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Moyen Orient et Monde

Faut-il payer la rançon des otages ? Les États-Unis répondent encore non

Aux États-Unis, les récentes décapitations n'ont pas ébranlé le dogme du non-paiement de rançons en échange d'otages. Même Barack Obama a fait part de son irritation, en privé, accusant la France et d'autres pays de financer ainsi des groupes extrémistes. C'est une indiscrétion livrée au New York Times. Lors de rencontres « off » avec des éditorialistes et des personnalités du sérail diplomatique, la semaine dernière, le président américain se serait agacé de l'attitude de François Hollande, qui assure que la France ne paie pas de rançons aux terroristes, alors qu'elle le fait, aurait-il lâché. La France nie officiellement le versement de rançons. La remarque met à jour le différend persistant entre d'une part les États-Unis et le Royaume-Uni, et d'autre part plusieurs pays européens, sur les négociations avec les groupes extrémistes, dont l'organisation État islamique (EI).
« C'est un problème perpétuel, ça revient en permanence », explique Julianne Smith, conseillère adjointe à la Sécurité nationale du vice-président Joe Biden jusqu'à l'année dernière, aujourd'hui au centre de réflexion Center for a New American Security. Publiquement et en privé, « une pression considérable a été appliquée sur certains États, par les plus hauts responsables du gouvernement américain, et je suis sûr que cela continuera », assure Daniel Benjamin, à l'Université Dartmouth, coordinateur antiterroriste du département d'État. En juin 2013, les dirigeants du G8 ont affirmé leur refus de payer des rançons en cas d'enlèvements de leurs ressortissants. En janvier dernier, à l'initiative de Londres, le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté une résolution similaire. Sans effet apparent : selon le décompte de Reporters sans frontières, 12 journalistes étrangers ont été libérés par l'EI, vraisemblablement grâce à des rançons. L'Italie l'a quasiment confirmé officiellement, et selon une enquête du New York Times, l'Espagne, l'Autriche, la France et la Suisse ont versé des dizaines de millions de dollars à el-Qaëda pour libérer des otages ailleurs qu'en Syrie.

Aux États-Unis, les récentes décapitations n'ont pas ébranlé le dogme du non-paiement de rançons en échange d'otages. Même Barack Obama a fait part de son irritation, en privé, accusant la France et d'autres pays de financer ainsi des groupes extrémistes. C'est une indiscrétion livrée au New York Times. Lors de rencontres « off » avec des éditorialistes et des personnalités du...

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