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À La Une - conflit

Syrie : le dernier pont de Deir el-Zor détruit, les combattants de l'EI assiégés

Des centaines d'observateurs de la Fnuod quittent la partie syrienne du Golan.

Un important convoi de l'ONU, avec à bord des centaines de membres de la Force de l'ONU chargée de superviser le cessez-le-feu sur le Golan entre Israël et la Syrie (Fnuod), quittaient lundi la partie syrienne du plateau en direction de la zone occupée par Israël. AFP / JALAA MAREY

Le dernier pont en activité à Deir el-Zor, dans l'est de la Syrie, a explosé lundi, vraisemblablement détruit par le régime, coupant ainsi la dernière ligne d'approvisionnement des jihadistes de l'Etat islamique (EI) qui contrôlent la moitié de la ville, selon une ONG.

Deir el-Zor, proche de la frontière avec l'Irak, est situé sur les deux rives de l'Euphrate. La moitié de la cité est entre les mains de l'EI et l'autre est contrôlée par le régime. En juillet, l'EI avait chassé les rebelles non islamistes de la région.

"Une explosion a été entendue à la lisière de Deir el-Zor ce matin et le 'pont politique' s'est effondré", a expliqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, "tous les signes indiquent que c'est le régime qui est responsable de l'explosion".

Le "pont politique" est l'un des quatre qui enjambaient l'Euphrate. Les trois autres ont déjà été détruits durant les trois ans de guerre. Deux ponts avaient été détruits par les forces du régime et un autre par les rebelles.

La destruction de ce pont laisse la partie de la ville sous contrôle de l'EI en "état de siège", a affirmé M. Abdel Rahmane qui a souligné que des dizaines de milliers de personnes se trouvaient désormais prises au piège.

Selon Mohammad al-Khleif, un militant de ville qui comptait plus de 200 000 habitants avant le début de la révolte en mars 2011, "c'est désormais devenu extrêmement difficile de se déplacer à Deir el-Zor. Combattants et civils vont devoir utiliser des embarcations pour traverser le fleuve". Il a expliqué que deux ponts avaient été détruits par les forces du régime et un autre par les rebelles, au moment où les deux parties tentaient de s'emparer de la ville avant que n'apparaisse l'EI.

(Lire aussi: Le régime syrien en passe de perdre une deuxième province)

 

Les forces du régime ont accentué ces dernières semaines leur campagne contre l'EI au moment où les États-Unis - qui ont monté une coalition contre ce groupe ultra-radical également actif en Irak - ont affirmé leur refus de toute coopération avec Damas contre un ennemi commun.

Aujourd'hui, les jihadistes de l'EI contrôlent environ 25% du territoire syrien, dans le nord et l'est du pays, selon le géographe français Fabrice Balanche, expert de la Syrie.

Ailleurs dans le pays, au moins dix civils ont péri dans des raids aériens du régime sur des zones rebelles à Alep (nord), selon l'OSDH. Depuis fin 2013, l'armée de l'air du président Bachar el-Assad mène quotidiennement des raids sur les secteurs rebelles de l'est de l'ancienne capitale économique de la Syrie, malgré une résolution de l'ONU condamnant cette pratique.

Et dans la ville rebelle de Talbissé, près de Homs (centre), d'autres raids menés à l'aide de barils d'explosifs ont tué 15 civils, dont trois enfants.

Le conflit en Syrie a fait plus de 191 000 morts selon l'ONU, dont un grand nombre de civils.

 

Des Bérets bleus quittent la partie syrienne du Golan
Sur un autre plan, des centaines d'observateurs de la Force de l'Onu chargée de superviser le cessez-le-feu sur le Golan entre Israël et la Syrie (Fnuod) quittaient lundi la partie syrienne du plateau en direction de la zone occupée par Israël, a constaté un photographe de l'AFP.

Un important convoi de l'ONU traversait à la mi-journée la zone de désengagement délimitée en 1974 entre Israël et la Syrie. Il s'éloignait ainsi de la zone des combats qui opposent les soldats de l'armée régulière syrienne et les rebelles, dont ceux du Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda. Les rebelles sont en passe de prendre le contrôle de la province de Kuneitra, la partie du Golan non occupée par Israël, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

(Lire aussi : L'élimination des chefs d'Ahrar al-Cham va recomposer la rébellion syrienne)

La raison du départ du convoi n'a pour le moment pas été communiquée par les Nations unies. Mais des dizaines d'observateurs de la Fnuod ont récemment été capturés ou attaqués du côté syrien du plateau.

La Fnuod compte 1 223 hommes issus de six pays (Inde, Fidji, Philippines, Irlande, Pays-Bas et Népal). Son mandat vient d'être renouvelé pour six mois, jusqu'au 31 décembre 2014.

Israël est officiellement en état de guerre avec la Syrie et occupe depuis 1967 environ 1 200 kilomètres carrés du plateau du Golan qu'il a annexés, même si cette décision n'a jamais été reconnue par la communauté internationale. Environ 510 km² du plateau restent sous contrôle syrien. La Fnuod est censée contrôler une zone tampon courant sur environ 70 kilomètres entre le mont Hermon et le Liban au nord et la rivière Yarmouk et la Jordanie au sud.

Pour sa part, le Comité international de la Croix Rouge (CICR) a affirmé dans un communiqué avoir fourni, en collaboration avec le Croissant rouge syrien, une aide d'urgence à 50 000 personnes ayant fui les combats sur le Golan syrien vers la banlieue de Damas. L'eau potable, la nourriture et les services sanitaires se font rares à cause des combats. Ces derniers jours, plus de 25 000 habitants de Kuneitra sont arrivés près de Qatana, dans la banlieue sud-ouest de Damas, selon le CICR, et le nombre de déplacés risque de s'accroître avec la poursuite des combats.

 

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