Le vice-président du conseil exécutif du Hezbollah, cheikh Nabil Kaouk, a limité hier la confrontation avec l'État islamique aux combats de terrain, refusant toute polémique politique avec l'organisation jihadiste. « Il ne pourrait y avoir de polémique entre l'EI et nous. Le seul élément qui existe entre tous les jihadistes et nous est le terrain, où nous parviendrons à les vaincre et à les écraser. Nous ne nous laisserons pas entraîner dans des polémiques politiques avec eux », a-t-il déclaré lors d'une cérémonie de prière à Aïta el-Chaab (Liban-Sud), organisée par le Hezbollah pour le repos de l'âme de Ali Kassem, un combattant du parti chiite tué une semaine plus tôt en Syrie.
« Il est plus que nécessaire pour le Liban que le Hezbollah reste en Syrie. La phase actuelle l'exige. Cette obligation s'impose au Hezbollah plus que jamais », a-t-il ajouté, soulignant que cette « grande nécessité se confirme de jour en jour aux yeux des Libanais, mais aussi des communautés islamique, arabe et internationale ».
En effet, « le combat contre les fondamentalistes s'est imposé au Liban. L'après-Ersal n'est pas comme l'avant-Ersal et le Liban se trouve désormais au cœur de ce combat forcé. Cette bataille exige désormais un changement au niveau des priorités nationales », a-t-il souligné. « L'armée est toujours au cœur de la bataille et ce qui s'est passé à Ersal n'est que le début », a-t-il martelé.
Pour une nouvelle stratégie de défense
Insistant sur l'enjeu de « changer les priorités nationales », cheikh Kaouk a longuement expliqué que « la phase actuelle ne supporte pas de manœuvres politiques, ni d'attitudes vindicatives, ni de conflits intérieurs ». Il a appelé à « approuver au plus vite une stratégie nationale pour affronter toute agression contre le Liban et à former un vaste réseau de solidarité nationale qui resserre l'étau autour des jihadistes et renforce les capacités de l'armée, aussi bien dans la protection du territoire que dans la libération des militaires détenus en otage ».
C'est pourquoi « tout retard mis dans l'approbation d'une stratégie nationale de défense ou dans l'usage des moyens de pression contre les fondamentalistes mettrait en danger la vie des militaires et ouvrirait l'appétit des jihadistes aux provocations et aux agressions », a encore déclaré le vice-président du conseil exécutif du Hezbollah.
Appelant toutes les parties à « se tenir aux côtés de l'institution militaire jusqu'à l'entière libération des territoires occupés par les jihadistes dans le jurd de Ersal », il a estimé que la stratégie de défense devrait être sous-tendue par « une décision nationale et officielle d'imposer l'autorité de l'État sur tout le territoire libanais de Ersal ».
Appel au 14 Mars
En outre, il a adressé cet appel indirectement au 14 Mars. « Je me demande si le 14 Mars avaliserait une décision nationale officielle, qui chargerait l'armée d'étendre son autorité sur tout le jurd de Ersal », a-t-il affirmé, rappelant que « le 14 Mars avait défendu le slogan d'étendre la souveraineté de l'État à l'intégralité du territoire ».
Cheikh Kaouk a en même temps salué l'appui du 14 Mars à la lutte contre le fondamentaliste, un appui qu'il interprète comme « un revirement dans le discours de ce camp ». « Ce revirement est un premier pas dans la bonne direction et pave la voie à une large coopération nationale avec l'armée », a-t-il ajouté.
En contrepartie, il a renvoyé au Hezbollah et à Amal le mérite « d'avoir empêché la discorde, sans toutefois parvenir à en éradiquer les causes ». « Les prises de position du mouvement Amal et du Hezbollah soucieuses de la stabilité intérieure ont stupéfié les fondamentalistes, les plongeant dans le désespoir », a-t-il affirmé, promettant enfin « une victoire contre le projet jihadiste, similaire à la victoire contre l'ennemi sioniste, qui avait fait la fierté du Liban ».
commentaires (8)
Ben oui, il a sans doute raison cet raisonnable homme. Et ça pourrait couter son prix aussi, hélas. C'est parfois à se demander si c'est le hezh qui pousse les Libanais ou bien le contraire. En tout cas, belle simbiose. Je parle évidemment des bons Libanais, tout le monde n'est pas concerné.. oui ceux qui sont du bon coté.. du quatorrrzzz quoi.. Beh chacun voit les bons de son coté, non? c'est de bonne guerre comme dirait le puissant hezb.
Ali Farhat
02 h 06, le 17 septembre 2014