochant des caméras dans tous les bureaux sensibles des différentes administrations. Ensuite, tous les politiques ainsi que tous les fonctionnaires devraient être obligés, avant d'entrer en fonctions, de déclarer leurs patrimoines, plus ceux des membres directs de leurs familles et de repasser par la même procédure, une fois leurs mandats ou fonctions arrivés à terme. Je crois qu'une loi existe dans ce sens, mais, comme d'habitude, elle n'est pas appliquée. Par ailleurs, au moindre soupçon de corruption, le secret bancaire devrait être levé sur leurs comptes bancaires, afin de permettre au procureur général financier de faire son enquête. Bref, certaines mesures coercitives et/ou lois pourraient être prises, dans un cadre juridique authentique, afin de dissuader toute personne qui serait tentée d'avoir recours, directement ou indirectement, à la corruption active ou passive. De telles mesures puniraient sévèrement aussi bien le corrompu que le corrupteur, mais beaucoup plus le corrompu, parce qu'on ne peut pas trop en vouloir au corrupteur lorsque parfois toutes les portes se ferment devant lui, l'empêchant d'obtenir ses droits légitimes, et qu'il ne lui reste alors plus que le recours à la corruption.
Si notre prochain président de la République décidait sérieusement de faire de la lutte anticorruption son principal cheval de bataille (qu'on ne nous dise surtout pas que ses prérogatives limitées ne le lui permettent pas, d'autant plus qu'il dispose d'une grande influence morale), il aurait ouvert, pour le Liban, la porte du paradis, en faisant de notre pays un parangon de justice sociale, où tout le monde vivrait en parfaite harmonie, chaque citoyen, patron, fonctionnaire, soldat, employé, groupe social, communauté, syndicat, etc. étant sûr d'obtenir tous ses droits. La charte des droits de l'homme s'appliquerait alors rigoureusement et ainsi notre pays récupérerait son environnement, un environnement propre et sans pollution, ainsi que sa beauté, sa nature enchanteresse ; puis des investissements massifs auraient lieu, nos prisons se videraient progressivement, l'hémorragie de l'émigration s'arrêterait, le chômage baisserait considérablement, et ce serait alors le retour de la prospérité, accompagnée surtout d'une haute qualité de vie. C'est alors que nous pourrions chanter, tous ensemble, avec Feyrouz Loubnan al-akhdar.
Même si nous sommes en état de guerre avec Israël (un état marqué pourtant par de longues périodes d'armistice ou de cessez-le-feu), rien ne nous empêche de faire le grand ménage à l'intérieur de la maison. Parlant d'Israël, qui vit pourtant dans une situation beaucoup plus dangereuse que nous, puisque son existence même est constamment en jeu, et qu'il est par conséquent tenu d'être constamment en état d'alerte et de maintenir une grande force armée extrêmement coûteuse, il est un fait indéniable que les citoyens de ce pays vivent dans une situation beaucoup plus confortable que la nôtre, avec un PIB qui correspond, je crois, à plus du triple du nôtre.
Ainsi, si rien ne se fait au Liban dans le domaine de la lutte anticorruption, ce serait alors la marche inexorable vers la mort.

Élie Michel NASARD

6.- L'inefficacité des FSI qui ne se fait sentir que lorsqu'il s'agit de défendre les droits des citoyens pauvres, sans piston. Par contre, lorsqu'il s'agit de défendre les intérêts de nos seigneurs féodaux et de certains riches, alors là on redouble d'efficacité, de zèle et même parfois de violence, surtout lorsque entrent en jeu de grands projets immobiliers ou touristiques, même...

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