L'opposition syrienne cesse une campagne de vaccination après des décès

Le gouvernement par intérim de l'opposition syrienne a annoncé mardi avoir cessé une campagne de vaccination contre la rougeole dans la province d'Idleb, dans le nord du pays, après des informations faisant état de la mort d'enfants.

"Le ministère de la Santé du gouvernement syrien par intérim a donné des instructions pour stopper la deuxième vague de vaccinations contre la rougeole, qui a commencé lundi", indique un communiqué diffusé sur les sites de la Coalition nationale de l'opposition syrienne et du gouvernement par intérim. Cette mesure a été prise "après que plusieurs enfants sont décédés ou ont été affectés (de façon négative) dans des centres de vaccination dans la campagne d'Idleb", selon le communiqué. La rébellion syrienne tient une grande partie de la province d'Idleb, frontalière avec la Turquie.

Le communiqué souligne que la première vague de vaccinations contre la rougeole, qui avait commencé il y a un mois, avait été menée "sans aucun problème" et que les vaccins utilisés dans les deux vagues provenaient de la "même" source, qui n'a pas été citée.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), "au moins douze enfants sont morts et des dizaines d'autres souffrent d'empoisonnement ou de réactions allergiques après des vaccinations anti-rougeole à Jirjanaz, dans la province d'Idleb".

Des sources médicales ont émis l'hypothèse que les dates de péremption avaient expiré ou que les vaccins n'avaient pas été stockés dans de bonnes conditions, selon l'ONG basée en Grande-Bretagne.

Le conflit en Syrie, débuté il y a plus de trois ans, a provoqué de très importants mouvements de population, avec des millions d'enfants déplacés, que ce soit à l'intérieur du pays, ou dans les pays voisins. En conséquence, toutes les campagnes traditionnelles de vaccination ont été perturbées ou interrompues, et les enfants sont très exposés à la polio ou la rougeole, selon l'Unicef. L'ONU avait indiqué plus tôt cette année que 1,6 million d'enfants devaient être vaccinés en Syrie contre la polio, la rougeole, les oreillons et la rubéole.