C'est naturellement que lui est venue l'idée d'offrir aux Beyrouthins, le temps d'une journée, la possibilité d'oublier klaxons et autres coupures d'électricité pour se recentrer sur eux-mêmes. Pour Dalal Harb, professeure de yoga et rédactrice en chef à Elle Arabia, la création d'un festival libanais autour de cette discipline s'est imposée comme une évidence. « Ces dix dernières années, le yoga s'est énormément développé au Liban et des festivals ont déjà eu lieu dans de nombreux pays. C'est ainsi que l'idée m'est venue durant ma méditation matinale », explique-t-elle.
Le yoga, un sport à la mode ?
« Son succès est certainement le fruit du travail des premiers yogis libanais, qui ont commencé à l'enseigner au cours des dix dernières années, mais le yoga reste surtout une nécessité », répond Dalal Harb. Revenue à Beyrouth il y a quatre ans après avoir vécu aux États-Unis, au Qatar ou encore aux Émirats, Dalal estime que le quotidien urbain y est beaucoup plus stressant. « Les problèmes d'insécurité, les pannes en tout genre... Tout cela rend très négatif. Lorsque j'ai voulu monter le festival, on m'a conseillé de laisser tomber à cause de la situation instable. » Mais la yogi n'est pas du genre à suivre ces conseils. Au contraire, sourit-elle, « ce pessimisme prouve qu'il existe dans cette ville un besoin d'énergie positive » que les quelque dix professeurs qu'elle a rassemblés, pour représenter toutes les tendances du yoga, entendent bien diffuser samedi.
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Des yogis dans la ville
Son énergie, Dalal entend bien la répandre, « parce que le yoga est contagieux. Si je suis calme, détendue... la personne à qui je parle s'apaisera aussi », assure-t-elle. Contagieux, certainement, à observer la croissance exponentielle d'adhérents à ses leçons. « J'ai commencé à enseigner le yoga il y a quatre ans. Cinquante élèves assistent aujourd'hui à mon cours à Sin el-Fil. » Un succès qui se retrouve dans de nombreux autres quartiers de Beyrouth, où la communauté yogi s'élargit chaque jour. Mais que signifie exactement ce terme? « Être yogi, c'est avoir trouvé une harmonie entre les mots que prononce ta bouche, la pensée qui est dans ta tête et les sentiments de ton cœur, explique Dalal. Les enfants, par exemple, sont des yogis naturels car ils sont spontanés. Ils n'ont pas été conditionnés. » À leur grand bonheur, le festival réserve en conséquence des cours plus sportifs pour les petits, quand les adultes sont invités à réapprendre à respirer, un mouvement si simple au cœur de la discipline. Le festival a été nommé « Khod Nafas » (Respire un grand coup) pour permettre à tous les Libanais, quel que soit leur niveau, un détachement du stress quotidien avec des cours proposés, de l'aurore au coucher du soleil, par les plus grands professeurs.
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Des pratiques indiennes ancestrales du gourou Sivananda, pour qui le bien-être de l'individu est au cœur des exercices, au programme plus athlétique du yoga Vinyasa... toutes les tendances seront représentées : l'Indien Satyananda, le Belge Van Lysebeth ou encore le « hatha yoga ».
De l'extérieur, le festival semblera certainement un spectacle très doux : certaines séquences de mouvements seront comme dansées et lorsqu'elles cesseront à la pause méridienne, ce sera pour écouter le « kirtan », une musique sacrée jouée par une troupe libano-indienne.
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09 h 55, le 17 septembre 2014