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Moyen Orient et Monde - France

« Vous êtes usé sans avoir rien fait, voilà votre prouesse »

Manuel Valls obtient la confiance mais perd la majorité absolue.

« Oui, nous réformons et nous allons continuer à le faire. Mais réformer, ce n’est pas casser. Réformer, ce n’est pas régresser », a martelé le PM français Manuel Valls. Éric Feferberg/AFP

Le Premier ministre français Manuel Valls a obtenu hier la confiance de l'Assemblée nationale, offrant un répit au président François Hollande, qui bat des records d'impopularité. « Je vous remercie de votre confiance, je serai à la hauteur », a promis M. Valls après l'annonce du résultat : 269 pour, 244 contre et 53 abstentions. Cette majorité est nettement inférieure aux 306 voix recueillies lors de son premier gouvernement en avril, en raison de l'abstention de 31 députés « frondeurs » de son parti, opposés au virage libéral de sa politique.
Lors de son discours avant le vote, le Premier ministre s'est voulu offensif. Il a maintenu le cap de la relance de la compétitivité et de l'assainissement des finances publiques, tout en récusant les accusations de « régression » sociale. « Rien ne doit nous faire dévier de notre engagement à réaliser 50 milliards d'économies en trois ans », a-t-il martelé. Il a souligné que la France ne demandait « aucune facilité » pour ses dérapages budgétaires, alors que Paris vient de repousser de deux ans, à la fin du quinquennat de François Hollande en 2017, le retour de son déficit public sous le plafond européen de 3 % du PIB. Mais, a-t-il ajouté à l'adresse de l'Allemagne et implicitement de la Commission européenne, « la France décide elle seule de ce qu'elle doit faire ». À une semaine d'une rencontre avec la chancelière Angela Merkel, M. Valls n'a pas ménagé Berlin en appelant la première économie européenne à « assumer ses responsabilités » pour relancer l'économie dans la zone euro. « L'accord entre nos deux pays est indispensable pour relancer la croissance et redonner au projet européen sa véritable ambition », a-t-il assuré. Dans un message à peine voilé aux députés frondeurs de l'aile gauche du Parti socialiste, qui l'accusent de dérive sociale-libérale, le Premier ministre a revendiqué ses « valeurs chères à la gauche » et n'a pas non plus épargné le patronat. « Oui, nous réformons et nous allons continuer à le faire. Mais réformer, ce n'est pas casser. Réformer, ce n'est pas régresser », a-t-il martelé, fustigeant la « provocation » et la « surenchère » du Medef, le patronat français, qui vient de proposer la remise en cause du salaire minimum ou la suppression de jours fériés.

« Ses jours sont vraiment comptés »
Ce vote de confiance des députés fournit un répit au très impopulaire président François Hollande, qui doit tenir une conférence de presse demain. Il va aussi redonner à l'exécutif une légitimité que lui contestent l'opposition de droite et une large partie de l'opinion. La popularité du couple Hollande-Valls a continué à reculer en septembre, le chef de l'État tombant à 13 % et le Premier ministre à 30 %, selon un dernier sondage lundi. « Vous n'êtes déjà plus le pare-feu d'un président en perdition, car après cinq mois, vous êtes comme lui usé jusqu'à la corde. Vous êtes usé sans avoir rien fait, voilà votre prouesse », a ironisé à la tribune le chef de file des députés UMP (droite, opposition) Christian Jacob, avant le vote. Et après, M. Jacob a estimé que le résultat est « plus qu'un avertissement ». Manuel Valls « vient de perdre sa majorité absolue dans l'hémicycle. Ses jours sont vraiment comptés », a-t-il lancé à la presse.
Face à ce que la presse qualifie de « descente aux enfers », le chef du gouvernement a dû faire pression sur les récalcitrants de sa majorité en appelant à « l'unité ». La rentrée du couple Valls-Hollande, que le Premier ministre avait anticipée comme « difficile » avec la crise économique et un chômage record à plus de 10 %, a viré au cauchemar avec un remaniement gouvernemental imposé fin août par la rébellion de plusieurs ministres contre sa ligne réformiste. Le climat, délétère, a été attisé par la sortie d'un livre-brûlot de Valérie Trierweiler, l'ex-compagne de François Hollande, décrivant le chef de l'État comme méprisant les pauvres. Le nouveau gouvernement a aussi dû affronter le scandale de l'affaire Thomas Thévenoud, éphémère secrétaire d'État débarqué pour avoir omis de déclarer ses impôts.
(Sources : agences)

Le Premier ministre français Manuel Valls a obtenu hier la confiance de l'Assemblée nationale, offrant un répit au président François Hollande, qui bat des records d'impopularité. « Je vous remercie de votre confiance, je serai à la hauteur », a promis M. Valls après l'annonce du résultat : 269 pour, 244 contre et 53 abstentions. Cette majorité est nettement inférieure aux 306...

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