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Liban - Décryptage

La plus faible des coalitions...

Si depuis quelques années on peut dire que chaque président américain lance « sa » guerre contre l'Irak, il est certain que la coalition formée par l'actuel président Barack Obama apparaît la plus faible des trois déjà constituées pour combattre ce pays. La première était menée par George Bush père en 1991, la seconde par George W. Bush en 2003 et la troisième a déjà commencé avec les frappes aériennes américaines contre les positions de l'EI en Irak. Mais la coalition d'aujourd'hui apparaît plus fragile que celles des autres présidents américains et elle a donc encore moins de chances que les précédentes de mener à bien la mission qui lui est officiellement confiée.
Une source diplomatique arabe en poste à Beyrouth précise ainsi que s'il s'agit effectivement de briser l'EI, la mission semble dès le départ compromise. L'idée du président américain est apparemment de combattre l'EI, sans utiliser des troupes au sol, un peu comme il a combattu les combattants protalibans au Pakistan, finissant par mener une opération de commando contre le chef d'el-Qaëda Oussama Ben Laden. Mais il est clair que dans le cas de l'EI, les frappes aériennes ne peuvent pas suffire. Obama souhaiterait donc que la bataille au sol soit menée par les armées des États sunnites dans la région pour ne pas exposer à un surplus de danger les sociétés occidentales. Mais c'est là justement que le bât blesse. D'une part, la Turquie se fait tirer l'oreille et exige un prix en contrepartie de sa participation à sa guerre contre l'EI, qui pourrait par exemple être le refus de toute officialisation d'un État kurde. D'autre part, l'Égypte refuse de participer à cette coalition, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi ayant clairement déclaré au secrétaire d'État américain John Kerry qu'il faut lutter contre tous les terrorismes et pas seulement contre celui de l'EI. Il vise bien sûr les Frères musulmans. De plus, le président égyptien serait actuellement en train de tenter de rapprocher le régime syrien du pouvoir saoudien. Mission presque impossible, mais qui montre que Sissi n'est pas totalement sur la même longueur d'onde que les Américains, d'où, d'ailleurs, ses tentatives de rapprochement avec la Russie.
Il ne reste donc plus au président américain qu'à compter sur l'Arabie saoudite, dont l'armée suréquipée manque toutefois d'expérience de combat sur le terrain, et sur les Émirats arabes unis, dont l'armée est plus qualifiée pour des missions de police que pour mener une guerre. Le Qatar ne veut pas non plus intégrer la coalition, de même que le Koweït dont une partie de la population est sensible à la mouvance EI. La Jordanie cherche autant que possible à rester à l'écart, d'autant que certaines régions de son territoire, comme Maan, sont pratiquement acquises aux thèses de l'EI. Reste l'opposition syrienne dite modérée sur laquelle mise Barack Obama pour combattre à la fois l'EI et le régime syrien. Cette idée avait toutefois déjà été utilisée en Jordanie, où avec l'aide du frère de l'émir Bandar, l'émir Selmane, les troupes d'élite américaines avaient entraîné près de 5 000 combattants de l'opposition syrienne dite modérée, dans le but de mener une attaque décisive contre les troupes du régime à Deraa et autour de Damas dans la Ghouta orientale. Résultat, le régime est toujours en place et son armée reste structurée, alors que les combattants de l'opposition sont dispersés en un millier de factions rivales, et bon nombre de ceux qui ont été entraînés par les Américains ont été retrouvés sous la bannière de l'EI et d'al-Nosra... Sur le plan européen, l'Allemagne refuse de participer à la coalition, et les Anglais hésitent. Seuls les Français se sont ouvertement rangés aux côtés des États-Unis, ainsi que d'autres pays occidentaux. Mais au final, on est loin de l'appui dont bénéficiaient les États-Unis dans leurs précédentes guerres en Irak. Quant au Conseil de sécurité, il y a peu de chances qu'il se range aux côtés des États-Unis tant que la Russie et la Chine resteront écartées des négociations actuellement en cours et du projet dans son ensemble.
Selon la source diplomatique arabe en poste au Liban, il est donc clair que les États-Unis cherchent, à travers cette coalition, à gagner du temps dans l'attente de nouveaux développements. Ils souhaitent contenir l'EI, tout en maintenant la pression aussi bien sur l'Iran que sur la Russie et bien sûr sur la Syrie. Dans la partie d'échecs qui les oppose à leurs adversaires, les États-Unis cherchent à tirer profit de la percée de l'EI en Irak et en Syrie, en opérant un retour militaire en force dans la région avec un minimum de couverture arabe, régionale et internationale. En même temps, face à l'Iran et à la Russie, leur position s'en trouve renforcée. Mais dans quelle mesure ce contexte nouveau va-t-il pousser les responsables iraniens et russes à jeter du lest ? Et dans quel dossier ? Pour l'instant, les Iraniens se sont contentés de lâcher l'ancien Premier ministre Nouri al-Maliki, sous prétexte que les leaders des trois courants chiites irakiens l'ayatollah Sistani, cheikh Ammar el-Hakim et Moqtada el-Sadr ne veulent pas de lui. Ils ont aussi facilité la formation d'un nouveau gouvernement en Irak, en coopération indirecte ou non avec l'Arabie. Mais rien n'indique qu'ils sont prêts à aller plus loin... et la partie est loin d'être terminée.

Si depuis quelques années on peut dire que chaque président américain lance « sa » guerre contre l'Irak, il est certain que la coalition formée par l'actuel président Barack Obama apparaît la plus faible des trois déjà constituées pour combattre ce pays. La première était menée par George Bush père en 1991, la seconde par George W. Bush en 2003 et la troisième a déjà commencé...

commentaires (5)

C'est tellement bien analysé qu'on en arrive presque à une conclusion évidente , comment Obama va t il pouvoir compter sur autant de pieds nickelés pour nettoyer la crasse que les politiques successives des us ont implanté chez nous ? daech est leur création et ils s'en servent pour foutre la pétoche à leurs sbires binsaouds , connus pour être comme d'habitude et pour cause les dindons de la farce perpétuelle , faisons là à l'envers , peut on demander à L'Iran de faire partie d'une coalition contre la Syrie et le hezb , par exemple ? à hurler de rire , soyons sérieux , ces barbares wahabobinsaouds ne sont là que pour protéger le pays de l'usurpation de terre et pour se rapprocher de plus près des résistants au sionisme , mais la Russie et la Chine continuent de frapper du poing sur la table en demandant à tout ce petit monde du complot d'aller chercher ailleurs de qui se moquer ! et le hezb résistant vient de déclarer que qui s'y frottera s'y piquera, daech ou jahesh !!! peu importe , même tarif . Nous on est chanceux , Scarlett nous fait gratos de ses succulents éclairages !

FRIK-A-FRAK

14 h 57, le 17 septembre 2014

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Commentaires (5)

  • C'est tellement bien analysé qu'on en arrive presque à une conclusion évidente , comment Obama va t il pouvoir compter sur autant de pieds nickelés pour nettoyer la crasse que les politiques successives des us ont implanté chez nous ? daech est leur création et ils s'en servent pour foutre la pétoche à leurs sbires binsaouds , connus pour être comme d'habitude et pour cause les dindons de la farce perpétuelle , faisons là à l'envers , peut on demander à L'Iran de faire partie d'une coalition contre la Syrie et le hezb , par exemple ? à hurler de rire , soyons sérieux , ces barbares wahabobinsaouds ne sont là que pour protéger le pays de l'usurpation de terre et pour se rapprocher de plus près des résistants au sionisme , mais la Russie et la Chine continuent de frapper du poing sur la table en demandant à tout ce petit monde du complot d'aller chercher ailleurs de qui se moquer ! et le hezb résistant vient de déclarer que qui s'y frottera s'y piquera, daech ou jahesh !!! peu importe , même tarif . Nous on est chanceux , Scarlett nous fait gratos de ses succulents éclairages !

    FRIK-A-FRAK

    14 h 57, le 17 septembre 2014

  • Excellente analyse....

    Michele Aoun

    12 h 20, le 17 septembre 2014

  • UNE ANALYSE OBJECTIVE, TRÈS CHÈRE MADAME SCARLETT HADDAD, DE LA SITUATION Où VOUS N'AVIEZ BESOIN D'AUCUNE SOURCE POUR LA FAIRE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 10, le 17 septembre 2014

  • Une chose que "la source diplomatique arabe en poste à Beyrouth" ne dira jamais : Divers pays trouvent bien difficile d'être "sur la même longueur d'onde" du plus lâche président dans l'histoire de Etats-Unis et qui en plus a la plus courte vue ? Dans une entrevue au Figaro la semaine dernière (09/09), le professeur à Sciences-Po, Paris, et grand connaisseur de la Syrie, Jean-Pierre Filiu, affirmait, catégoriquement : "Daech est résultat de la non-intervention militaire (d'Obama) en Syrie".

    Halim Abou Chacra

    06 h 54, le 17 septembre 2014

  • Bla bla bla ... Comme d'habitude source sources source arabe pffff soyez sérieux pour une fois et pour l'amour du liban SVP

    Bery tus

    02 h 36, le 17 septembre 2014

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