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Liban - La situation

Imbroglios à la pelle

Photo souvenir devant le Quai d’Orsay : on reconnaît, entre autres, les présidents irakien et français Fouad Maassoum et François Hollande, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et ses homologues saoudien et français, Saoud el-Faycal et Laurent Fabius, ainsi que le secrétaire d’État américain John Kerry. Et, au troisième rang, notre ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil. AFP Photo /Pool/ Michel Euler

Qu'il est loin le temps où les protagonistes politiques libanais se reprochaient les uns les autres de tenir le mauvais cap. À l'heure actuelle, plus personne ou presque ne tient le moindre cap. Les politiques zigzaguent, vont un coup à droite, un coup à gauche, se croisent, se défont, se refont, se contredisent, s'annulent. Quant aux surenchères, elles vont si vite que même leurs auteurs ne les rattrapent plus.


Les contradictions, les ambiguïtés ne sont certes pas l'apanage des Libanais. La coalition internationale qui se met en place face à « l'État islamique » (EI, ex-Daech) y est empêtrée jusqu'au cou. Barack Obama veut bien combattre l'hydre jihadiste en Irak, mais il ne sait toujours pas que faire de l'infréquentable régime syrien, qui prétend aussi lutter contre le fléau. Exclu de la partie, ce dernier hurle au loup, mais il continue d'exhiber fièrement ce qu'il affirme être des signes d'une coordination avec les États-Unis dans les frappes contre Daech. Hier le quotidien de Damas al-Watan citait des cas précis de « coordination » indirecte.
À l'image de son ministre des Affaires étrangères, dont la taille réduite lui jouait un méchant tour hier en empêchant quasiment de voir sa tête sur les photos officielles de la conférence de Paris qui a lancé la coalition internationale, le Liban est, lui, totalement englouti dans ses contradictions : à commencer par Gebran Bassil qui, à Paris comme à Djeddah il y a quelques jours, a continué à transmettre un message et son contraire.

 

(Lire aussi : Le Liban réclame l'éradication de l'EI)


Par sa présence à ces conférences, M. Bassil signifie le choix du Liban en faveur de la coalition anti-Daech. Par ses déclarations, il exprime sa frustration de voir le Liban (en tout cas celui de son camp) détaché de ses prolongements syro-iraniens, Damas et Téhéran n'étant pas de la partie. Plus humble, son nouvel homologue irakien s'est contenté de déplorer l'absence de l'Iran, tout en ajoutant, de façon sibylline, qu'après tout, ce n'est pas à Bagdad qu'on a imprimé les cartons d'invitation.
Les protestations de M. Bassil suffiront-elles à amadouer le Hezbollah, qui a lui aussi les pieds pris dans ses propres filets ? Une source ministérielle pense que non et estime que l'affaire finira par exploser en plein Conseil des ministres. Cette conviction est d'autant mieux assise que le Hezb a réaffirmé hier, par la bouche d'un de ses hauts responsables, cheikh Nabil Kaouk, que la présence de ses combattants en Syrie, aux côtés du régime syrien, est plus que jamais nécessaire à l'heure actuelle.
Voilà des propos qui ne vont pas du tout faciliter le travail des médiateurs dans le dossier des otages militaires, déjà piégé du fait des interminables surenchères en la matière.


Reste l'autre volet de l'actualité politique libanaise, à savoir la tambouille des élections législatives (sans parler de la présidentielle). Le mot n'est pas fort et bien malin est celui qui, à quelques heures de la clôture du délai de dépôt des candidatures, ce soir à minuit, arrive à comprendre les positions respectives des protagonistes.
Même au plus fort de la guerre civile, la classe politique libanaise n'a jamais donné d'elle-même une telle image d'incohérence et de déroute. À une ou deux exceptions près, chaque bloc parlementaire cherche visiblement à surenchérir sur les autres en prétendant qu'il ne sera pas celui qui votera la prorogation de la législature...
Il se trouvera toujours une majorité pour la voter.

 

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Qu'il est loin le temps où les protagonistes politiques libanais se reprochaient les uns les autres de tenir le mauvais cap. À l'heure actuelle, plus personne ou presque ne tient le moindre cap. Les politiques zigzaguent, vont un coup à droite, un coup à gauche, se croisent, se défont, se refont, se contredisent, s'annulent. Quant aux surenchères, elles vont si vite que même leurs auteurs...

commentaires (5)

L’époque Post-Cédraie est le mélange le + varié de contradictions criantes. Histoire sans événements, développement dont la seule force motrice semble être le calendrier étranger, fatigant par la répétition constante des mêmes tensions et détentes, antagonismes ne semblant s'aiguiser d'eux-mêmes que pour pouvoir s'émousser et s'écrouler sans se résoudre ; efforts prétentieusement étalés et fébrilité devant le danger de la fin de monde et, en même temps, de la part de ces "sauveurs" du monde, les intrigues et les comédies les plus mesquines dont le laisser-aller rappelle moins l'époque actuelle que les temps de la Sublime Porte ; tout le génie officiel du Liban condamné au néant par l'ineptie astucieuse d'1 duo d'individus banals ; toute la volonté du pays, chaque fois qu'elle veut se manifester, cherche son expression adéquate chez les pires ennemis invétérés des intérêts de la population vraie, jusqu'à ce qu'elle la trouve enfin dans la volonté obstinée de 2 pareils flibustiers anthracites et orangés. Si jamais période fut peinte en gris, c'est bien celle-ci. Hommes et événements paraissant comme des ombres qui ont perdu leur corps. La Cédraie elle-même paralyse ses propres défenseurs, et ne pourvoit que ses adversaires de passion et de véhémence. Lorsque le spectre couleur sang tant évoqué et conjuré par les anti-cédraies, enfin apparaît, il n'apparaît pas coiffé du béret anarchiste d’1 Che, de gouttière, mais dans leur accoutrement treillis kaki et enturbanné noirci.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

10 h 45, le 16 septembre 2014

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Commentaires (5)

  • L’époque Post-Cédraie est le mélange le + varié de contradictions criantes. Histoire sans événements, développement dont la seule force motrice semble être le calendrier étranger, fatigant par la répétition constante des mêmes tensions et détentes, antagonismes ne semblant s'aiguiser d'eux-mêmes que pour pouvoir s'émousser et s'écrouler sans se résoudre ; efforts prétentieusement étalés et fébrilité devant le danger de la fin de monde et, en même temps, de la part de ces "sauveurs" du monde, les intrigues et les comédies les plus mesquines dont le laisser-aller rappelle moins l'époque actuelle que les temps de la Sublime Porte ; tout le génie officiel du Liban condamné au néant par l'ineptie astucieuse d'1 duo d'individus banals ; toute la volonté du pays, chaque fois qu'elle veut se manifester, cherche son expression adéquate chez les pires ennemis invétérés des intérêts de la population vraie, jusqu'à ce qu'elle la trouve enfin dans la volonté obstinée de 2 pareils flibustiers anthracites et orangés. Si jamais période fut peinte en gris, c'est bien celle-ci. Hommes et événements paraissant comme des ombres qui ont perdu leur corps. La Cédraie elle-même paralyse ses propres défenseurs, et ne pourvoit que ses adversaires de passion et de véhémence. Lorsque le spectre couleur sang tant évoqué et conjuré par les anti-cédraies, enfin apparaît, il n'apparaît pas coiffé du béret anarchiste d’1 Che, de gouttière, mais dans leur accoutrement treillis kaki et enturbanné noirci.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 45, le 16 septembre 2014

  • L'HYSTÉRIQUE RÊVE... OU PLUTÔT MALADIE... DE LA "CHAISE" INFECTE LE GENDRISSIMO... DU JOUR OU L'ISSIME LAISSA S'ÉCHAPPER : OU MOI... OU MON GENDRE ! DEPUIS, IL CHERCHE CHEZ LA MOUMANA3A "DEUX AILES ET UNE QUEUE" POUR VOLER (DANS LES DEUX CAS) CAR SANS QUEUE ON PEUT VOLER MAIS NON SE DIRIGER... D'Où LES INEPTIES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 45, le 16 septembre 2014

  • Ce bouffon ferait mieux de rentrer a la maison et boire un verre de lait.

    Tabet Karim

    08 h 54, le 16 septembre 2014

  • Triste de voir en effet le Liban ainsi divisé lui qui supporte le plus grand nombre de terroristes sur son territoire .

    Sabbagha Antoine

    08 h 35, le 16 septembre 2014

  • Mon Dieu, quel chaos, quelle décadence, quelle catastrophe cette classe politique et ses "Godfathers" !

    Halim Abou Chacra

    03 h 52, le 16 septembre 2014

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