Rechercher
Rechercher

Économie - Liban - Énergies renouvelables

Le soutien aux entreprises et la transition énergétique sur le tapis à Beyrouth

Alors que l'exploitation des réserves présumées d'hydrocarbures et de gaz dans les eaux territoriales libanaises tarde à être initiée, un forum dédié aux technologies des énergies renouvelables a ouvert ses portes hier. L'occasion pour les acteurs d'un secteur, qui se développe lentement mais sûrement, de convaincre particuliers et industriels de s'engager davantage dans cette voie.

L’ouverture du forum à Dbayeh, hier. Photo Émile Eid

L'hôtel Le Royal, à Dbayeh, accueille depuis hier la cinquième édition du Beirut Energy Forum, organisé par le Conseil mondial de l'énergie (WEC), le Centre libanais pour la préservation de l'énergie (LCEC), en coopération avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et l'Union européenne (UE), sous le parrainage du ministre de l'Énergie et de l'Eau, Arthur Nazarian. Programmé pour trois jours, l'événement se focalisera sur le domaine des énergies renouvelables, au travers de conférences axées sur les différentes problématiques posées par la transition énergétique.


En plus de M. Nazarian, étaient présents à la cérémonie d'ouverture du forum, le ministre de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan, le président de l'Association des industriels Libanais (AIL), Fady Gemayel, le président de l'ordre des architectes de Beyrouth, Khaled Chehab, la présidente du département de l'énergie de la Ligue arabe, Jamila Matar, la présidente de la délégation de l'Union européenne au Liban, Angelina Eichhorts, le représentant au Liban du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), Ross Mountain, ainsi que le vice-président du conseil d'administration du Centre libanais pour la conservation d'énergie (LCEC), Ziad el-Zein.


Au cours de son discours inaugural, M. Hajj Hassan a particulièrement souligné « l'importance pour le Liban de choisir sa spécialité économique avant d'adapter ses infrastructures aux impératifs qui deviendront alors les siens ». Le ministre a également insisté sur la nécessité de « sortir du cercle vicieux de la précarité énergétique, sans chercher à évacuer les conséquences de la politisation de la gestion des attributs de l'État sur le quotidien des citoyens ». Il a enfin rappelé que si la question des énergies renouvelables est essentielle, « la priorité pour le Liban est de se recentrer sur la question du gaz et du pétrole ». Un avis que partage Fady Gemayel, qui ajoute qu'il est désormais « urgent de se dépêcher pour régler cette question ». Le président de l'AIL a ensuite rappelé qu'une autre question centrale qui devait être abordée était celle de « l'optimisation des structures industrielles afin de préserver l'environnement ».


Le ministre de l'Industrie a également mis l'accent sur la nécessité de protéger les entreprises dont les activités nécessitent une forte consommation d'énergie. Il a ainsi cité l'exemple de la Grande-Bretagne, dont le gouvernement a débloqué 7 milliards de livres sterling (11,4 milliards de dollars) pour soutenir ses entreprises entre 2014 et 2020. Une initiative qu'il serait bénéfique de transposer à l'économie libanaise, selon M. Hajj Hassan, pour qui l'industrie « est le secteur-clé pour l'emploi ».

 

Le solaire comme pierre angulaire
De son côté, M. Nazarian a rappelé que son ministère s'était « beaucoup investi pour développer le secteur des énergies durables » ces dernières années, citant l'objectif de « 12 % d'énergie renouvelable pour 2020 ». À titre de comparaison, la ville d'Abou Dhabi, qui bénéficie du statut de leader dans le domaine des énergies renouvelables, table sur un ratio de 24 % à la même échéance. Le ministre a ensuite rappelé que « plus de 2 000 lampadaires solaires avaient déjà été installés », un nombre qui devrait augmenter de « 500 unités offertes à la suite d'un accord conclu avec le gouvernement chinois ». M. Nazarian a également affirmé qu'il travaillait avec les autres ministères sur un projet de construction d'un projet de centrale hydro-éolienne financé par le secteur privé et qui aurait une capacité de 50 MW. Rappelons que la centrale solaire de Nahr Beyrouth, qui est toujours en travaux, devrait, produire de l'électricité à hauteur de 10MW. Le ministre a enfin salué l'impact de l'Action nationale pour l'efficacité énergétique et l'énergie renouvelable (NEEREA), qui a généré plus de 140 millions de dollars de prêts accordés dans ce cadre, avant de rappeler que le Liban se situait dans le top 10 des pays équipés de chauffe-eau solaires, citant un rapport de l'Agence international de l'énergie (IEA).


De nombreux acteurs aussi bien liés à la conception qu'à la commercialisation des technologies de l'énergie durable, mais également des représentants d'institutions engagées dans le lancement de programmes d'investissement dans ce domaine étaient présents pour accueillir les visiteurs dans leurs stands respectifs.
Parmi eux, Lutz Henckels, président de Hiq Solar, une entreprise américaine spécialisée dans les capteurs solaires, « invitée à participer à cette manifestation par les organisateurs du forum ». Pour lui, le marché en Afrique et au Moyen-Orient est « prometteur mais encore difficile à évaluer avec précision ». Son directeur commercial, Craig Hartwig, livre la même analyse, en ajoutant que « le marché américain est loin d'être saturé, à l'heure actuelle ». Interrogé sur les freins au développement de cette activité, il cite l'exemple du Texas « où il existe une certaine pression des compagnies pétrolières pour étouffer le marché des énergies alternatives ». Pour François Farrage, directeur de Greenessence, une société locale concurrente en activité depuis 2008, le marché du solaire au Liban « connaît une progression constante depuis 2008 ». Les responsables de la marque allemande Renesola au Liban rappellent pour leur part que « le retour sur investissement du solaire se fait sur trois à cinq ans, pour une durée de vie quasi illimitée ». Enfin les représentants du Support Program for Infrastructure Sector Strategies and Alternative Financing (Sissaf), un programme de l'Union européenne, rappellent que l'énergie solaire a un besoin difficilement compressible d'espace, ce qui peut poser problème pour tout projet de conversion totale à ce type d'énergie à l'échelle nationale.

 

 

L'hôtel Le Royal, à Dbayeh, accueille depuis hier la cinquième édition du Beirut Energy Forum, organisé par le Conseil mondial de l'énergie (WEC), le Centre libanais pour la préservation de l'énergie (LCEC), en coopération avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et l'Union européenne (UE), sous le parrainage du ministre de l'Énergie et de l'Eau, Arthur...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut