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Moyen Orient et Monde - Conflit

Un accord « historique » entre l’Ukraine et l’UE

Le président ukrainien Petro Porochenko a jugé hier que la ratification à l'unanimité de l’accord marquait un « premier pas » vers l'adhésion à l'UE de son pays. Genya Savilov/AFP

L'Ukraine et l'Union européenne ont ratifié hier un accord « historique » d'association, concrétisant l'éloignement du giron russe de cette ancienne république soviétique en proie à une rébellion séparatiste prorusse.
S'exprimant devant les députés, Petro Porochenko a jugé que cette ratification à l'unanimité marquait un « premier pas » vers l'adhésion de son pays à l'UE. « Le vote d'aujourd'hui est un choix de civilisation de l'Ukraine. L'Ukraine, c'est l'Europe », a de son côté proclamé le Premier ministre Arseni Iatseniouk. Cet accord reste néanmoins symbolique à l'heure actuelle : l'Union européenne a en effet annoncé vendredi dernier que l'accord de libre-échange avec l'Ukraine, partie intégrante de l'accord d'association, était repoussé à fin 2015 pour permettre de nouvelles discussions avec Moscou, opposé au projet. Ce report a déchaîné les passions en Ukraine, certains allant jusqu'à accuser Petro Porochenko de trahison.
Plus tôt dans la journée, les députés ukrainiens avaient voté deux projets de loi sur un « statut spécial » des régions de Donetsk et de Lougansk leur accordant plus d'autonomie, rejeté par les rebelles qui réclament leur indépendance, et sur l'organisation d'élections locales. Ces deux points cruciaux figuraient dans le protocole sur le cessez-le-feu signé à Minsk il y a onze jours. Kiev prévoit de pouvoir donner aux autorités locales des prérogatives élargies pendant une période de trois ans à partir de l'adoption du texte, et des élections le 7 décembre au niveau « des districts, des conseils municipaux, des conseils de village » dans les régions de Donetsk et de Lougansk. Selon la présidence ukrainienne, ces propositions ouvrent la voie à une décentralisation, tout en garantissant « la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance » de l'Ukraine, Kiev soupçonnant la Russie de vouloir créer dans l'Est un État croupion. Les députés ont par ailleurs voté une loi d'amnistie des « participants aux événements de Donetsk et de Lougansk ». Cette désignation floue englobe a priori les rebelles comme les soldats ukrainiens.
Un « vice-Premier ministre » de la République unilatéralement proclamée de Donetsk, Andreï Pourguine, a fermement rappelé que la région industrielle du Donbass, berceau des séparatistes, n'avait « plus rien à voir avec l'Ukraine ». Il a simplement indiqué à l'AFP que les dirigeants séparatistes allaient « étudier soigneusement » le texte adopté. « Peut-être pourrons-nous avoir un dialogue (avec Kiev) sur certains points, notamment économiques et socioculturels », a-t-il ajouté.
La Russie, qui voit l'accord avec l'UE d'un très mauvais œil, a annoncé dans la foulée que son dispositif militaire serait renforcé dans « la zone de la Crimée », péninsule ukrainienne qu'elle a annexée en mars. Cette décision, que Moscou explique par l'aggravation de la crise en Ukraine et la nécessité d'intégrer ce territoire à l'ensemble de son dispositif militaire, illustre la volonté du Kremlin de maintenir la pression sur Kiev.
Alors que Petro Porochenko se félicitait la semaine dernière d'une désescalade sur le terrain, les tirs d'artillerie se poursuivent depuis plusieurs jours à Donetsk. Selon un comptage établi par l'AFP à partir des chiffres officiels de l'armée ukrainienne et des autorités locales dans les régions séparatistes, près de 30 personnes, 16 soldats et 12 civils, ont péri dans les combats, essentiellement des bombardements, depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 5 septembre, dont huit personnes hier.

L'Ukraine et l'Union européenne ont ratifié hier un accord « historique » d'association, concrétisant l'éloignement du giron russe de cette ancienne république soviétique en proie à une rébellion séparatiste prorusse.S'exprimant devant les députés, Petro Porochenko a jugé que cette ratification à l'unanimité marquait un « premier pas » vers l'adhésion de son pays à l'UE....

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