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Liban - Éclairage

Fin du dépôt des candidatures, place... à la prorogation ?

514 candidatures ont finalement été déposées par les différents blocs parlementaires après l’expiration du délai de dépôt des candidatures hier à minuit. Rien ne laisse croire pourtant que la tenue des législatives dans les temps légaux est encore une option sérieuse. Une nouvelle prorogation du mandat de la Chambre semble en effet de plus en plus probable, surtout que de nombreux délais constitutionnels concernant cette échéance ont déjà été violés et que le 14 Mars se fait de plus en plus clair en assurant que la prorogation du mandat de la Chambre est nécessaire tant qu’un président n’a pas encore été élu.

C'est à minuit qu'a expiré hier le délai constitutionnel pour le dépôt des candidatures pour des prochaines législatives encore hypothétiques. Et si les bureaux du ministère de l'Intérieur grouillaient hier pour l'occasion et que 514 candidatures ont finalement été déposées par les différents blocs parlementaires, rien ne laisse croire que la tenue des législatives dans les délais constitutionnels est encore une option sérieuse. Une nouvelle prorogation du mandat de la Chambre semble en effet de plus en plus probable, surtout que de nombreux délais constitutionnels concernant cette échéance ont déjà été bafoués. La convocation du collège électoral a déjà pris un retard de 24 heures, et le comité de supervision des élections n'a pas été formé dans les délais. Des irrégularités qui pourraient faciliter une invalidation du processus électoral, si législatives il y a, même si de nombreux juristes certifient que certains délais légaux peuvent être modifiés par un simple décret ministériel.


Du côté du courant du Futur, qui a présenté une cinquantaine de candidatures hier, le député Ahmad Fatfat a en tout cas clairement affirmé que « son bloc approuve la prorogation du mandat des députés jusqu'à l'élection d'un président ». « Si jamais un président est élu, il s'agira d'une prorogation technique, a-t-il confié à L'Orient-Le Jour. Mais il est inconcevable d'entraîner le pays vers l'inconnu en élisant des députés lors d'une vacance présidentielle. Et je crois sincèrement que de nombreuses parties, même au sein du 8 Mars, sont pour la prorogation et trouveront bientôt le scénario convenable pour rendre publique leur position à ce sujet. »


Pour sa part, le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk continue d'assurer que la situation sécuritaire ne permet pas la tenue des législatives. Le ministre a présidé hier une réunion extraordinaire du Conseil central de sécurité à ce sujet, en présence notamment du directeur général des FSI, le général Ibrahim Basbous, du directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, et du mohafez de Beyrouth, Ziad Chébib. Et si la Sûreté générale et la Sécurité de l'État semblent approuver l'avis du ministre, l'armée aurait assuré hier lors de la réunion « être prête pour la tenue des élections », cette dernière affirmation devant conforter le bloc du Changement et de la Réforme. Contacté par L'Orient-Le Jour, le député Ibrahim Kanaan a effectivement déclaré que « les élections ont déjà eu lieu au Liban dans des circonstances plus difficiles et nous ne sommes pas convaincus par les prétextes contraires avancés ».


M. Kanaan qui a assuré que « la tenue des législatives avec la loi actuelle de 1960 est préférable à la prorogation », a affirmé qu'il est encore possible que les législatives soient organisées dans les délais. « Nous avons bien compris comment les choses se passent au Liban. Quand la volonté politique existe, tout peut se faire. L'on parle déjà d'un éventuel amendement des délais constitutionnels qui n'ont pas été respectés, donc tout est possible. Nous croyons même que l'adoption d'une nouvelle loi électorale est encore possible, surtout que l'on discute à présent d'une réunion du Parlement pour légiférer », a-t-il ajouté, assurant qu'il est possible que le bloc du Changement et de la Réforme présente une nouvelle fois un recours en invalidation en cas de prorogation du mandat parlementaire.

 

Légiférer pour traiter « des dossiers urgents »
Sur un autre plan, le 14 Mars a affirmé hier qu'il encourageait la tenue d'une séance législative au Parlement pour légiférer « par nécessité » et régler des « dossiers urgents » comme celui de la grille des salaires, celui des eurobonds, ou celui du budget. C'est d'ailleurs ce qu'a affirmé le député des Forces libanaises Georges Adwan hier au terme de sa rencontre avec le président de la Chambre Nabih Berry à Aïn el-Tiné. Le vice-président des FL a toutefois rappelé que « M. Berry a réitéré la priorité accordée à l'élection présidentielle », une théorie qui laisse croire de plus en plus que le bloc chiite ne soutiendra pas la position de Aoun dans son refus d'une deuxième prorogation du mandat parlementaire.
« Nous verrons bien, précise pour sa part Ibrahim Kanaan. Il est toutefois important pour nous de faire part de nos positions antiprorogation même si elles n'aboutiront pas nécessairement. C'est pour dire que la Constitution n'est pas une pâte à modeler à souhait. » « Quant au consentement du 14 Mars à traiter des dossiers urgents au Parlement avant l'élection d'un président, l'on s'interroge vraiment pourquoi il n'a pas accepté plus tôt de le faire. Cela fait des mois que l'on appelle les députés à se réunir pour traiter des dossiers urgents. Pourquoi ont-ils accepté maintenant ? » s'est interrogé le député Kanaan, faisant allusion au fait que le 14 Mars pourrait profiter des séances parlementaires pour engager et faciliter le processus de prorogation du mandat parlementaire. Des affirmations reprises hier par de nombreux députés du 8 Mars, comme l'ancien député Hassan Yaacoub, qui a accusé le 14 Mars de vouloir trouver « un prétexte à la prorogation ».


Du côté des joumblattistes, le bloc du Parti socialiste progressiste a présenté hier ses candidatures. « Cela ne signifie pas que les législatives se dérouleront et je pense que la prorogation du mandat de la Chambre est un mal qui deviendra nécessité dès qu'expirera le mandat actuel, a assuré l'ancien ministre Ghazi Aridi à L'Orient-Le Jour. Les législatives ne peuvent être organisées actuellement ; soyons réalistes. Ni la situation sécuritaire ne le permet ni le conflit politique, même si les décrets constitutionnels peuvent être modifiés. » Et d'ajouter : « Nous sommes pour que le Parlement se réunisse pour traiter des dossiers urgents. Cela n'est aucunement lié à la prorogation ni à la vacance présidentielle. Les intérêts des citoyens doivent être sauvegardés et le Parlement doit être actif tout comme le cabinet. »


Pendant ce temps, et alors que les blocs parlementaires ont présenté hier des listes de candidats quasi identiques à celles des années précédentes à quelques variantes près, certains ayant présenté les candidatures de leur épouse ou de leur fils « au cas où », on rapporte de sources politiques une relance des efforts à plus d'un niveau local et régional afin de conclure un accord général qui aiderait le pays à sortir de l'impasse. Au menu, redistribution de portefeuilles ministériels, nouveau Premier ministre, nouveau président consensuel, loi électorale toute neuve et... prorogation parlementaire.
Histoire de faire du neuf sans se sentir trop dépaysé !

 

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commentaires (4)

MESSIEURS LES DEPUTES, LE LIBAN que vous êtes sensés représenter...êtes-vous certains qu'il existe encore ??? Irène Saïd

Irene Said

16 h 56, le 17 septembre 2014

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Commentaires (4)

  • MESSIEURS LES DEPUTES, LE LIBAN que vous êtes sensés représenter...êtes-vous certains qu'il existe encore ??? Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 56, le 17 septembre 2014

  • Les candidats ... font des offres de service,pour parlementer sur la bêtise bananière épaisse ...Tout de même , l'inconvénient dans ce truc ....c'est qu'ils 'pensent' ? que le ridicule ne tue pas ...! donc, ils en concluent qu'ils sont plus fort que le ridicule....!

    M.V.

    16 h 06, le 17 septembre 2014

  • CE SERA : L'OPPROBRE ! LA HONTE ! L'AFFRONT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 05, le 17 septembre 2014

  • Rien que des macaques dont on se passe depuis belle lurette. Prorogation ou pas, la donne ne change pas et rien de neuf au pays.... 14 Mars ou 8 Mars, memes malfrats loges a la meme enseigne.

    Tabet Karim

    09 h 35, le 17 septembre 2014

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